Yvon Berland, candidat à la Mairie de Marseille soutenu par LREM, révélait jeudi 30 janvier dernier, les nouvelles têtes de liste de deux...
Yvon Berland, candidat à la Mairie de Marseille soutenu par LREM, révélait jeudi 30 janvier dernier, les nouvelles têtes de liste de deux secteurs supplémentaires. Pour aller conquérir les 2e et 3e arrondissements, c’est sur Maliza Said Soilihi que l’ex-président d’Aix-Marseille Université s’appuiera.
Conseillère municipale de la majorité sortante, membre influente de la diaspora comorienne, avocate de profession et diplômée de l’ENA, la native de Plan d’Aou (15e arrondissement) constitue indéniablement l’un des colistiers surprise du candidat Berland. La candidate sera associée en binome avec le directeur de la campagne d’Yvon Berland, le jeune William Massari-Elman.
Conseillère municipale de la majorité sortante, membre influente de la diaspora comorienne, avocate de profession et diplômée de l’ENA, la native de Plan d’Aou (15e arrondissement) constitue indéniablement l’un des colistiers surprise du candidat Berland. La candidate sera associée en binome avec le directeur de la campagne d’Yvon Berland, le jeune William Massari-Elman.
Vous êtes tête de liste d’Yvon Berland dans les 2e et 3e arrondissements. Pourtant, vous êtes issue de la majorité sortante. Pourquoi ce choix aujourd’hui ?
Maliza Said Sohili : Yvon m’a convaincue. Tout simplement parce que j’ai à cœur une thématique essentielle, qui est la réduction de la fracture entre le nord et le sud de Marseille. Je suis née à Plan d’Aou, j’y ai grandi, ce sont des quartiers populaires, difficiles, dans lesquels il y a une pauvreté importante, que l’on retrouve dans le 2-3. Il faut bien admettre le constat, qui est qu’aujourd’hui on est loin d’avoir réduit cette facture. Je sentais que c’était pas au centre des priorités de la majorité actuelle, et c’est la raison principale pour laquelle j’ai rejoint Yvon, parce qu’il est sensible à cette thématique, sur laquelle nous nous retrouvons.
Lisette Narducci qui se représente (liste du DVD Bruno Gilles) est maire du 2-3 depuis 2001. Est-il temps que la page se tourne ?
M.S.S : Indéniablement. Il est temps qu’il y ait un renouvellement, et qu’il soit porté par des personnes qui ont envie de se mettre au service du territoire et des populations. Je pense que c’est fondamental, et c’est la raison pour laquelle j’ai choisi ce secteur. Mes enfants y vont à l’école, ma famille y vit, je me reconnais en lui.
A l’inverse, pensez-vous que les élus actuels du secteur soient éloignés des préoccupations des habitants du 2-3 ?
M.S.S : Je vais vous donner une exemple. Quand je récupère mon nourrisson chez ma mère, qui habite à la Belle de Mai, chaque soir je dois courir, car si je rate le dernier bus de 20h34 pour rentrer au centre-ville, je marche avec mon nourrisson la nuit, et je ne me sens pas forcément toujours en sécurité. Voilà le genre de préoccupation que je partage avec les gens qui vivent sur ce territoire. D’autres personnes qui viennent d’ailleurs, d’autres secteurs, qui n’y vivent pas, qui n’y ont pas leurs enfants scolarisés ne peuvent pas ressentir ce que moi je ressens.
Quelles seront les principales thématiques que vous travaillerez sur le 2-3 ?
M.S.S : Il y a trois grandes priorités pour ce secteur. La première, c’est la réussite éducative, car nous sommes convaincus que tout passe par là. Il faut pouvoir donner des chances à tout le monde. La seconde, c’est le logement. La troisième, c’est le transport. Car même si on arrive à créer de l’emploi, s’il n’y a pas de transports, il n’y a pas de développement économique. Quelle chance offrons à nos jeunes s’il n’y a pas un désenclavement du Nord vers le centre et vers le Sud ?
Vous êtes avocate de profession, vous incarnez vous-même cette réussite éducative que vous évoquez, pensez-vous à travers votre parcours incarner un exemple pour ces jeunes ?
M.S.S : Effectivement, je suis juriste de formation, j’ai étudié à la Sorbonne, à Dauphine, j’ai terminé très récemment un master à l’ENA, et j’espère pouvoir transmettre cette envie d’apprendre à ces générations, leur offrir de nouvelles perspectives. C’est en même temps un poids énorme sur mes épaules que de me dire que certains jeunes peuvent me prendre pour exemple.
Transmettre un espoir à la jeunesse, est-ce finalement là l’enjeu de votre démarche ?
M.S.S : Il est vrai que je suis souvent très émue lorsque des jeunes m’interpellent. Pas plus tard que la semaine dernière, je vois un collégien d’origine maghrébine, qui me dit : « Madame, c’est vous que j’ai vu dans le reportage de LCP, c’est bien ». Alors quelque part, je me dis que si je peux transmettre ce message là, que ces jeunes se disent « c’est possible, on peut réussir, la violence n’est pas une fatalité », alors là déjà j’aurai réussi quelque chose.
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