Le Prince Saïd Ali Kemal et Feu Abbas Djoussouf, deux figures emblématiques de la scène politique comorienne. Ils ont toujours incarné le...
Le Prince Saïd Ali Kemal et Feu Abbas Djoussouf, deux figures emblématiques de la scène politique comorienne. Ils ont toujours incarné les valeurs traditionnelles, éducatives et morales de notre pays.
Abbas Djoussouf, un des premiers leaders du parti blanc et fondateur du MDP, il occupa plusieurs fonctions gouvernementales et s'était toujours imposé en faveur d'un état droit, parfois même au détriment de sa carrière politique.
Ingénieur de formation, il renonça à la politique durant plusieurs années sous le régime Abdallah et ses mercénaires. Refusant de cautionner les dérives dictatoriales, il fonda une entreprise de construction (SAGC) dont les oeuvres majeures sont le marché de Volovolo, le port et le jet d'eau de Moroni.
Abbas Djoussouf est décrit par ses pairs comme un « albatros au milieu d'un océan d'hommes politiques pourris et corrompus ». Ce fut un honnête homme qui avait des principes et de l'éthique. Il fit par la suite un retour à la politique en se présentant sur différentes éléctions dans lesquelles il fut écrasé par les candidats pro-pouvoir.
En 1999, il devint premier ministre sous un gouvernement par intérim dirigé par Tadjidine Ben Saïd Massound. Il tenta de trouver des solutions sur la crise séparatiste mais fut renversé par le dernier coup d'Etat militaire des Comores, perpetré par le colonel Azali Assoumani. Depuis 2001, il se retira définitivement de la vie politique jusqu'en 2010 où il a rendu l'âme. Allah yrahamho.
Quant au Prince Saïd Ali Kemal, fondateur du parti Shuma, il est connu comme étant le plus grand patriote que ce pays n'ait jamais connu. Sincère, franc et honnête, Shuma est un homme de droit. Sa dévise légendaire "Houb Al Watwan Min Al Imane" (Aimer la patrie est un signe de foi) est connu de tous.
Il s'est toujours présenté aux éléctions présidentielles organisées dans ce pays, mais comme il refuse toutes formes de corruption, il ne les a jamais remportées. Il n'a eu l'occasion de s'illustrer que pendant les quelques grandes fonctions qu'il a eu à occuper : baisse des prix, amélioration des salaires, etc, ont été constatées.
En 2016, pourtant pris de l'âge, il se présenta encore aux présidentielles car pour lui, l'inaction des hommes de bien fait triompher le mal, comme le dit d'ailleurs la célèbre citation. Il a en effet lutté contre la fraude électorale jusqu'à ce que justice soit rendue.
Hommage à tous ces anciens qui se sont battus pour que les Comores soient un pays digne de ce nom.
©️Sur les traces de la culture comorienne
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