Réaction de Said Larifou après la mascarade électorale du dimanche 19 janvier Je tiens tout d’abord à souligner le boycott qui fut ce...
Réaction de Said Larifou après la mascarade électorale du dimanche 19 janvier
Je tiens tout d’abord à souligner le boycott qui fut celui de la majorité des Comoriens au sujet des nominations législatives annoncées ce dimanche. Il me revient également de féliciter les différentes composantes de la diaspora comorienne et à Abdallah Agoi et son équipe pour leur patriotisme, leur engagement et leur civisme en faveur de l’instauration d’un État de droit aux Comores. Ils ont su attirer l’attention, alerter l’opinion et dire aux Comoriens qu’il ne fallait pas cautionner cette mascarade électorale. Ces appels ont fini par démontrer le désintérêt des Comoriens quant à cette farce électorale. Cette victoire, oui c’est une victoire, revient à la diaspora et à l’équipe d’Abdallah Agoi qui ont su sensibiliser la population.
Je saisis cette occasion pour féliciter le Cnt, l’Union de l’opposition et la classe politique comorienne. Ceux qui sont opposés au colonel ont su résister, faire front et dire non à l’envoie de candidatures à la députation pour aller cautionner une nouvelle mascarade électorale. C’est un acte politique historique et je tiens à féliciter ceux avec qui j’ai eu à travailler depuis les dix derniers mois. J’étais très fier de travailler avec et j’ai vu comment ils sont engagés en faveur du retour de l’État de droit aux Comores enfin.
Je suis tout de même triste puisqu’il devait y avoir une élection législative ce dimanche aux Comores, le mandat de la législature actuelle prenant fin prochainement. Il aurait fallu que les Comores disposent de vrais parlementaires dignes de ce nom. Hélas, nous nous retrouvons sans députés mais seulement avec des personnes choisies et nommées par Azali Asoumani.
Pour tout ça, je me sens triste. Comme tout Comorien, j’aurais voulu voir mon pays disposer de parlementaires élus et choisis par les Comoriens sur la base d’un programme, d’une vision, d’un engagement et non pas sur la base d’une dictature. Personne n’a gagné. On a tous perdu et Azali en premier puisqu’il voit son pouvoir dictatorial encore plus rejeté. Nous aussi on a perdu parce qu’on aurait voulu participer à des élections ouvertes, crédibles, transparentes et démocratiques.
Nous aurions aimé exposer aux Comoriens nos programmes et nos visions de l’avenir pour notre pays. Cette opportunité a été dérobée par un autre mais ce n’est pas la fin du monde. Dès ce lundi, le combat continue. Oui nous sommes tristes parce que lorsqu’on a une personne qui se prétend président, chef de l’État, il se doit d’avoir un discours clair, transcendant et qui envoie de l’espoir et non les propos qu’il a tenus à la sortie de son bureau de vote.
Les Comoriens ont encore une fois découvert en Azali Assoumani, un homme politique indigne de diriger notre pays. Comment un homme qui se prend pour un président peut annoncer devant les caméras qu’il va couper des têtes et ensuite demander au journaliste d’effacer la bande. Hélas pour lui, l’information était déjà sortie en direct. C’est une énième déclaration d’appel aux meurtres.
Et cette fois, cette déclaration a été faite le jour d’une élection, un jour qui devait symboliser l’espoir. Cette journée est marquée par la tristesse et le désespoir. Définitivement, au lieu de créer de l’espoir et de l’avenir, Azali et sa bande ont tout cassé. Ils ont cassé la culture comorienne, le mieux vivre ensemble, la fraternité, la solidarité, des valeurs qui rendaient fiers tous Comoriens. Ils ont tissé la haine et divisé les Comoriens. Nous allons devoir relever ces défis, reconstruire notre pays sur des bases saines, solides, solidaires et fraternelles. Des valeurs qui contrastent avec celles d’Azali qui tournent uniquement autour de l’argent et du pouvoir. Il méprise la culture et les coutumes comoriennes sans aucun remord. Mais nous gardons espoir.
L’appel au boycott que le peuple comorien a suivi largement nous réconforte et démontre que les Comoriens savent désormais se démarquer de la dictature pacifiquement. C’est une victoire et une base solide pour nous et pour le combat que nous menons. Nous sommes inquiets mais aussi confiants. Il suffit tout simplement de regarder l’élan de notre diaspora partout dans le monde. Il nous revient de nous servir et de travailler avec cette diaspora pour remodeler notre pays. Oui nous devons être inquiets mais nous avons également raison d’espérer et de croire en l’avenir de notre pays. Le destin de notre pays est entre nos mains et non dans celles d’une communauté internationale.
Vivre les Comores dans l’espérance.
Said Larifou, vice-président du Cnt
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