Azali, l’insatiable boulimie de pouvoir Toute la journée d'hier, je suis resté taciturne, m'abstenant d'écrire le moindre...
Azali, l’insatiable boulimie de pouvoir
Toute la journée d'hier, je suis resté taciturne, m'abstenant d'écrire le moindre mot sur la grotesque mise en scène électorale qui se déroulait sous nos yeux. Qu'aurais-je pu dire que les Comoriens ne savent pas déjà?
Ne croyez pas les opposants impudiques qui s'auto-congratulent. Hier était une journée noire de défaite pour le peuple Comorien. Tout démocrate sincère devrait avoir le moral en berne. Les forces du mal qui ont pris notre pays en otage ont gagné. Le régime autoritaire qui nous fait vivre sous une chape de plomb, a réussi son coup. La dictature va étendre ses tentacules sur le législatif, la seule branche du pouvoir politique qui lui échappait.
A la fin de ce processus électoral, des communes aux gouvernorats des îles, en passant par l'Assemblée Nationale et le système judiciaire, tout sera entre les mains d'un seul homme. Azali fait preuve d'une insatiable boulimie de pouvoir. Nous voici, sous une hyperprésidence, un sultanat républicain, passéiste, anachronique, digne de l'époque révolue des monarchies absolues.
Le locataire de Beit Salam a réussi a distillé la peur dans la classe politique Comorienne. Il est parvenu à mettre aux pas ses adversaires. Les cadors de l'opposition se terrent et se contentent de gesticulations, de rhétorique et de verbiage, non suivis des actes. Les législatives se sont tenues sur la totalité du territoire national. Hormis Mbeni, aucun fief de l'opposition n'a résisté ou mené une action significative contre ces élections. A Anjouan, ce fut le calme plat, pas la moindre urne renversée, pas le moindre bulletin déchiré. Azali a démontré qu'il détient l'île sous un effrayant contrôle.
Il n'y a que deux manières républicaines de chasser un régime illégitime, la force des urnes ou la force de la rue. En appelant au boycott, l'opposition a éliminé la première option. Hier, elle a échoué a concrétiser la seconde. Elle s'est pris une déculottée à l'instar de son porte-parole Razida. j'ai a mon humble niveau, appelé à une participation à ce processus électoral pour s'en servir comme tremplin à un soulèvement populaire et pacifique, l'opposition n'a pas suivi. Elle se doit de tirer des leçons de son échec et revoir sa copie.
La dictature a gagné la bataille, mais pas la guerre. j'appelle à un sursaut républicain, de tous les Comoriens épris de justice et de liberté. Une force patriotique et démocratique nouvelle doit naître sur les cendres de cette opposition mal en point. On ne peut et on ne doit en aucun cas baisser les bras et laisser notre beau pays entre les mains de cette médiocratie adoubée d'une kléptocratie.
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