Officiellement, ils seraient soupçonnés d’avoir harcelé des étudiants durant la dernière campagne, en leur imposant parait-il des choix. ...
Officiellement, ils seraient soupçonnés d’avoir harcelé des étudiants durant la dernière campagne, en leur imposant parait-il des choix.
Pour l’instant, ces charges restent à confirmer, indique-t-on du côté du ministère de l’Education. Les concernés, dont la plupart sont des fidèles partisans d’Achmet Said, rejettent ces allégations et y voient par-là, un "règlement" de compte purement politique. Aucune preuve n’a pour le moment été présentée.
Pour l’instant, ces charges restent à confirmer, indique-t-on du côté du ministère de l’Education. Les concernés, dont la plupart sont des fidèles partisans d’Achmet Said, rejettent ces allégations et y voient par-là, un "règlement" de compte purement politique. Aucune preuve n’a pour le moment été présentée.
Politique et éducation. Deux mondes différents sur tous les fronts dont l’interférence peut engendrer des conséquences, le plus souvent inattendus. La preuve, des enseignants de l’Université des Comores, affectés depuis des années, à Patsy, risquent d’être sanctionnés. Ils sont suspectés d’avoir exercé des pressions sur certains étudiants pour qu'ils votent certains candidats.
Jusqu’à maintenant, les noms des candidats au profit desquels, on aurait fait campagne, n'ont pas été révélés. Au ministère, on se garde de citer les noms des enseignants remis en cause. Toutefois, leurs identités en disent long. Il seraient d des fidèles partisans du leader du parti Hury, Achmet Said.
Selon les informations que nous possédons, il s'agit de Chakir Ismael, Nourdine Bourhane, Abderemane Soilihi Djae et enfin, Rastami.
" Certains enseignants de Patsy auraient harcelé des étudiants pour qu’ils votent des candidats. On utilisait les moyennes comme armes de chantages. De tels comportements sont inadmissibles. Le harcèlement quel que soit sa nature, n’a pas sa place. Chacun est libre de choisir son camp sans pour autant bafouer les principes et règles d’éthique de l’Université. En période de campagne surtout, les sites universitaires ne doivent en aucun cas devenir le théâtres d’un meeting ou d’une manifestation politique", a révélé, le directeur de cabinet, du ministre de l'Education, Nourdine Mazamaba qui tout au long de notre entretien a pris le soin d’utiliser le conditionnel dans la mesure où soulignait-il, aucune des faits n’a été confirmé. Il ajoutera qu’une enquête était en cours.
Soutiens d’Achmet
Pour Aberemane Soilihi Djae, enseignant contractuel en droit, lui aussi cité dans la liste, il s’agit d’une manœuvre du directeur du centre de Patsy. Il dénoncera des "fausses allégations", portées contre eux. " Nous n’avons jamais exercé une pression ou harcelé un étudiant. Encore moins pour des motifs politiques. Sinon qu’ils nous apportent des preuves" s’est-il défendu parlant au nom de ses collègues.
Il enchaînera " l’actuel directeur de centre de Patsy, a compris qu’il était impopulaire, et n’a aucune chance, d’être réélu. A l’approche des élections des chefs de composantes il veut s’assurer qu’il n’y aura plus de concurrents potentiels. Il faut à tout prix mettre hors-jeu, ceux qui pourraient rivaliser avec lui. A l’instar de Chakir. Voilà, la vraie raison ce cirque".
La plupart des enseignants qui se trouvaient à Patsy, soutenaient leur collègue Achmet Said. Ce choix serait-il à l’origine de cette saga ? Chakir Ismael, faisant partie des enseignants visés par ces procédures reste convaincu qu’il s’agit bel et bien
Des sanctions ?
" J’ai moi-même été chargé un mois avant les élections par le secrétaire général du ministère de l’Education d’informer les enseignants de Patsy qu’il était formellement interdit de parler de politique au sein du site. Aujourd’hui ils viennent nous sortir des histoires d’harcèlement. C’est du pur mensonge", a dénoncé Chakir.
Il se demande qui a enfreint les règles entre eux et le directeur du site qui avait réquisitionné les chaises des amphithéâtres ramenées à Dar Najah, lors d’un meeting du président Azali Assoumanià Ndzuani.
Dans quatre jours, le sort de ces enseignants sera connu. Le temps que les investigations s’achèvent. Le ministre songerait à signer un arrêté dans lequel, il mettrait à la disposition du ministère, les enseignants suscités. Une procédure contraire aux textes régissant l’Udc.
Procédure viciée et des étapes brulées
Normalement, si un enseignant de l’Université commet une faute grave, le chef de composante, le signale au président de l’institution. Ce dernier ordonne à son administration de mener une enquête. Puis s’en suive la convocation du conseil de discipline. C’est le ministre de l’Education nationale, lui-même président dudit conseil qui va le convoquer.
Les personnes remises en cause s’expliquent et se défendent devant cette instance qui fait office de " tribunal". Le ministère s’en remettra -t-il à ce processus ? Pas sûr a laissé entendre son chef de cabinet" En attendant que ce conseil se réunisse, le ministre prendra certaines décisions si des preuves tangibles étaient présentées. Il faut rappeler qu’il n’empiètera pas sur les prérogatives de l’Université qui possède ses propres textes. Le ministre s’appuiera sur les lois républicaines, qui bannissent toute forme d’harcèlement", a tranché Mazamba.
Des mesures comme la déchéance des statuts accordés aux enseignants, la suspension des cours magistrales, ne sont pas à exclure. Le processus a-t-il été suivi à la lettre dès le début ? Pour l’actuelle situation, il est difficile de répondre à la question. Le chef du centre de Patsy, Soifawi Sidi a nié avoir un lien avec ce qui se passe.
En voulant éviter nos questions, il nous a raccroché au nez, hier lundi. Nous avons tenté de le relancer en vain. Au niveau de l’administration centrale, on confirme que ce dernier n’a jamais interpellé le président de l’Université. Pourtant, il est seul responsable, habilité à interpeller son chef s’il constate un acte gravissime commis par ses subordonnés.
Le secrétaire général du syndicat des enseignants de l’université, Moumine Mohamed, affirme également n’avoir pas reçu la moindre plainte venant d’un enseignant, d’un parent ou d’un étudiant qui dénonçait des pressions exercées pendant la campagne. Si ni le Sneuc, ni le président de l’Université n’ont pas été interpellés sur des faits répréhensibles dont seraient coupables des enseignants, on se demande alors qui a soulevé cette affaire ? Autant de questions qui restent sans réponses.
Par Abdou Moustoifa
Par Abdou Moustoifa
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