10% de ponctuation sur les salaires des fonctionnaires, est la mesure phare annoncée pour l’instant par le Président de la République, po...
10% de ponctuation sur les salaires des fonctionnaires, est la mesure phare annoncée pour l’instant par le Président de la République, pour faire face aux dégâts causés par le cyclone Kenneth.
Cette mesure suscite des nombreuses controverses quant à sa légalité, mais surtout son efficacité.
S’agissant de sa légalité, nul n’ignore que seul le parlement est habilité à ordonner une telle décision, ce qui la rend illégale. Mais les gouvernements comoriens successifs s’en moquent éperdument des textes de lois hélas. C’est devenu presque banal mais c’est un autre sujet, passons...
Pour ce qui est de son efficacité, permettez moi d’en douter. Déjà personne ne peut affirmer avec certitude que cette manne financière puisse réellement profiter aux sinistrés. Pour beaucoup et ils ont raison de le dire, c’est une occasion pour les privilégiés de déplumer encore une fois les miséreux.
Nous sommes tous conscients que les salaires des fonctionnaires comoriens, versés irrégulièrement, ne permettent pas aux fonctionnaires de vivre dignement. Beaucoup d’entre eux vivent des découverts et sont souvent endettés.
Et il faut savoir aussi que chaque fonctionnaire compte dans son entourage proche des sinistrés, ce qui fait qu’ils seront encore sollicités.
En définitive, la prétendue solution ne fera que créer des nouveaux problèmes et empirer une situation déjà alarmante.
Par ailleurs, il faut noter que le gouvernement, dans sa loi de finance prévoit déjà une ligne budgétaire dédiée aux éventuelles catastrophes naturelles. Il faudrait juste la réactiver et l’utiliser à bon escient.
Ceux qui perçoivent des gros salaires, peuvent également consentir des efforts. C’est le cas des Grands élus, les élus de la République, les ministres, les directeurs généraux et secrétaires généraux... Eux ils peuvent se permettre de donner 10% de leur salaire... Ils ne mourront sûrement pas de faim.
Au regard de tous ces éléments et pour d’autres aussi nombreux que je n’ai pas énuméré pour faciliter le lecteur, j’estime qu’il serait plus que nécessaire pour le gouvernement de revenir sur cette décision et se pencher sur d’autres solutions plus rapides mais surtout efficaces.
L’Etat n’a pas eu du mal à débloquer des fonds conséquents pour organiser des assises, un référendum, des élections anticipées, je suis convaincu qu’avec un peu plus d’effort et de volonté, il trouverait les moyens de faire face aux désastres provoquées par la catastrophe.
Moins de politique, pour plus de pragmatique et de bon sens, tout irait mieux.
Comores Nouvelles
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