Ce n'est pas par cette stratégie de l'invective que vous réussissiez à gagner le champ des idées, après avoir été battus électora...
Ce n'est pas par cette stratégie de l'invective que vous réussissiez à gagner le champ des idées, après avoir été battus électoralement à plate couture. Vous vous définissez démocrates, et selon vous, vos adversaires dictateurs, alors que la voie royale qui vous reste est de mépriser, insulter, colporter. La démocratie, ce n'est pas celle-là, chers messieurs.
J'ai été très étonné de voir Abde Wadjih appeler à un débat, alors que du haut de sa grandeur intellectuelle, je ne l'ai pas vu dénoncer la politique de dénigrement lancée ce dernier temps contre ma personne. Il va, sans nul doute, ne dire mot sur la piètre campagne que vous menez, toi et tes acolytes, contre toute personne qui pense autrement. Une campagne qui ne rehausse pas le débat, qui n'augure rien de bon quant à l'avenir de la pensée.
Aussi, devrais-je quand même dire que le rapport à la démocratie est ce qui définit si on est du côté de la dictature ou du côté de son envers. Sans doute, démocratie ou dictature sont moins des concepts institutionnels que des manières d’être à la société. Les vôtres manquent d’élégance et de principes. Toute votre entreprise est d’essayer de me faire taire, et réduire au silence tout homme libre qui porte une voix dissonante. Parfois dans la brutalité et la trivialité.
Je croyais qu'avec vos talents et envergure intellectuelle, vous vous appropriez la teneur de la vieille lettre datant du 6 février 1770 où Voltaire s’est adressé à l’abbé Le Riche en ces termes : « Monsieur l’abbé, je déteste ce que vous écrivez, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez continuer à écrire. » Hélas, je me suis trompé avec mon plus grand regret.
Mon optimisme d’alors a pris un plein fouet. Parce que la passion qui anime le débat public a mis fin à un élitisme culturel dominant, refusant de faire usage de la culture et d’accorder une dimension culturelle aux activités humaines.
Je dois, contre toute attente, terminer avec ces termes : L'indécence a donc fini par s’emparer de la culture. À l’ombre de ce grand mot, l’intolérance croît, en même temps que le déclin de la fraternité. Et la vie avec la pensée et la nuance cède doucement la place au dénigrement, à l’outrage, à la haine, à l’esprit de vengeance et en somme, à la pensée unique. Quelle triste époque !
Par Msa Ali Djamal (photo à droite)
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