Avant et après notre manifestation à Dakar, beaucoup des gens ont toujours du mal à comprendre notre idéologie. Il est clair qu'une i...
Avant et après notre manifestation à Dakar, beaucoup des gens ont toujours du mal à comprendre notre idéologie. Il est clair qu'une intervention pour clarifier les choses s'impose. En 2016, avant les élections qui portèrent le président Azali au pouvoir, j'ai oublié un texte expliquant qu'Azali serait le moins mauvais choix des Comoriens.
Cette même année d'élections ma position n'a pas changé et si demain il y aurait des élections, cette position ne changera pas. Le pays va très mal et seul un homme très osé comme monsieur Azali Assoumani peut changer la donne. Tout d'abord il faut que les choses soient claires, mon texte en 2016 stipulait qu'il fallait gouverner les Comores avec une main forte pour ne pas dire, avec dictature. Mais le problème est que si le président Azali avait lui mon texte, je dirais qu'il l'a mal interprété.
En effet, je n’ai jamais caché ma position contre la démocratie occidentale. Cette démocratie n'est pas bonne pour les pays arabes et les Comores faisant plus ou moins parti des pays arabes, démocratiser le pays serait suicidaire. Pendant que la démocratie sauve des vies en occident, dans le monde Arabe, elle tue des gens. Pendant qu’elle stabilise la société, l’économie et la politique, dans les autres pays surtout Arabe, elle déstabilise l’économie, la société et la politique. Cependant, le président Azali doit comprendre qu'une dictature des années 60s, 70s, 80s ne peut en aucun cas être pareil qu'une dictature des années 2000s.
Le problème avec les Comores est que tout est mal parti depuis 1975 quand nous avons pris notre indépendance. Des pays comme les Comores étaient gouvernés par des régimes dictatoriaux. Cela a permis de stabiliser en quelque sorte certains pays à l’exemple de Cuba. Aujourd'hui le président Azali vient de se rendre compte que c'est avec la dictature que l'on peut sortir le pays dans la misère que le pays vit depuis toujours. Mais comme je l'ai déjà annoncé dans un autre article, le président Azali se trompe d'époque. Nous vivons dans une époque où la dictature est moderne.
Cela dit, la dictature selon laquelle le président enfermait ou tuait tous ceux qui le critiquent est déjà morte. Aujourd'hui la dictature est faite d'une manière à stabiliser le pays. Pour dire qu'une dictature doit être à la Chinoise, à la Rwandaise, ou même à la Libyenne (la Libye de Muaamar El-Kaddafi). En un mot, les Comores a besoin d'une dictature qui bénéficie le peuple et non le président lui-même. Le président est mal parti pour solliciter la confiance des Comoriens.
Il devait savoir que ce n'est pas la première fois qu'il vienne au pouvoir. Pour dire que, rien que son visage même n'inspire pas confiance devant les Comoriens. Parce que ce dernier se dit qu'il était là et il n'a rien fait ; qu’est-ce qui prouve qu’on a une nouvelle version d’Azali ? Certes, la majorité des Comoriens se disent qu’il s’agit du même Azali des années 1990s. Alors, pour gagner la confiance des Comoriens :
- Le président Azali doit être convainquant et par son speech que par ses actes. Beaucoup des Comoriens sont écœurés de constater que la première mesure du président Azali en arrivant au pouvoir en 2016 était de chasser des jeunes de la fonction publique. On comprend que cet acte s'inscrit dans le besoin de décharger la fonction publique mais toutefois il fallait trouver une solution pour ces jeunes avant de prendre telle décision.
- L’autre chose qui suscite plus de méfiance envers Azalli est l’augmentation de son salaire dont il faut le dire, il a fallu chasser des jeunes de la fonction publique pour pouvoir trouver plus d’argent pour son salaire. Lui-même il ne le cache pas avec son fameux entretien à Afrique 24 : « travailler plus pour gagner plus.» Moi franchement je l'ai trouvé très osé et que j'ai du mal à comprendre comment des gens s'acharnent à le défendre malgré cet acte. Mais il ne faut pas oublier que nous parlons des Comores où on s'en fiche royalement de l'intérêt de la nation. Aujourd’hui notre président est classé parmi les présidents les mieux payés au monde alors, qu’il gouverne un pays peuplé par une société qui vie l’extrême pauvreté.
- Dans une dictature positive, une dictature conçue pour aider le peuple et non le dictateur, le président commence par se sacrifier. Souvent, les mesures les plus difficiles sont prises contre les gouvernants et non les gouvernés.
- Le président Azali est entouré par des hommes eux aussi qui n’inspirent pas confiance à personne. Et tout le monde sait de quelles personnes s’agit-il. Ce sont des gens qui ont saignés le pays depuis des années et qu’on aura du mal à les faire confiance maintenant.
- S’agissant des élections, tout le monde savait qu’Azali allait gagner les élections soit par voie légale ou illégale. J’ai même écrit un texte expliquant comment il allait voler les élections. Mais moi je m’attendais à une stratégie beaucoup plus intelligente mais pas la façon la plus humiliante que les Comores n’ait jamais connu.
Pour conclure, le président Azali doit savoir que son slogan d’émergence ne rime pas avec dictature. S’il a vraiment des bonnes intentions pour changer positivement le pays, il doit appeler tout le monde à la même table. Certes, certains diront qu’il est déjà président alors peu importe ce que l’opposition et les gens disent. Mais ce qu’ils ne savent pas est que cette situation que vit le pays aujourd’hui n’amènera aucun investisseur dans notre pays.
Et si c’est le pétrole qui le rend fou, il doit savoir que le pétrole est considéré souvent comme une malédiction. S’il ne stabilise pas le pays très rapidement avant l’exploitation de ce pétrole, on peut dire bye bye à notre premier pétrole qui n’est rien d’autre que «LA PAIX» ! Pour finir, le président Azali doit être exemplaire. Il doit savoir que les actes parlent fort que les mots. Il doit inspirer confiance.
Et si c’est le pétrole qui le rend fou, il doit savoir que le pétrole est considéré souvent comme une malédiction. S’il ne stabilise pas le pays très rapidement avant l’exploitation de ce pétrole, on peut dire bye bye à notre premier pétrole qui n’est rien d’autre que «LA PAIX» ! Pour finir, le président Azali doit être exemplaire. Il doit savoir que les actes parlent fort que les mots. Il doit inspirer confiance.
Anthoumani Moussa
PhD en ‘African and Postcolonial Studies’
Next Einstein Forum Ambassador
Conférencier et Activiste Pan-Africain
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