Ce dimanche 24 mars, les comoriens auront à mandater de nouveaux dépositaires de leurs commandes publiques. D’un rendez-vous aussi c...
Ce dimanche 24 mars, les comoriens auront à mandater de nouveaux dépositaires de leurs commandes publiques.
D’un rendez-vous aussi crucial pour le devenir d’un pays, les électeurs attendaient naturellement, qu’ils leur soient présentés par chacun des candidats prétendant, un programme, une vision, qui ,à priori, devraient contenir les minima des réponses à apporter aux multiples difficultés, auxquelles ils font face au quotidien.
Ces impératifs sont plutôt d’ordre économiques que d’ordre politiques. Ils sont parmi tant d’autres les réponses aux questions suivantes : quelles précautions pour la lutte contre le chômage des jeunes et des diplômés, pour l’augmentation du pouvoir d’achat du comorien, pour la réduction des fossés aux inégalités sociales, pour une meilleure répartition et redistribution de richesse, pour la santé, l’éducation, mais aussi pour le soutien aux secteurs productifs nationaux face à la concurrence agressive étrangère ?
Or, l’écoute et l’observation attentives des discours prononcés dans leurs meetings, laissent présager à des lendemains qui déchanteront. Des promesses abondantes pour le volet politique, de la vacuité, ou du moins de l’insuffisance pour le volet économique.
En effet, nous assistons à des intellectuels, qui se servent, comme moyens persuasifs, aux récriminations, aux humiliations et aux envies affichées de massacrer sans pitié ceux qui ne pensent pas comme eux. Pour certains, le constat est décevant. La vie leur serait très lourde si Dieu ne leur avait pas donné la faculté de parler sans réfléchir, d’émettre des opinions sans aucun fondement. Alors que d’autres, ils mettent l’accent sur les croyances rationnellement fausses. Ce sont ces derniers qui s’en sortent plutôt pas mal, par ce que le Comorien s’illusionne toujours à croire que l’énergie que mettent les hommes politiques dans leurs discours, sera-t-elle la même qu’ils entendront manifester dans leurs actes une fois au pouvoir.
Ainsi agitées, les passions prévalent sur la raison. Les électeurs se laissent galvanisés, non pas par ceux qui offrent les meilleures perspectives d’avenir, mais plutôt par ceux qui excellent dans l’art de la médisance et du mensonge. L’électorat n’est pas convaincu ni par un visionnaire, ni par un programme palliatif à ses maux quotidiens, mais non. Le choix se fait envers l’orateur le plus vulgaire, celui qui est prêt à s’offrir des honneurs en rabaissant son adversaire.
Face à de tels procédés déjà connus dans notre pays et dont les résultats ne nous sont pas inconnus, nous ne pouvons que déplorer en l’incompétence et l’incapacité de notre élite politique d’être des leaders dignes de ce nom, d’être à la hauteur des exigeons de notre temps et des urgences de notre pays. Nous observons de véritables mutations partout dans le monde, où les vielles habitudes sont reléguées en arrière-plan. Les dirigeants, les vrais, ou du moins ceux qui prétendent à le devenir, proposent de véritables solutions pour booster l’économie de leur pays. Puis,s’en suivent de loin, les petites mesures politiques de partage de pouvoirs, qui sont en réalité les derniers soucis des citoyens.
SIRADJI DDINE MOHAMED ABDOULWAHID
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