Quand j’assiste frustré à la façon dont l’opposition est malmenée et moquée par le régime en place, je ne peux que me remémorer de la for...
Quand j’assiste frustré à la façon dont l’opposition est malmenée et moquée par le régime en place, je ne peux que me remémorer de la force tranquille dotée à Soilih Mohamed, célèbre sous le surnom de Momo.
Le régime Azali a essayé tant bien que mal de se débarrasser de lui en tant que président élu de l’union des chambres d’agriculture, de pêche et d’élevage, en vain. Des frondeurs ont été montés de but en blanc pour le pourchasser.
Cinq fois de suite son élection à la tête de la Chambre a été invalidée. Momo reste coriace face aux tsunamis et à chaque nouvelle élection il sort vainqueur tant il avait le soutien indéfectible de la majorité écrasante des paysans et pêcheurs, mais aussi des partenaires comme la France.
Le Pouvoir a fini par jeter l’éponge et tendre la main à celui qu’il nomme, désormais, « Le djinn ». Djinn par sa peau dure, sa solidité à résister à toutes adversités politiques. Je me souviens de ce jour de janvier 2018 où j’échangeais avec un haut dignitaire du régime, peu avant l’investiture de Momo en à la tête de la Chambre, en présence du chef de l’Etat à Mvuni. J’ai demandé pourquoi avoir abdiqué devant un seul homme, paysan de surcroît.
La réponse a été l’on ne peut plus révélatrice. « Momo est adulé dans son secteur. Ça, nous l’avons prouvé. En plus, il a le soutien des partenaires du secteur primaire. Après moult tentatives de l’évincer, nous avons réalisé que nous nous battions contre un djinn. Donc autant pour nous d’abandonner la partie, faire la paix, au lieu de continuer à faire l’autruche ».
L’opposition, elle aussi je crois, a les atouts de se métamorphoser en djinn, invincible comme Momo. Cela est possible pour peu que ses leaders conjuguent leurs forces. Comme le ressasse à longueur de journée Al Comorya, ce n’est pas le régime qui est fort, c’est l’opposition qui est faible.
Toufé Maecha
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