Un pays où un tribunal qui ne fait pas partie des juridictions prévues par la Loi condamne à des peines infamantes. Un pays où un juge os...
Un pays où un tribunal qui ne fait pas partie des juridictions prévues par la Loi condamne à des peines infamantes. Un pays où un juge ose dire à une partie " votre adversaire a gagné le procès car il m'a donné le double du montant que vous m'avez versé".
Ce juge ripoux a gravi tous les échelons dans l'appareil judiciaire de son pays et finit par devenir Ministre de la Justice. Un pays où un juge peut traiter une affaire dont l'avocat d'une des parties est son camarade de beuverie et où, au mépris du code de procédure pénale, il peut instruire au pénal une affaire qu'il a déjà traitée quelques mois auparavant au civil. Ce juge indigne dirige aujourd'hui le principal parquet des Comores.
Dans ce pays là, des familles réclament encore justice pour le lynchage et le démembrement de Branda à Mutsamudu, le meurtre de Gazon par l'armée à Iconi, l'exécution du major Nacer Abdourazak par des "frères" d'armes à son bureau de l'Etat Major à Kandani. Dans ce pays là, les citoyens attendent toujours des explications sur l'incendie du trésor public en pleine journée.
Ce serait se raconter des histoires que d'espérer que les tribunaux disent AUJOURD'HUI le droit dans des dossiers où sont impliqués les dirigeants actuels ou leurs proches. En effet, il est de notoriété publique que les juges comoriens dans leur, TRES GRANDE MAJORITE, écoutent les injonctions des autorités politiques au lieu d'écouter leur conscience et se réfèrent au montant de "leurs commissions" au lieu de se référer au code pénal et au code civil lorsqu'ils rendent leurs jugements.
Pour autant, rien n'est perdu car "l'Erreur est destinée à disparaître" (Verset 81 Sourate 17 Le Voyage Nocturne). Et l'Erreur disparaîtra à condition que ceux qui se battent contre les injustices aujourd'hui s'engagent à bâtir demain un Etat au service de tous les Comoriens en s'inspirant des valeurs authentiques de l'Islam. Naîtra alors un pays stable, prospère et respecté dans lequel s'épanouiront tous ses enfants. Rien n'est plus dangereux qu'un combat dirigé contre les dirigeants injustes d'aujourd'hui dans le but de semer d'autres injustices demain.
Ali KARI, Marseille
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