Un des petits pays insulaires toujours à la recherche d’un développement soutenu, se considère naturellement victime de l’environnement ...
Un des petits pays insulaires toujours à la recherche d’un développement soutenu, se considère naturellement victime de l’environnement qui l’éloigne du reste du continent : Les Comores. Il reste naturellement ouvert à de multiples vagues d’apports étrangers qui agissent sur le vécu des populations, toujours réceptives et largement métissées. Une richesse incommensurable que nul n’en rejetterait pour rien au monde.
Ces populations sont toujours prises en tenaille entre tradition agissante et modernité influente. Il est clair que ces influences extérieures nourrissent d’incertitudes les agissements et les projets de vie des insulaires privés de vision globale du reste du monde. Par ailleurs, les Comores et sa population ne peuvent plus guère échapper à cette logique apparente. Ils ne peuvent plus s’épargner de cette vertigineuse mutation sociale sans précédent que le monde en général traverse.
L’apport extérieur pénètre en force et touche plusieurs secteurs de vie : technologie, comportement commercial, sociabilité, pratique religieuse, mode de consommation, habillement. Un flagrant mimétisme multidimensionnel s’opère et prend doucement vie sans qu’on en rende compte. Des effets plus apparents que jamais métamorphosent nos intrinsèques bases sociales vitales. Par conséquent, la gestion des valeurs et transformations sociales se trouve confrontée à une difficulté grandissante de l’interprétation de l’identité comorienne.
La gestion sociale devient de plus en plus multiculturelle qu’autre chose. Un nouveau modèle de multiculturalisme s’infiltre dans le socle social comorien. Et la ville, comme première entité à connaître le poids de cette influence, se trouve face au défi énorme de la gestion de l’environnement urbain : respect des normes politico-sociales, gouvernabilité, démocratie, transformation physique de l’espace de vie, sécurité, culture... La ville est devenue synonyme d’exclusion, de violence. Pourtant elle a longtemps été considérée comme le berceau de la démocratie et le porte-drapeau de la culture nationale.
Une acculturation supportée par la force irréversible de la technologie impose de facto une substitution aux contacts personnels, une accentuation nette de la fracture et de l’exclusion sociales, la crise des formes actuelles d’identité culturelle. L’emprise de l’apport extérieur se confond maladroitement avec modernité et dimensions essentielles d’un développement soutenu.
Le comorien se perd psychologiquement dans un océan déshumanisé de la globalité et de la modernité. Existe-il une forme durable dans laquelle le comorien s’agripperait pour se faire un sérieux come-back afin d’effectuer une profonde introspection et se préparer à affronter avec grande maturité à l’avènement de ces incontournables mutations multidimensionnelles ?
Ou toujours est-il qu’il est condamné à suivre le rythme vertigineux imposé par une mondialisation hors-normes ? A-t-il le temps de se retourner pour se chercher au risque de se retrouver en retard vue la rapidité technologique qui s’opère ? En attendant ce spectre de la perte d’identité par acculturation poursuit sa route.
Kazouine SOUEF, Psychosociologue
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