Il y a un an lors de la présentation de la loi des finances initiale pour l'année 2017, nous avions attiré l'attention du gouvernem...
Il y a un an lors de la présentation de la loi des finances initiale pour l'année 2017, nous avions attiré l'attention du gouvernement et de l'assemblée sur le caractère utopiste et insincère du 1er budget du quinquennat.
81 milliards de francs de prévision de recettes propres pour un pays qui a bouclé difficilement en 2015 un budget de 35 milliards, cela ne pouvait qu'inquiéter plus d'un au sein des responsables politique et du monde économique. Sauf que le chef de l'Etat et son entourage ont vanté un budget ambitieux qui inscrit le pays dans une vision d'émergence à l'horizon 2030.
Sauf que nous voici 10 mois plus tard, le pays est rattrapé par la réalité. Les recettes promises au président par ses soi-disant experts placés à la douane, aux impôts et dans les différentes sociétés d'Etat sont loin d'être au rendez-vous.
D'où la présentation d'une loi des Finances rectificative fin septembre avec une baisse de recettes estimée à 17 milliards.
Le gouvernement estime alors faire 64 milliards de recettes en 2017. Une adoption controversée de cette loi de Finances rectificative a eu lieu lundi 02 octobre sans qu'un véritable débat ait eu lieu.
Or la réalité est ainsi: au 31 août 2017, les recettes effectives de l'Etat sont arrêtées à 31 milliards. Une performance certes par rapport aux années passées, mais très en deçà des objectifs fixés par le gouvernement. Cela étant, en présentant au parlement un budget rectificatif avec une prévision de 64 milliards de recettes propres, on s'engage à réaliser 33 milliards de septembre à décembre 2017. Une nouvelle ambition utopique qui va se révéler sans doute une illusion.
Au meilleurs des cas, au regard de cette réalité on peut légitimement prévoir des recettes de 15 milliards supplémentaires pour arriver à 46 milliards au 31 décembre 2017. Mais le gouvernement n'oserait affirmer cela pendant qu'il continue à faire la promotion des assises et de faire croire que l'émergence est en marche. ©Ali Mmadi