Génération avertie
Les étudiants comoriens en France vivent, la plus part d’entre eux, dans l‘incertitude. A chaque instant ils se trouvent confrontés au problème du mal sous mille formes, en particulier, celui du décrochage scolaire, celui de l’expulsion du logement par la famille d’accueil ou celui des difficultés de financement des études. L’aisance et la stabilité permettant de poursuivre les études en France, qu’ils ont imaginé, ne sont pas une réalité pour certains d’entre eux. Au fond de leurs pensées, chacun d’eux est hanté par le spectre d’un désespoir et d’un échec qui s’affiche sous leurs yeux et deviennent une source de stresse voir de maladie.
Une forte pollution morale pénètre de plus en plus dans les esprits de certains d’entre eux et fini par leurs enlever la faculté de préserver les valeurs ancestrales qui leurs sont transmises, ainsi que la force et le courage d’atteindre leur objectif. La plus part finissent par céder à la pression de l’environnement qui leurs entoure, plus particulièrement celle des proches qui souhaitent voir leurs trains de vie prendre une autre direction que celle des universités. Leur conviction en est que, le train de vie de l’étudiant comorien, une fois arrivé en France, doit être dirigé vers un autre monde qui garanti, selon eux, un avenir meilleur en un temps réduit.
Est-il normal de rester passifs face à ce phénomène ?
Est-ce que la capacité d’envisager une solution nous est enlevée ?
Est-ce que l’espoir de trouver un remède est pour nous une option impossible ?
N’est-ce pas une audace que de nous supposer capables d’apporter une solution efficace à ceux qui font partie de la niche qui traverse les vagues et les tempêtes qui constituent la source principale de leur échec et de leur désespoir ?
Et si l’avenir du pays est un édifice qui nécessite un effort collectif de tous citoyens, Nous qui sommes à l’extérieur ne sommes pas privés de mouiller nos chemises s’il le faut. De ce fait, nous sommes convaincus que la solidarité et le soutien mutuel doivent rester en premier rang.
Pour ce, l’association COMORIMPACT a mis en relief, une stratégie d’accompagnement pour permettre aux étudiants comoriens, une fois arrivés en France, de pouvoir accomplir leurs démarches administratives et continuer leur chemin vers l’intégration. Il est temps de dépolluer les esprits entachés par les fragmentations insularistes ou collègiales. La solidarité doit être au centre de tous les étudiants comoriens en France, et c’est dans le but de faire émerger les mentalités de la nouvelle génération.
AMIR YOUSSOUF, Paris
e-mail : amiryouhassani@yahoo.com