De la nécessité de ne pas hypertrophier le faux débat sur l'émergence...
Entre le professeur Mlamali produisant des articles aux allures d’essai sur l’émergence aux Comores sans employer ce mot privilégiant à raison celui de développement avec sa fibre d’enseignant de lettres et d’ancien ministre faite d’approche philosophique et sociologisante, et l’opportuniste Larifou profitant à défaut d’autres choses des rassemblements à l’occasion des prières de vendredi pour enseigner une émergence dont on se demande d’où tient-il l’autorité pour le faire, et le président Azaly procédant à un infléchissent du sens dans une interview au Financial Afrik, fuyant la définition chinoise, indienne de l’émergence et se réfugiant dans une idée vague de passage à un point économiquement supérieur obscur, c’est toute la nécessité d’une clarté sémantique et conceptuelle qui reste posée.
Loin de notre doyen qui rentre dans le débat en posant la question de la compatibilité de l’émergence avec ce qu’il nomme la permanence tragique, on se doit de rappeler la nécessité de ne pas tomber dans le piège d’une espèce de marketing politique qui cacherait une vacuité de vision politique et un défaut d’action pour agir sur le présent de manière pragmatique et efficace pour rendre le futur moins problématique.
De ce point de vue, on ne peut manquer de saluer les efforts de clarification sur ce débat apportés dans le Financial Afrik. Il parle de passage de sous-développement à un point économiquement supérieur, là où Larifou et d’autres griots parlent d’émergence. C’est une avancée cruciale dans la nécessaire clarification du débat sur l’émergence aux Comores. Il n’est donc plus opportun de continuer à philosopher et à gloser sur un sujet qui n’est plus d’actualité.
De ce point de vue, on ne peut manquer de saluer les efforts de clarification sur ce débat apportés dans le Financial Afrik. Il parle de passage de sous-développement à un point économiquement supérieur, là où Larifou et d’autres griots parlent d’émergence. C’est une avancée cruciale dans la nécessaire clarification du débat sur l’émergence aux Comores. Il n’est donc plus opportun de continuer à philosopher et à gloser sur un sujet qui n’est plus d’actualité.
Un article qui traite de l’émergence aux Comores dans l’absolu n’est qu’une pure élucubration ! La campagne de sensibilisation sur l’émergence aux Comores telle qu’elle s’organise dans certaines mosquées après les prières de vendredi sans en définir les contours , destinées à justifier un changement de constitution et des institutions est une escroquerie intellectuelle.
Azaly a amorcé le débat de la clarification sur la question de l’émergence. Pas d’émergence indienne ! Pas d’émergence chinoise. Il ne fait plus sien ce vocable ; il parle de passage d’un sous-développement à un point économiquement supérieur.De quel sous-développement parle-t-il? L’esprit de la loi de finance 2017 qui assimile les Comores à un pays développé qui gère mal ses finances n’est-elle pas en contradiction avec ce constat ? Quel est ce point économiquement supérieur ? Comment l’atteindre ? Voilà des questions concrètes, qui intéressent le présent et le futur des comoriens qui doivent nourrir de façon utile le débat du moment.
Traiter de la question de l’émergence aux Comores alors que le président y a renoncé et cherche à s’engager dans du raisonnable, c’est s’engager dans une démarche métaphysique et peut-être aussi existentielle pour les uns ou dans une volonté consciente de mystification des comoriens pour les autres… Une mystification qui consiste à tout peindre aux couleurs de l’émergence et en fixant un horizon dont on se refuse même à azurer d’ailleurs : « Ce n’est pas l’émergence indienne, ce n’est pas l’émergence chinoise » dixit Azaly.
Une mystification qui compenserait l’inaction, le manque d’analyse, l’absence de vision des hommes et qui parerait les avatars du sous-développement : absence d’infrastructures économique et de production, de créations de richesses nationales, de consommation, misère et pauvreté, chômage endémique et massif, désespoir et défaut de perspectives pour l’avenir, et pour reprendre l’expression de notre doyen, la permanence tragique, AUX COULEURS DE L’EMERGENCE…
Une mystification qui compenserait l’inaction, le manque d’analyse, l’absence de vision des hommes et qui parerait les avatars du sous-développement : absence d’infrastructures économique et de production, de créations de richesses nationales, de consommation, misère et pauvreté, chômage endémique et massif, désespoir et défaut de perspectives pour l’avenir, et pour reprendre l’expression de notre doyen, la permanence tragique, AUX COULEURS DE L’EMERGENCE…
Alors de grâce, ne participons à l’hypertrophie du débat sur un sujet à propos duquel Azaly lui-même opère une marche arrière salutaire, et ce par respect à nos compatriotes en attente de solutions pouvant atténuer leur difficultés d’aujourd’hui et celles de demain. AHMED Bourhane