Assises nationales: Pourquoi, pour qui et pour quand?
Selon des informations concordantes, le Président Azali Assoumani souhaiterait réformer la Constitution de l'Union des Comores prochainement. Mais pourquoi et surtout dans quel but? Le Chef de l'Etat qui vise une hypothétique émergence du pays en 2030, se sentirait-il prisonnier d'une Constitution dont il est pourtant le pere spirituel?
Tout porte à le croire lorsque nous voyons les dysfonctionnements institutionnels dont il est à l'origine: mise à mort volontaire de la Cour Constitutionnelle (non prestation de serment des nouveaux désignés), annulation de l'élection d'un conseiller d'Anjouan sans procéder à une nouvelle élection, mise à mort de la commission anti-corruption, acceptation voire validation implicite de mascarades électorales comme l'élection des conseillers à Comores Telecom, et j'en passe.
Photo d'archives |
Tout porte à le croire lorsque nous voyons les dysfonctionnements institutionnels dont il est à l'origine: mise à mort volontaire de la Cour Constitutionnelle (non prestation de serment des nouveaux désignés), annulation de l'élection d'un conseiller d'Anjouan sans procéder à une nouvelle élection, mise à mort de la commission anti-corruption, acceptation voire validation implicite de mascarades électorales comme l'élection des conseillers à Comores Telecom, et j'en passe.
Mais pourquoi le chef de l'Etat n'assume-t-il pas sa volonté de réformer? Nul ne sait, mais en attendant c'est un "mouvement" et des personnalités de l'"opposition" qui portent le projet sans pour autant nous éclairer sur les réformes qu'ils souhaitent apporter. Il est donc normal que chacun craigne le pire, surtout que les fervents supporters des assises sont les memes qui refusaient toutes assises entre 2013 et 2015. Qu'est ce qui a donc changé entre 2015 et 2017 à part le fait que le Chef d'Etat à l'époque était un ressortissant de Mohéli et que l'actuel est ressortissant de la Grande Comore.
Qui devra siéger à ces assises? Là encore le flou demeure. Entre ceux qui crient "tout le monde" et les réceptions du Chef de l'Etat durant lesquelles le parti Juwa est régulièrement exclu, entre autres, rien n'est encore sur. Et quand on apprend que le Chef de l'Etat, pousserait son conseiller Sounhadj ATTOUMANE à assigner le parti Juwa en justice, afin d'écarter officiellement le parti du Président Sambi des négociations faute de représentants "légaux", tout porte à croire que ces assises ont tout d'un coup d'Etat institutionnel censé maintenir au pouvoir l'ex Colonel pour assurer une " émergence" imaginaire en 2030.
Abubakar ABOUD