L'Arabie et ses alliés rompent avec le Qatar, accusé de "soutenir le terrorisme": Le gouvernement Azali suivra t-il son allié saoudien?
Séisme diplomatique au Moyen-Orient: Ryad, Le Caire, Abou Dhabi et Manama ont rompu lundi avec le Qatar, accusé de soutenir le "terrorisme", quinze jours après un voyage de Donald Trump qui avait exhorté les pays musulmans à se mobiliser contre l'extrémisme.
Arrivée en mai 2017 d'Azali au sommet Arabe en Arabie Saoudite. Le chef de l'Etat accueilli par le Vice-Gouverneur de Riyad. ©Beit Salam |
Le chef de l’Etat comorien a été invité au sommet arabo-islamique-américain à Ryad en Arabie Saoudite. Un sommet qui a été marqué par la présence de Donald Trump et le Qatar, pourtant un proche allié des Etats-Unis. Elu à la tête des Comores en mai 2016, le président Assoumani Azali doit en partie sa réussite au soutien de l'ancien chef d'Etat Ahmed Sambi, proche du pouvoir iranien. Connu pour sa proximité avec les autorités de Téhéran, Sambi avait aidé la grande puissance chiite à renforcer sa présence dans le pays sous sa présidence de 2006 à 2011.
En janvier 2016, Les Comores dirigées par l'ex président Dhoinine avaient mis fin à leurs relations diplomatiques avec l’Iran qui selon elles s’ingère dans "les affaires intérieures de certains pays". Moroni avait aussi justifié sa décision par le "non-respect des conventions diplomatiques" par l'Iran, et appelé l'ambassadeur iranien à Moroni à "prendre toutes les dispositions appropriées pour quitter le territoire national dans les meilleurs délais".
Arrivée au pouvoir quelques mois plus tard, le président Azali qui avait conclut un pacte avec l'ancien président Sambi, n'a pas hésité à s'attaquer des investissements de l'Iran aux Comores. Dans ce pacte conclut par les deux hommes, on retrouve l’article 8, qui dispose : «Azali s’engage à rétablir les relations diplomatiques entre l’Union des Comores et la République islamique d’Iran dans les 10 mois qui suivront son investiture». Or, au lieu de rétablissement de relations diplomatiques entre les deux pays, Azali a ordonné le démantèlement systématique de tout le dispositif iranien aux Comores. La Polyclinique, les établissements d’enseignement sont tous fermés et les accords concluent avec l'Iran suspendus.
Aujourd'hui, l'agence officielle saoudienne SPA a annoncé que Ryad rompait ses relations diplomatiques et fermait ses frontières terrestres, aériennes et maritimes avec le Qatar pour "protéger sa sécurité nationale des dangers du terrorisme et de l'extrémisme".
Il s'agit de la crise la plus grave depuis la création en 1981 du Conseil de coopération du Golfe (CCG: Arabie saoudite, Bahreïn, Emirats arabes unis, Koweït, Oman, Qatar).
Trois de ces pays (Arabie, Emirats, Bahreïn), ainsi que l'Egypte, ont tour à tour annoncé lundi à l'aube la rupture de leurs relations diplomatiques avec le Qatar, qu'ils accusent de "soutien au terrorisme", y compris Al-Qaïda, le groupe Etat islamique (EI) et la confrérie des Frères musulmans.
"L'Arabie saoudite a pris cette mesure décisive en raison des sérieux abus des autorités de Doha tout au long des dernières années (...) pour inciter à la désobéissance et nuire à sa souveraineté", a déclaré un responsable saoudien.
Selon lui, Doha soutient aussi "les activités de groupes terroristes soutenus par l'Iran dans la province de Qatif (est)", où se concentre la minorité chiite du royaume saoudien, ainsi qu'à Bahreïn, secoué depuis plusieurs années par des troubles animés par la majorité chiite de ce pays.
La coalition militaire arabe, intervenant depuis plus de deux ans au Yémen sous commandement saoudien, a aussi décidé d'exclure le Qatar de cette alliance.