Comores-France : nécessité d’une sincérité
Le Président français, Emmanuel Macron et son homologue comorien se sont entretenus au téléphone ce 5 juin 2017 après la phrase douteuse du président sur les "kwassa-kwassa" qui "amènent du Comorien". Il en résulte une volonté d'apaisement, selon la présidence française... mais pas d'excuses.
Outre « l’apaisement » de cette relation, ils sont convenus, toujours selon la présidence française, de « renforcer la coopération dans tous les domaines entre les Comores et la France pour empêcher de nouveaux drames humains ».
Les deux chefs d’État ont également décidé de « réunir à brève échéance le Haut conseil paritaire franco-comorien » sous l’égide de leurs ministres des Affaires étrangères pour aborder « à la fois les enjeux de sécurité et de développement ».
Il s’agit, ont-ils également souligné, toujours selon l’Élysée, de « surmonter les contentieux qui ont divisé (leurs) deux pays pendant des décennies ».
Malheureusement les rencontres et les discussions entre les présidents Français et les présidents Comoriens se succèdent malheureusement et se ressemblent. Des promesses jamais tenues. Des présidents d’une puissance mondiale qui savent ce qu’ils veulent et imposent leurs vues sur des chefs d’état d’un état minuscule qui n’ont toujours pas d’orientation stratégique vis-à-vis de leur ancienne puissance coloniale. De l’impréparation technique de ces rencontres, aux imprévisions, nos présidents se font humilier par les hommes politiques français aguerris, qui ont la maitrise de leurs dossiers et qui ont la volonté de défendre leurs intérêts.
Au cours de ces dernières décennies, les dirigeants Comoriens n’ont pas su tirer profit de l’avantage diplomatique qu’ils avaient sur la France pour sortir du dogmatisme et proposer à ce grand pays qui est la France, des solutions concrètes et réalistes pour sortir nouer les relations entre les enfants de cet archipel divisés depuis 1975 et lutter contre la vulnérabilité et la pauvreté de ses habitants.
Au cours de ces dernières décennies, les dirigeants Comoriens n’ont pas su tirer profit de l’avantage diplomatique qu’ils avaient sur la France pour sortir du dogmatisme et proposer à ce grand pays qui est la France, des solutions concrètes et réalistes pour sortir nouer les relations entre les enfants de cet archipel divisés depuis 1975 et lutter contre la vulnérabilité et la pauvreté de ses habitants.
Oui, les rencontres et les discussions téléphoniques se succèdent et se ressemblent. Elles accouchent le plus souvent, de groupes de suivi, de commissions, de missions de haut niveau qui meurent le plus souvent dans les deux années qui suivent. Le 31 janvier 2005, l’ancien Président de la République, M. Jacques CHIRAC, avait reçu, pour un entretien au Palais de l'Elysée, M. Assoumani AZALI. Selon le Communique de l’Elysée publié ce jour-là, l'entretien avait été l'occasion pour les deux pays " d'afficher leur volonté de redynamiser leurs relations, le Président de la République ayant notamment souhaité que soit donné un nouvel élan à la coopération franco-comorienne à l'occasion de la prochaine réunion de la commission mixte”. Une commission mixte qui a fait long feu.
Deux ans plus tard, le Président, Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, a été reçu, le 28 septembre 2007 par son homologue français, Nicolas Sarkozy, au Palais de l'Elysée. Au cours de cet entretien, les Présidents Sambi et Sarkozy avaient partagé la conviction que « le développement des Comores contribuera à apaiser le différend entre les deux pays au sujet de Mayotte ». Ils avaient convenu de maintenir cette question dans « un cadre bilatéral » et de poursuivre avec détermination le dialogue approfondi relancé entre les deux pays, afin de permettre dès que possible le règlement de ce contentieux ». Ils avaient décidé de mettre en place un groupe de travail de haut niveau pour examiner la relation Mayotte-Comores dans son ensemble, notamment pour favoriser le développement conjoint ainsi que la circulation des personnes et des biens et parvenir à la signature d'un accord bilatéral sur ces questions. Les discussions de ce groupe technique de haut niveau qui étaient de haut niveau que du côté comorien ont pris fin avec la consultation sur la départementalisation de Mayotte du mois de mars 2009.
5 ans plus tard, un autre président de l'Union des Comores, Ikililou Dhoinine, a été reçu le 23 juin 2013 à l'Elysée par le chef de l'Etat français, Francois Hollande. A sa sortie de cet entretien, François Hollande avait mis l'accent sur « la signature d'une déclaration d'amitié » qu’il venait de signer avec son homologue Comorien. Sur la revendication des Comores sur Mayotte, le président Hollande a été ferme. Il avait déclaré "vous connaissez les positions de chacun, nous avons préféré parler de la déclaration d'amitié".
Il avait ensuite mis l'accent sur la nécessité de développer la coopération pour aider au développement des Comores, et cela afin de "stopper les drames humains", allusion aux multiples naufrages de kwassa kwassa entre Anjouan et Mayotte. François Hollande avait souhaité des contrôles plus efficaces ainsi qu'une lutte accrue contre les passeurs. Depuis rien n’a été fait pour « développer la coopération pour aider au développement des Comores, et cela afin de "stopper les drames humains », mais beaucoup a été fait à Mayotte pour renforcer la lutte contre les « migrants Comoriens » et la séparation avec les Comores avec la transformation de Mayotte en région ultrapériphérique (RUP) de l’Europe le 1er janvier 2014.
Il avait ensuite mis l'accent sur la nécessité de développer la coopération pour aider au développement des Comores, et cela afin de "stopper les drames humains", allusion aux multiples naufrages de kwassa kwassa entre Anjouan et Mayotte. François Hollande avait souhaité des contrôles plus efficaces ainsi qu'une lutte accrue contre les passeurs. Depuis rien n’a été fait pour « développer la coopération pour aider au développement des Comores, et cela afin de "stopper les drames humains », mais beaucoup a été fait à Mayotte pour renforcer la lutte contre les « migrants Comoriens » et la séparation avec les Comores avec la transformation de Mayotte en région ultrapériphérique (RUP) de l’Europe le 1er janvier 2014.
Trois ans plus tard, Francois Hollande avait reçu le président Comorien Azali Assoumani le 4 octobre 2016. Selon le communiqué de l’Elysée, Il l’avait félicité pour son élection et a salué la stabilité institutionnelle de ce pays. François Hollande avait confirmé l’engagement de la France en faveur du développement des Comores. Il avait indiqué que la France et l’Union européenne souhaitaient intensifier leur coopération dans les secteurs de la santé, de l’accès à l’eau, de l’éducation ou encore de la préservation de l’environnement et de la production d’énergies renouvelables. Il avait indiqué avoir confié à MM. Xavier Darcos et Jean-Jack Queyranne, anciens membres du gouvernement français chargés respectivement de la Coopération et de l’Outre-mer, une mission d’écoute, de dialogue, puis de mise en œuvre de ce plan d’action. Selon toujours le communiqué de l’Elysée du 4 octobre 2016, Francois Hollande a marqué « la volonté de la France de lutter plus efficacement contre les migrations illégales », une allusion à la lutte contre les migrants comoriens à Mayotte. Et depuis rien.
Le 1er Président français socialiste de la 5e République à se rendre aux Comores en juin 1990 depuis l’accession des Comores à l’indépendance, François Mitterrand, avait déclaré que les Comores et la France devraient adopter une démarche concrète et pratique, pour parvenir à dépasser le contentieux désagréable de Mayotte et prendre des mesures qui permettent une communication et des échanges constants entre les îles. Ses successeurs n’ont pas tenu cette promesse et ont plutôt renforcé la lutte contre l’immigration à Mayotte au détriment de la coopération et des échanges entre les îles de l'archipel et entre les Comores et la France.
Les relations Comores-France nécessitent de la sincérité.
©ComoresDroit
©ComoresDroit