Administration : Zéro cash, nouveau défi du boss de la douane
Mettre en place des nouveaux mécanismes censés alléger les démarches de dédouanement et ainsi mettre la douane comorienne au même niveau que les autres pays. Tels sont les nouvelles reformes sur lesquelles planche actuellement le directeur général des douanes.
Kamalidine Souef © Maoulida Mbaé HZK |
La direction et les auxiliaires des douanes ont été unanimes au fait que le groupage de plusieurs clients pour le même container explique ces séjours prolongés desdits containers, et que les pénalités engendrées, elles, constituent des dépenses supplémentaires que le consommateur final sera condamné à payer. En effet, un client peut régler ses droits douaniers tandis qu’un autre, ayant des effets dans le même container, ne le fera que longtemps après. D’où l’idée, désormais, que la douane décide de ne traiter qu’avec les transitaires.
« Le transitaire doit prendre ses responsabilités de bout en bout dans les opérations et transactions douanières. Il est le seul interlocuteur de l’Etat auprès de l’administration douanière. Désormais, au lieu d’envoyer le client voir telle ou telle personne pour telle ou telle chose, c’est vous qui en avez la charge. La douane traite directement avec vous », a fait savoir Kamalidine Souef au cours de son énième rencontre avec les auxiliaires des douanes, samedi dernier à l’hôtel Le Retaj.
Pour aboutir à son objectif phare de zéro cash, Kamalidine Souef annonce qu’il négocie avec les banques pour la facilité l’octroi d’un crédit aux transitaires. Ainsi, poursuit-il, ces derniers auront la capacité de faire face à un fond de roulement et, d’une pierre deux coups, la douane évitera d’accorder lesdits crédits aux transitaires, ce rôle dévolu exclusivement aux banques.
Dans leurs doléances, les auxiliaires des douanes déplorent le fait que chaque container en provenance de Dubaï est considéré comme un container commercial « alors qu’il y en a qui font du groupage et y mettent des effets personnels ». Seront également versés dans les plaintes les soucis rencontrés à cause du numéro d’indentifications fiscal (NIF). La lenteur du service de caisse et celui d’attestation a été dénoncée par les transitaires, tout comme ces douaniers sans formations, également pointés de doigt.
Parlant du NIF auquel il « accorde une grande importance » le pays étant dans un système d’importation, le patron des douanes annonce la signature d’un accord avec l’Agid afin de distinguer le commerçant et le non commerçant. Ainsi compte-t-il faire disparaitre le NIP (numéro d’identification personnel) et faire attribuer à chaque personne un NIF qui va permettre de lutter, entre autres, contre le commerce informel qui représenterait 60% du secteur. Le fichier de valeur, jugé obsolète, serait en cours de mise à jour.
« Quand on a pris l’initiative, il faut s’y mettre ! » a dit le patron des douanes qui a désigné le responsable des activités commissionnaires et déclarant en douanes comme interlocuteur entre l’administration des douanes et les transitaires dans cette phase de démarrage. Bien conscient que dans ce début se présenteront quelques imperfections, le boss veut quand-même qu’on y aille. « On rectifiera au fuir et à mesure qu’on avancera », a-t-il conclu, après avoir usé de l’adage : « celui qui n’avance pas, recule ».
Toufé Maecha, La Gazette des Comores