Une forte croissance économique pour 2017 sans perspective de création d’emplois
Les Comores ont renoué avec une croissance estimée pour 2017 par le FMI à 4.1%, aux Comores depuis 2012 le taux de croissance était de 2.2% et 3.3% en 2013 donc cette forte croissance ne vaut pas tripette car le chômage des jeunes continue toujours de croître de manière inquiétante. Par contre dans les pays développés touchés par la récession de 2008 ,une telle croissance à 4% pour ces pays serait une embellie économique, pour les entreprises en terme de création d’emplois ,mais aussi une bonne entrée fiscale dans les caisses de l’Etat .
Photo d'archives: Mutsamudu - Anjouan |
Pourquoi cette croissance ne va pas pour le moment stimuler des créations d’ emplois aux Comores ?Depuis plus de trois décennies, le pays accumulait des handicaps multiples au lendemain de la décolonisation et ceux qui l’ont dirigé, successivement n’ont pas voulu, et surtout par manque de vision claire , mettre en place des outils adéquats pour relancer le secteur privé pour accompagner le secteur public et pourtant le pays continue à former les jeunes comoriens d’années en années .
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Pour les dirigeants comoriens prisonniers des schémas d’une économie étatique voire administrative remontant de l’époque coloniale, seul le secteur public qui doit absorber les jeunes diplômés du pays, du coup la fonction publique est devenue pléthorique au fil du temps . IL faut rappeler que l’archipel reste confronté à un certain nombre d’obstacles notamment la faible diversification de son économie.
Si en 2012 ,les Comores ont atteint le point d’achèvement de l’initiative en faveur des pays pauvres endettés, l’annulation de la dette devrait atténuer la pression sur le budget et permettre en 2013 une réaffectation des dépenses vers l’investissement public et les secteurs sociaux tels que l’éducation et la santé . Sous le quinquennat IKILILOU la masse salariale explose et le déficit public se creuse de manière abyssale, l’ironie du sort le secteur privé existant à l’heure actuelle ne parvient pas absorber les jeunes en quête d’un emploi . Par ailleurs l’université des Comores ne dispense pas jusqu’ici des formations correspondant au souhait du patronat Comorien.
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Du coup la flambée du chômage est devenu le serpent de mer de tous les gouvernements et faute d’une solution durable des petits contrats à durée déterminée dans les services administratifs sont proposés aux jeunes en mal de vivre pour assurer une paix sociale en trompe œil. Plus le temps passe le discours des politiques sur l’emploi des jeunes n’est plus crédible voire creux. IL serait temps que le président AZALI innove par décret présidentiel que tous les recrutements dans la fonction publique passent par la voie des concours pour limiter les recrutements pour convenance personnelle ou à caractère politique Parallèlement les prévisionnistes du FMI ont misé sur une telle croissance de 4.1% en 2017 grâce à la reprise progressive de la production d’électricité et surtout de l’aide budgétaire Saoudienne sur la consommation des ménages.
Sur le plan social ,la situation s’aggrave, car 45 % de la population vivent en dessous de seuil de pauvreté et les Comores sont classées au 159eme rang sur les 187 pays sur l’IDH des Nations-Unies loin d’avoir réalisé les objectifs du millénaire du développement durable. Jusqu’à nos jours la fonction publique demeure à l’heure actuelle le pourvoyeur d’emplois aux Comores . La lutte contre le chômage des jeunes suppose la mise en place d’une stratégie spécifique et de moyens d’outils institutionnels adéquats. Ces outils seront efficaces à condition qu’ils seront élaborés de concert entre le gouvernement et les acteurs économiques en ciblant des formations créatrices d’emplois et non des stages de formation parking.
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Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY