Vengeance policière – Des villages incendiés à Befandriana-Nord
Une quarantaine de policiers armés ont débarqué hier dans une commune où deux de leurs frères d’armes ont été tués. Une vingtaine de personnes arrêtées, dont le maire.
Chaos et désolation. Dépêchés à Befandriana-Nord, après l’acte de vindicte populaire qui s’est soldé par la mort d’un brigadier et d’un agent de police, dans la commune rurale d’Antsakabary, samedi, une quarantaine de policiers armés en provenance de Mahajanga et d’Antsohihy ont mis à feu et à sang, plusieurs localités, hier après-midi. Deux morts sont signalés. Brûlé, le village d’Ambalamanga où les deux policiers ont été lapidés et poignardés à mort, a été rasé sous les flammes. Dans d’autres villages, dont Antavenina où les défunts sont soupçonnés d’avoir fait des rackets, des maisons incendiées ont laissé place à des ruines fumantes, après le passage du peloton policier. Ambalamanga était déserté par ses habitants, lorsque cette force répressive s’y était abattue.
En revanche, une poignée de personnes désemparées, ont, tant bien que mal, campé dans les autres villages, bien qu’un vent de terreur soufflait, lorsque le peloton a fait une percée dans la commune, après une longue marche. Des témoignages révèlent des saisies de téléphones portables, pour empêcher toute communication. Les deux villageois ayant trouvé la mort auraient été, pour leur part, abattus pendant la progression policière vers Antavenina, situé à 10 kilomètres du chef- lieu de commune à Antsakabary. Dénoncée par des élus ainsi que par certains habitants des villages ayant été dévastés par l’embrasement, cette succession de troublants événements survenus hier, est confirmée par plusieurs sources auprès de la gendarmerie nationale.
Des gendarmes de la compagnie territoriale de Mandritsara, déployés à Antsakabary, pour renforcer l’effectif de la brigade depuis que le double meurtre de policiers a été commis, ont, quant à eux, une position nuancée. «Une vingtaine de personnes ont été arrêtées et près d’une centaine de foyers incendiés, selon les chiffres provisoires. Des coups de feu ont certes résonné aux abords d’Antavenina, lorsque la police a débarqué. En revanche, nous n’avons pas encore pu établir s’il y a eu vraiment mort d’homme. Faute d’effectif suffisant et au vu de la vive tension qui a saisi les environs, il était risqué d’y envoyer des éléments pour faire le constat», lance un gendarme sur place.
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Seth Andriamarohasina/ Retrouvez la suite de cet article sur lexpressmada.com