En politique, on rencontre trois principaux personnages dans la peau d'un leader. Il y a le crieur qui est un excellent séducteur chevr...
En politique, on rencontre trois principaux personnages dans la peau d'un leader. Il y a le crieur qui est un excellent séducteur chevronné dans l'art de discourir sur les problèmes et les solutions du pays, quand il faut enflammer et soulever le peuple ou lui donner les promesses les plus légitimes, il y a pas meilleur que le séducteur.
Ensuite vient le comploteur, et lui, il se soucie moins du grand public, il rôde dans les cercles du pouvoir, dans la haute société de la bourgeoisie ou mieux dans le sillage de la classe politique rangée dans l'opposition, c'est un personnage influent au charisme incontesté et dont on attribue le grand rôle de tirer les ficelles, c'est un serpent caméléon.
Et enfin apparaît le pragmatique qui, dans un pays solidement constitué et bien mené, sa tâche consiste principalement à prendre les bonnes décisions, à attirer l'adhésion par son pouvoir de convaincre; Mais dans un pays sans fondements, le pragmatique a l'exigence de former ses militants et le peuple comme des soldats et des artisans du projet ou de l'idéologie.
Comme amener une armée non disciplinée à la guerre c'est la conduire à la catastrophe, pousser à la révolte une population non instruite c'est l'envoyer à sa perte.
Du reste, la victoire remportée par la foule qui n'a que la colère et l'espoir, une population qui ne peut se défendre que par la seule volonté de ses leaders, telle population se retrouve généralement sous l'oppression de ses anciens défenseurs, l'histoire abonde en exemples de ce genre. Le vrai leader c'est un organisateur qui met en œuvre ateliers et formations, qui sait dénicher et convaincre des personnes sources afin d'accompagner les enseignements prodigués aux militants par l'insertion ou le financement de telle initiative.
En effet, on est en droit de se demander ce que ferait le dirigeant animé des meilleures volontés face à une jeunesse sans qualification professionnelle mais qui désire travailler dans l'administration ou aller en France parce qu'elle dédaigne exercer ce qu'elle appelle "métier dégradant" Comment gouverner un pays dont l'école figure une usine à fabriquer seulement des employés de bureau?
Comment le vrai leader peut se contenter de végéter sur papier un programme de développement sachant que l'agriculture, la pêche, et le commerce sont assurés par des illettrés parce qu'un instruit doit travailler dans la fonction publique ou dans un endroit analogue ? Si tout ce qui précède n'est pas dans la préoccupation du leader comment peut-il s'en sortir une fois arrivé au pouvoir ?
Muhammad Soidrouddyne Hassane