Marine Le Pen, jugée pour ses propos comparant prières de rue et Occupation, a été relaxée
Conformément aux réquisitions, la présidente du Front national a été relaxée dans cette affaire qui remonte à 2010.
La présidente du Front national, Marine Le Pen, jugée pour avoir comparé les prières de rue de musulmans à l’occupation nazie en 2010, a été relaxée par le tribunal correctionnel de Lyon, mardi 15 décembre. Tout juste sortie de la campagne des régionales lors de laquelle elle a été battue dans le Nord, elle encourait un an de prison et 45 000 euros d’amende.
Mme Le Pen a comparu le 20 octobre. Elle était jugée pour « provocation à la discrimination, à la violence ou à la haine envers un groupe de personnes à raison de leur appartenance à une religion » pour des propos tenus il y a cinq ans lors d’une réunion publique à Lyon, alors qu’elle était en campagne pour la présidence du Front national face à Bruno Gollnisch :
« Je suis désolée, mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la seconde guerre mondiale, s’il s’agit de parler d’Occupation, on pourrait en parler, pour le coup. C’est une occupation de pans de territoire. Certes, il n’y a pas de blindés, il n’y a pas de soldats, mais elle pèse sur les habitants. »
Décision conforme aux réquisitions
Lors de l’audience, Marine Le Pen avait dit qu’elle s’était bornée à décrire une infraction à la loi. Le procureur avait, lui, estimé que « Mme Le Pen, en dénonçant ces prières dans l’espace public, imputables non à l’ensemble de la communauté musulmane mais à une minorité, n’a fait qu’exercer sa liberté d’expression » et avait requis la relaxe.
En juillet 2013, le Parlement européen s’était prononcé pour la levée de l’immunité de la présidente du FN, ouvrant la voie à une procédure judiciaire à Lyon. La présidente du Front national, battue dimanche aux élections régionales et qui avait assisté à l’audience en octobre, n’était pas présente cette fois au palais de justice. Son avocat, Me David Dassa Le Deist, avait dit « attendre la décision [du tribunal] sereinement ».
Quatre associations, dont la Licra, le Collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), le MRAP et la Ligue judiciaire de défense des musulmans, s’étaient constituées parties civiles, plus ou moins tardivement, dans cette affaire. Le Monde.fr avec AFP