Int'Air Iles, la Réunion défend ses intérêts, aux Comores d'en faire autant
INT'AIR ILES la petite compagnie comorienne qui monte, vient d'acheter un AIRBUS A320 et fait trembler sa rivale réunionnaise. Qu'a cela ne tienne, les autorités françaises protègent leur compagnie en interdisant au nouvel airbus d'atterrir à La Réunion. Évoquant des prétextes fallacieux allant du cabotage, en passant par la menace terroriste, tous les arguments les plus grotesques sont bons pour empêcher INT'AIR ILES de concurrencer UU.
Pourtant Air Austral ne souffre d'aucune comparaison dans la région. Lorsque l'on analyse le chiffre d'affaires et le capital, elle dispose d'une puissance financière inégalée. Mais derrière ce semblant de solidité, se cache une réalité bien peu reluisante. Cette compagnie est endettée à hauteur de 161 millions d'euros. Elle ne doit son salut qu'à l'aide de la Région Réunion et de L'union Européenne qui la soutiennent à bout de bras, à coups de rallonges financières.
Air Austral est détenu par l'exécutif régional réunionnais, via la SEMATRA dont la Région est majoritaire à 70%. Cette holding a, par ailleurs, été jugée illégale par la Chambre Régionale des Comptes, qui la qualifie de "société écran à la régularité contestable". Air Austral viole donc la loi Française limitant la participation des collectivités au sein d’une entreprise commerciale à 33 %. Mais sur l'île Bourbon, apparemment nos amis sont moins pointilleux sur les réglementations lorsque ça les arrange.
Savoir qui contrôle Air Austral, est important pour comprendre pourquoi La Réunion refuse d'accorder à INTAIR ILES l'autorisation d'atterrir à Pierrefonds. En laissant la compagnie comorienne exploiter cette ligne à des prix défiants toutes concurrences, cela ferait chuter le chiffre d'affaires d'Air Austral, qui propose des tarifs exorbitants atteignant parfois les 800 euros pour deux heures de vol entre Mayotte, Moroni et Saint-Denis.
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Mais ce n'est pas tout. En dynamisant l'aéroport du sud de la réunion qui est à l'agonie, INTAIR ILES menacerait également un autre plan. Didier Robert le président du conseil régional, souhaite s'accaparer de la gestion de cet aéroport, encore une fois via la société écran SEMATRA. Il annonçait lui-même ses ambitions dans un discours datant de mai 2016: " la reprise en direct par la Région à travers la SEMATRA par exemple de la gestion et de l’exploitation de la plate-forme aéroportuaire de Pierrefonds... la création avec air austral d’une filiale type compagnie low cost."
Ainsi on comprend que l'arrivée de la compagnie comorienne ferait tomber à l'eau ces projets. Les autorités politiques réunionnaises défendent leurs intérêts économiques. C'est de bonne guerre. Il serait temps que nos autorités comprennent qu'il n'y a rien de mal a défendre les nôtres.
Espérons que cet incident servira de leçon aux chantres comoriens de la libre concurrence. Qu'ils comprendront que contrairement aux chimères des institutions de Bretton Woods, chaque État défend ses entreprises et ses monopoles lorsque la situation l'exige. Il n'y a que chez nous que l'on favorise les compagnies étrangères et que l'on prend un malin plaisir à fragiliser nos sociétés.
Les Comores possèdent des dizaines d'entreprises qui génèrent des millions d'euros de chiffres d'affaires. Il faut les sanctuariser, les favoriser, les valoriser, car elles forment l'ossature de notre chétive économie. C'est sur elles que s'appuiera tout émergence économique.
Par Comores Développement