Richesse: Une Afrique francophone à la traîne
Richesse: Une Afrique francophone à la traîne
Le magazine Forbes Afrique vient de publier dans sa dernière édition, le classement des plus grosses fortunes d’Afrique francophone subsaharienne, une partie du continent jusqu’ici absente de la liste des milliardaires en dollars dans le monde, dressée par le Forbes. Et pour cause! Les 30 plus grosses fortunes de ce partie pèsent seulement un peu plus de 10,56 milliards de dollars contre 50 milliards environ pour le côté anglophone.
Pour la première fois en 2015, le magazine américain a décidé de mettre en lumière les milliardaires ou plutôt les millionnaires de l’Afrique francophone subsaharienne. Aucun francophone du sud du Sahara n'a atteint jusqu'à aujourd’hui le chiffre d'un milliard de dollars, seuil minimal pour figurer sur la liste annuelle mondiale. Ce premier classement du genre a donc établi une liste de 24 personnes créditées de plus de 200 millions de dollars et parmi eux, se trouvaient 29 Africains francophones. Pour ce faire, Forbes a scruté les fortunes individuelles ou familiales dans ces pays.
Ainsi, tout comme l’année dernière, le Camerounais Baba Ahmadou Danpullo occupe la première marche du podium suivi de George Forrest et Paul Fokam Kammogne. Avec une fortune estimée à 940 millions de dollars, M. Danpullo, ancien camionneur, s’est enrichi grâce à des investissements dans plusieurs secteurs dont l’immobilier, les télécoms et l’agro-industrie.
Il est talonné par George Forrest, le patron du groupe Forrest qui opère notamment dans le BTP, les cimenteries, les mines, la banque, l'agroalimentaire et les énergies renouvelables, en RD Congo. La fortune de cet entrepreneur d’origine belge est actuellement estimée à 800 millions de dollars.
Paul Fokam Kammogne classé à la 3e place dont la fortune est évaluée à 690 millions de dollars, est le patron d’Afriland First Group spécialisé dans la banque, la micro-finance, l’assurance, la communication et l’immobilier. La famille Rawji d’origine indienne, arrivée il y a près d’un siècle, en RD Congo, occupe quant à elle, le 4e rang. Elle est active essentiellement dans la banque (groupe Rawbank), la distribution de biens de consommation, la distribution automobile et la logistique. Sa fortune est estimée à 630 millions de dollars.
Enfin, Madagascar, considéré comme le pays le plus pauvre au monde par la Banque mondiale, a également ses millionnaires en dollars. Le pays situé dans l’océan indien ferme ainsi le top 5 avec quatre familles d'origine indienne ou française.
Ainsi, Ylias Akbaraly, homme d’affaires franco-malgache dont la fortune est évaluée à 710 millions de dollars, a construit un empire à partir de l'entreprise industrielle familiale présente dans divers secteurs à travers son groupe Sipromad : l'industrie, le tourisme, l'aviation, l'immobilier, la sécurité. Il a également investi en Afrique et dans l'océan Indien dans les télécommunications et les nouvelles technologies.
Vient ensuite en seconde position, Hassanein Hiridjee, (705 millions de dollars), d'origine indienne et de nationalité française. À la tête d'un groupe en pleine expansion, il a conclu en un an, le rachat de la deuxième banque malgache, la BNI, et d'opérateurs téléphoniques à La Réunion et aux Comores voisines.
Il est suivi dans ce classement par Iqbal Rahim, d'origine indienne également. Fondateur du groupe pétrolier Galana, sa fortune est évaluée à 419 millions de dollars. Enfin, la famille française Fraise à la tête d’une fortune de 208 millions de dollars, est présente dans l'énergie, les travaux publics et la vanille.
Madagascar est donc le 2e pays d'Afrique subsaharienne francophone dans ce classement de millionnaires. Un palmarès qui détonne pour un pays toujours en bas des tableaux internationaux en termes de développement et de climat des affaires.
Cependant, ces fortunes d'Afrique subsaharienne francophone se situent loin derrière celles des pays d'Afrique anglophone, d'Afrique du Nord et même celles des pays lusophones comme l'Angola. Cette année par exemple, il n’y a aucun pays africains francophones sur les dix plus grandes fortunes du continent.
Pourquoi donc cette disparité? Selon le rapport Doing Business de la Banque mondiale qui mesure la qualité de l’environnement des affaires, les Africains anglophones sont plus favorisés que les francophones car il leur est plus facile de créer des entreprises, de dédouaner leurs importations et d’obtenir le paiement de leurs créances, entre autres.
Publié par Vitraulle Mboungou - Afriqueexpansion -
Titre et photo© La rédaction