AHMED ABDALLAH ABDEREMANE
UN PEUPLE QUI N'A PAS DE PASSÉ N'A PAS D'AVENIR
LES COMORES DOIVENT RENDRE HOMMAGE AU PRESIDENT AHMED ABDALLAH ABDEREMANE ASSASSINE LE 26 NOVEMBRE 1989 A MORONI-COMORES.
Le 26 novembre 1989, le président Abdallah était lâchement assassiné par les mercenaires de Denard et en présence de celui ci. Cette exécution intervint après que le président comorien ait décidé de la suppression de la Garde Présidentielle et manifesté sa volonté de tout mettre en œuvre afin que les mercenaires quittent les Comores. Le président ce jour là est mort en martyr afin de rétablir une dignité comorienne égarée. Nous observons année après année avec une grande tristesse que cette date qui fait partie intégrante de notre patrimoine historique n'est l'objet d'aucune manifestation de recueillement et de commémoration officielles.
C'est non seulement dommage mais c'est aussi là une faute car notre jeunesse doit savoir qui étaient ces grands hommes et le président Abdallah fait partie de ceux là, les actes qu'ils ont posés et ce que nous leur devons. La date du 26 novembre doit être commémorée, décortiquée et étudiée par nos historiens. Sa dimension apparaîtra ainsi au grand jour dans la formation de notre esprit civique. Les erreurs du passé seront ainsi mises à jour, condamnées sans réserve. Un peuple se doit de connaître les dates de son Histoire, faute de quoi n'ayant pas d'Histoire, il n'aura pas conscience de disposer d'un patrimoine commun si nécessaire quand il s'agit de construire l'avenir et de se retrouver unis.
Cette date n'est pas la seule que nous devrions chaque année méditer mais celle ci, parce qu'elle approche et parce qu'elle est le symbole d'une des pages les plus sombres de notre Histoire j'en appelle au devoir de mémoire de chacun d'entre nous.
Certains savent le rôle que j'ai joué pour débarrasser notre jeune pays de ce cancer que représentaient les mercenaires, je suis d'autant plus à l'aise pour exprimer une conviction forte, si le passé doit être maîtrisé ce n'est pas pour condamner mais pour en tirer les leçons. Là est le prix pour un avenir serein. © Saïd Hilali