C’était en 2010 que j’ai tombé sur un petit bouquin, un entretien millimétré publié un an auparavant par l’ancien Caudillo de la Fac ( for...
C’était en 2010 que j’ai tombé sur un petit bouquin, un entretien millimétré publié un an auparavant par l’ancien Caudillo de la Fac (force armée comorienne) l’actuelle FCD (force comorienne du développement). Le titre est très flatteur tellement j’avais hâte de le lire et comprendre ce que ce militaire avait à défendre de son bilan après sept années au sommet de l’Etat.
Mais à ma plus grande surprise, je n’ai trouvé rien d’important sur ses dires. Il ne défende absolument rien, ni idéologie politique, ni réforme économique… etc. En le feuilletant, je ne trouve que des pages bourrées des photos de voyage, tel un album d’un simple bourlingueur friqué, costume cravate, accompagnée de sa femme abusivement maquillée malgré son âge. Ce petit livre m’a donné l’impression d’une histoire de tour du monde en sept (7) années au sommet de l’Etat. Invitations privées en Afrique, en Arabie, en Europe, constituent la force sinon la seule chose dont ce jeune président a pu réaliser. Pas mal quand même.
Durant ce septennat à la tête de l’Etat on ne peut que constater la faillite des idéologies politiques. Le pays était miné par une lutte incessante et fratricide entre le pouvoir central et celui des îles autonomes appelé communément « Midji Djengo ». Malgré son jeune âge et la longévité de son règne, le pays a attrapé le syndrome de la bouteille fermée car tout semblait tourner en rond comme l’aiguille d’une montre.
Je suis président et ….
L’actuel président de l’Union des Comores n’est ni prophète ni démon, c’est un imam qui a perdu ses repères. Il est le reflet de son époque, celui de la corruption et la confusion. Il est fidèle à lui-même et s’accroche à ses anciens pots qui ont bien malmené le pays à la faillite idéologique, économique pire encore à une constitution qui divise le pays en des minuscules Etats dans l’Etat.
On dit bien que le pouvoir agit comme un acide mais aussi rend aveugle à ses détenteurs. Après son come-back au pouvoir pour son ultime quinquennat, il couve dans la cour du Beit Salam ses petits loups élevés au biberon de la vieille bourgeoisie et notamment de la bureaucratie pour qu’ils apprennent à fouler au pied le petit comorien. Je me relie à l’idée d’Edgar Morin dans son ouvrage « la voie » quand il dit « qu’il faut reformer la pensée politique, économique et sociale car l’Etat souffre d’une grave maladie des administrations qu’on appelle la bureaucratie où les gens qui y travaillent n’ont aucune initiative …
Nous vivons aujourd’hui dans une nouvelle ère, celle du pouvoir des cousins. Et quand les affaires de l’Etat se confondent avec celles de la famille on ne peut que pleurer car disait Coelho Paulo « on ne peut pas soigner le désespoir quand les gens trouvent leur confort ». Ce qui est bien dommage. Toujours fidèle à son ancien logiciel caractérisé par les voyages et les demandes d’aides financières qui n’atteignent jamais les nécessiteux, le président Azali reste l’imam qui a perdu ses appuis, sa boussole voire sa langue maternelle car du moment où il se met à haranguer devant le pupitre on ne comprend rien ce qu’il dit car déboussolé.
Que faire devant un tel désastre, rester et sombrer avec les autres ou prendre la voie de l’exil quelque part ? Notre prophète gloire à lui nous dit « si vous vous retrouvez devant le mal, changez- le par la force. Si vous ne pouvez pas, dénoncez-le par le verbe et si vous ne pouvez pas, gardez le silence et pleurer en silence mais ce silence est le caractère des lâches, des faibles ». Un Etat ne se gouverne pas par la mendicité et l’aide extérieure. Monsieur le président, vous devez compter sur vous-même, votre intelligence et à la richesse naturelle de notre pays, la mer, la forêt, le volcan et surtout de sa jeunesse. Maintenant que vous êtes réélu, assumez ou déguerpissez car le peuple en a marre.
Soilihi Ahamada Mlatamou