Le bac 2016 confirme le naufrage
«L’éducation comorienne va très mal». Ce constat d’un professeur vient d’être confirmé par les résultats du baccalauréat. Au totale, 15.65 % sont admis au premier groupe et 23,80 % autorisés à passer les épreuves orales.
Pourquoi d’aussi mauvais résultats? «L’éducation comorienne est dans le gouffre, c’est une catastrophes» admet Chabane Mohamed, membre du jury du bac. Un avis partagé par ses collègues professeurs Abdou Ahamada et Madi Ali. «Notre système éducatif se porte très mal. Ces résultats en sont une preuve éloquente.» Chabane Mohamed, membre du jury du bac.
Au chapitre des causes de cette déroute, ils citent la responsabilité de l’Etat qui se caractérise notamment par le manque d’encadrement pédagogique et de formations des enseignants, l’absence de contrôle des écoles privées, le recrutement de faux enseignants, le laxisme qui permet à des redoublants de passer en classe supérieure.
Et puis il y a les ravages causés par la méthode dite Approche par Compétence, indexent Abdou Ahamada; qui enseigne le française depuis de longues années dans les lycées. D’un autre coté, les élèves remettent en cause les enseignants, absentéisme, programme inachevé, favoritisme.
«Les éducateurs se montrent sévères. Ils nous font peur. Ils s’absentent trop, particulièrement en ce temps de machouhouli. Ils ne complètent jamais le programme en plus ils sont vraiment partiaux dans la notation », explique Houdhoif un élève de la terminales A1.
Ces accusations ne sont pas infondées, les responsabilités sont partagées, selon Chabani Mohamed. «Il ne suffit pas de faire le constat que nos élèves n'ont pas le niveau. Qu'est ce qu'on fait pour y remédier?» S’interroge l’enseignant.
Pour certain, l’Etat doit organiser des assises nationales pour identifier les maux qui gangrènent notre éducation. «C’est à partir de là qu’on peut apporter des solutions. Toutefois les mesures qui seront prises devront être respectées si non cela ne servira à rien.» propose Djidji. A l’entendre, l’Etat doit opter pour un enseignement plus sélectif et privilégier l’excellence et développer les filières professionnelles. Hayatte Abdou