"Le 21 février 2016, nos compatriotes ont choisi quatre des « Grands Malfaiteurs » du Pays"
Mes Cher(e)s Compatriotes, je pleure pour vous mais j’ose espérer !
Je tiens à vous présenter encore une fois mes sincères excuses et regrets pour avoir renoncé au dernier moment à mes intentions, celles de me présenter comme candidat aux dernières élections du Gouverneur de Ngazidja. Mais ma volonté de toujours militer pour l’humanitaire, pour le droit de chacun ne faiblira jamais. C’est à mon sens la petite pierre que je peux apporter à la construction d’un monde ou d’une région stable.
Je ne peux comme la plupart des pseudo-intellos de double nationalité aliénés d’esprit élisant domicile à Mayotte et qui camouflent leurs origines, toujours observer avec le regard indifférent les bras croisés, mes compatriotes être malmenés, méprisés, appauvris, exploités, transformés en gitan de l’océan indien c’est-à-dire des sans droit ni attaches.
Regarder en plus les conséquences de l’indifférence de nos dirigeants envers leurs compatriotes. Ils n’ont ni crié aux scandales, ni porté plainte, ni soutenus nos délogés mais ont reçu au contraire les maltraiteurs de leurs compatriotes à bras ouverts, avec acclamations et sourires, négociant leurs quote-part de l’enveloppe de la coopération régionale.
Certes j’ai déçu beaucoup de monde qui, impatiemment attendaient cette période d’élection pour espérer. Mais les enjeux associés aux risques probables de perdre mes propres moyens et économies sans être sûr d’aboutir aux fins souhaités m’ont fait réfléchir et par conséquent renoncer à cette bataille. J’ai compris qu’on n’engage pas une bataille quand on n’est pas sûr de la gagner même si le contraire pourrait se produire.
J’attendais après l’expression patriotique de certains, des actes concrets de soutien et cela n’a pas été le cas. Vous savez que nous Comoriens, sommes habitués à ce que le candidat déverse de l’argent à ses soutiens pour accompagner ou soutenir sa politique. Ce qui fait que toujours, ceux qui ont puisé dans les richesses de la Nation auront encore et encore les moyens de se lancer, faire campagne, corrompre nos confrères et se faire réélire.
Mes raisons sont multiples. Mais retenez que toutes les conditions n’étaient pas réunies pour que je puisse prendre part à cette échéance.
Le 21 février 2016, nos compatriotes ont choisi quatre des « Grands Malfaiteurs » du Pays sachant que ce sont tous des élus ayant déjà occupé de hautes fonctions de l’Etat sans aucun résultat. Nos compatriotes semblent continuer à espérer ou croire, je ne sais lequel est le pire, qu’un « voleur » ou un « incapable » peut se transformer en Saint, sans se confesser devant Dieu et le Peuple ou du moins être jugé par un Tribunal indépendant. Mais ces élus connaissent trop bien la mentalité humble et traditionnelle du comorien, ainsi que son penchant à pleurer et à pardonner en même temps. Sachant cela, ils ne feront encore une fois que profiter de la naïveté et de la docilité de nos compatriotes pour se resservir au lieu de les servir.
J’avais une fois fait un article, exprimant mes souhaits ou mes rêves de voir un Président aux Comores semblable, au moins sur quelques traites, à Jose Mujica de l’Uruguay, altruiste, soucieux de ses compatriotes et de l'avenir de son pays. Mais ce n’est qu’un Rêve car les Comoriens sont le seul peuple musulman ou non au monde qui, officiellement ou officieusement, considère un mal ou un péché comme la corruption et l'insouciance des gouvernants envers le peuple, comme un acte permis voire normal.
Pour nous comoriens, qui nous disons musulmans, l'illicite est devenu licite, surtout quand il s’agit de voler à une ou plusieurs personnes. Ne parlons pas du fait de « voler » la patrie, que nous considérons comme la plus grande réussite qu'un comorien puisse connaître. Dans les Associations locales, comme celles des immigrés et ainsi qu’au sommet de l’Etat tout le monde détourne les biens communautaires. Si une personne dénonce ce genre de manière il s’attire la foudre de tous. Alors nous qui pardonnons et empêchons la justice de s’instaurer, cessons de pleurer nos malheurs. Nous n'élisons que des personnes qui nous ressemblent, représentent notre système de valeur, des personnes en qui nous nous reconnaissons. Il est prévisible que notre Pays revivra encore cinq années de misères, mélangées d’espoir étiolé.
Si le Président AZALI Assoumani vient d’augmenter les salaires des Ministres plutôt que ceux des pauvres petits fonctionnaires, c’est pour nous reconfirmer une continuité dans la malveillance. Le salaire des Président Comoriens, un pays dans le fond du sous-développement ( Sambi comme celui de IKILILOU Dhoinine ) est le même que celui de François Hollande Président de la 5è puissance du monde. Ainsi il regonflera son salaire et ses indemnités. Tant pis pour les applaudisseurs (Maréma Massama).
Dieu ne bénira jamais les Comores sans que nous nous battions pour notre bien-être, pour des valeurs de justices et un avenir meilleur. Je continue à appeler et à espérer une prise de conscience nationale de nos concitoyens, un rejet de la politique clanique qui nous domine et la mobilisation d’un mouvement de Justice et de Progrès pour qu’enfin nous prenions en main notre destin, notre Devenir et celui de nos enfants.
J'appelle mes frères immigrés Comoriens partout dans le monde qui ont fui la misère instaurée par ses mêmes personnes, tous les étudiants qui, dans le monde entier se dévouent contre vents et marrées avec les seules aides de leurs propres familles, à se mobiliser pour reconstruire notre pays au lieu de nous diviser dans des soutiens morbides aux profits de ces Délinquants Politiques. Ceux-là même qui continuent à regarder nos aînés, frères, sœurs ainsi que nos enfants continuer à mourir chaque jour sur le territoire national et dans l'Océan, sans sourciller. Le bras de mer entre Anjouan et Mayotte est devenu le plus grand cimetière du monde avec près de 14000 morts et/ou disparus depuis 1995.
L’attractivité de Mayotte sous tutelle française surenchérie comme un eldorado du moins pour les originaires des trois iles mais pas pour les Mahorais qui le fuit depuis des années, n’est pas sans conséquences. La montée de la xénophobie comme de la discrimination se justifie sur l’afflux migratoire de ses pauvres comoriens des trois iles. Ainsi se déclare une chasse à ces derniers qu’ils ont des papiers français ou non. A quand le citoyen comorien serait-il respecté chez lui comme ailleurs ? Ce respect proviendrait de nos gouvernants qui, avec un patriotisme clair pourrait diplomatiquement faire respecter et faire valoir dans le monde entier l’identité comorienne. J’ai comme président de la ligue des droits de l’homme à Mayotte avec la collaboration du collectif de soutien aux délogés de Mayotte (CSDM) comptabilisé plus de 3000 personnes reconduites à la « frontière » au cours de mai-juin 2016 et 496 identifiées comme permis de séjour sur Mayotte. En détail 203 possèdent la nationalité française, 123 des titres de séjour et 70 avec des convocations en vue de leur régularisation. Ces derniers sans refuges, ont campé avec nous sur la place de la République durant quarante-cinq jours. C’est un recensement du 20 mai 2016.En fin juin nous ne comptions que 283 personnes. Le 22 juin 146 personnes prises « en charge » par la préfecture évitant en catimini sa condamnation par les Tribunaux.
Surnommé l’Activiste, l’Infatigable par les Administrateurs de Mayotte, détesté et même menacé de mort par les ignorants, malmené aussi par nos propres compatriotes que nous défendions, j’ai tenu bon avec mes camarades du groupe de soutien aux délogés pour la JUSTICE lesquels ont fait un travail remarquable. La crise est là, elle perdure.
Les problèmes d’insécurité, de délinquance, d’exode, de santé, de chômage et autres que connaissent nos iles Comores ne se résorberont jamais que par la voie du progrès, de la justice et du dialogue sociale. Il y a déjà 45 ans que le Dieu n’a pas toujours écouté les doléances des Comoriens des trois iles. A nous de nous demander le pourquoi. Nos dirigeants ont l’habitude, je dirai même l’Art de la mendicité auprès de tous les pays de monde. Mais qu’on m’explique auprès de quel Pays la France, l’Amérique, la Chine, l’Arabie Saoudite, le Japon, le Vietnam le Gabon, l’Iran et tous les pays développés comme en voie de développement ont il mendié leur prospérité, leur progrès ? Que Dieu bénisse les Comores.
ASSANY Mfoungoulie