La gangrène de la corruption et son expansion inquiétante minent l’ Etat Comorien depuis bientôt quarante un an de décolonisatio...
La gangrène de la corruption et son expansion inquiétante minent l’ Etat Comorien depuis bientôt quarante un an de décolonisation, lequel se décrédibilise et se délégitime aux yeux de la population . Est –ce que l’heure de la justice aux Comores, contre les autres crimes impunis a t-elle sonné?
Depuis l’ entrée en fonction des nouvelles autorités gouvernementales et celles de l’ UNION , des responsables du gouvernorat de Ngazidja incriminés pour mauvaises gestions dans l’exercice de leurs fonctions sont en détention provisoire ; ensuite des responsables impliqués dans les détournements des fonds publics à la SNPCF et à Comores- Télécom sont retournés en prison pour les uns et les autres qui ont pris la fuite sont recherchés par la justice. Par ailleurs des arrestations ont eu lieu suite à des erreurs médicales à l’ hôpital El-Maarouf. IL est temps que cette nouvelle équipe gouvernementale se penche sur les crimes médicaux commis dans l’archipel par des prétendus professionnels de la santé depuis belle lurette et qui restent impunis. La culture de l’impunité sur nombre de domaines aux Comores doit être bannie.
La concomitance de ces faits relèverait d’un hasard du calendrier ou d’un fait pensé et décidé par des responsables politiques actuels pour marquer les esprits. Difficile de répondre ; la vraie question ici est de savoir si les affaires en cours d’instruction sont annonciateurs de la fin d’une époque et l’avènement d’une nouvelle ère ? . ; l’ère de la justice est arrivée avec ce gouvernement de l’ AN 1 d’AZALI après celle des Comores sans foi, ni lois; il est trop tôt d’anticiper la suite des événements.
Qu’en penser de manière globale ? Pour nous la grande leçon à tirer pour le moment , est que malgré tout , les nouveaux responsables aux manettes dans l’Union des Comores sont en train de se forger les jalons d’un Etat de droit. Le pas qui vient d’être franchi surtout en matière de crime médical doit être salué , car le crime et l’impunité ont été débusqués et traqués. IL est à noter qu’à ce jour , lumière n’a été faite sur tous les dossiers antérieurs , ni sur les crimes économiques.
IL est urgent que toute la lumière soit faite sur l’ensemble des affaires louches et que tous les coupables quelque soit leur rang , leur titre ou leur grade doivent répondre leurs actes devant la justice . Pour nous le président AZALI pour son deuxième mandat cas inédit aux Comores s’il souhaite renter dans l’histoire politique de cet archipel doit tirer les erreurs et les bourdes de son premier mandat et de penser à diriger les Comores autrement à l’aube du XXIe siècle à savoir en finir avec la culture de l’impunité , du clientélisme , et des visiteurs du soir au palais présidentiel afin d’enterrer un dossier judiciaire délicat et, installer les règles d’ un Etat de droit.
Pour lutter contre ce fléau de la corruption le gouvernement doit agir de manière implacable contre ceux qui mettent les mains dans les caisses de l’Etat. Le ministre de la justice en accord avec le président doit constituer un pôle financier anti –corruption qui regroupera des magistrats, des policiers spécialisés dans les affaires financières et des parlementaires qui seront mandatés à mener des enquêtes approfondies et une fois que les délits sont établis, des sanctions exemplaires doivent être prises contre les corrupteurs à savoir la saisie de leurs biens ,le gel de leurs comptes bancaires et pour les médecins fautifs condamnés à des lourdes peines et être radiés dans le corps médical.
Ce pôle financier peut par la suite mettre en place des audits sur un certain nombre des maux récurrents qui minent le pays depuis quarante un an d’indépendance .à savoir l’ absentéisme ,des fonctionnaires ,la gabegie, des détournements de fonds, les marchés fictifs et toutes les pratiques abusives dans la passation des marchés publics. Aux Comores, beaucoup pensent que l’enrichissement illicite est légitime et ceux qui ne détournent pas l’argent public sont considérés comme des tocards; pour marquer les esprits il faut que le gouvernement agisse avec fermeté et sans état d’âme car sans un Etat de droit toutes les politiques de développement qui seront mises en œuvre voueront à l’ échec.
Mohamed IBRAHIM MIHIDJAY, professeur certifié d’histoire-géo