Et si en se déclarant imam Al Ghazālī, à la fonction la plus éminente de l’Union des Comores, il commençait par philosopher comme lui. Réfl...
Et si en se déclarant imam Al Ghazālī, à la fonction la plus éminente de l’Union des Comores, il commençait par philosopher comme lui. Réfléchir pour prendre un point de vue universel, par rapport à la crise comorienne et l’éradiquer une bonne fois pour toute. Et s’il commençait par dépasser le niveau des vérités de sens commun. En quête de solutions vraies de main de maître car philosopher c’est tâcher de penser son monde.
La philosophie sérieuse se réfugie dans l’étude approfondie des problèmes de la vie. Sans le sens des réalités, il n’y a pas de politique qui vaille. On me critiquera probablement en me disant que « hai wandru ngwa tabihao ha dzaya, na hidza, ha madji, na dzia, ha msomo na malipvo » comme le dénonce Cheikh Mc, certes oui, « cha mdjinga karumou tsi » et la faillite des politiques, la délitescence des liens sociaux font surgir l’urgence d’une sagesse à réinventer et à fonder. En ce temps de crise, c’est la philosophie qui est convoquée, interrogée.
C’est en quoi, le Président, semble-t-il s’identifier à l’un des plus grands penseurs musulmans, un de ceux qui ont laissé l'empreinte la plus profonde, méritant ainsi le surnom de ‘rénovateur du Ve siècle’. Ses vues étaient en accord avec son époque et son milieu, constituant un élément de continuité et d'ordre. Il représentait « l’islam pacifique ». Non pas celui où on découpe un être humain en morceaux sans inhumation dans un pays musulman (Anjouan). Son excellence Monsieur le Président, Al-Ghazālī était ash‘arite. Une doctrine du juste milieu entre les interprétations purement littérales du Coran et l'exégèse rationnelle. Sur deux points en particulier, l'ash‘arisme tentait de garder une position moyenne.
Dans son ouvrage intitulé Al-iqtiṣād fi‘l-i‘tiqād (Le Juste Milieu dans la croyance), l'on peut lire : « Qu'ils apprennent le chemin qui concilie les exigences de la Loi et les nécessités de la raison ». Dans La délivrance de l’erreur, l’imam Ghazali explique les causes du laxisme et de la faiblesse de la foi qu’il constate chez les gens de son époque. En effet, sa logique est sans danger pour la foi tant qu’on l’utilise, telle une balance, comme un instrument de pesée permettant de distinguer le vrai du faux. L’actualité des enseignements de l’imam Al-Ghazali souligner par le Président jusqu’à s’identifier à lui doit être suivie par des actes claires et fiables dans sa politique de gouverner. La foi et l’intelligence sont des dons précieux de Dieu qu’il s’agit de cultiver, d’approfondir, et d’employer avec sagesse, rigueur et ouverture du cœur. Mais je vous conseille de commencer par un « Umassimia » car vous n’étes pas à la hauteur de la philosophie d’Al-Ghazālī.
Excellence, il n’y a pas de fatalité c’est le « Umassimia ». Pour changer le destin et pour y remédier : je développerai le concept de « Umassimia » qui vient du nom Massim, un héros national qui a donné sa vie pour sa patrie. Ce qu’illustre qu’on ne refait pas les Comores sans des « masudjans.». « Umassimia » ou comoro-optimisme, est tout simplement une forme de courage et de caractère des comoriens qui consiste à penser que tout n’est jamais perdu, que la petitesse des iles et le nombre d’habitant qui ne dépasse le un million d’habitant, tout est perfectible et qu’ils peuvent concourir aux progrès de ses îles. Cette mise en confiance crée une énergie positive qui peut influencer très favorablement notre vie.
Nous pouvons accomplir des miracles si nous forçons notre destinée à s’élever au plus près de l’excellence. A ce titre, le « Umassimia » est un levain indispensable. Cette pensée positive créera en soi des Comores favorables car la vie est magique et donc porteuse de possibilités transcendantes. Le déclin de notre pays n’est pas inéluctable. Redonner une chance et de l’espoir à un « Umassimia » car nous disposons de ressources qui sont autant de gages pour l’avenir.L’Union des Comores n’a jamais été une volonté de repli sur soi. C’est le cri d’une Union des Comores qui n’en peut plus de subir. C’est le oui d’un « Umassimia », de l’Union qui a confiance en elle, des comoriens qui veulent agir et non plus subir. Cette Union-là est possible et est nécessaire
L’espérance est une notion qui indique une foi en notre devenir. Avoir une attitude à croire en la bonté naturelle des comoriens. Gardons intacte en notre sein l’espoir que demain les Comores peuvent s’en sortir. Tout est encore possible. Nous devons croire que tout peut se réaliser. Nous devons avoir la foi dans le progrès du genre humain. L’Union des Comores n’est forte que lorsque les comoriens croient et se sacrifient pour elle. Des raisons d’espérer existent. Pour ce faire, il faut des objectifs clairs avec des critères de compétences pour redonner confiance aux comoriens. Créer un État fort, soucieux, qui poursuit l’intérêt général pour garantir une démocratie moderne.
Un peu d’éthique dans la vie politique en vous inspirant des « masudjans», en menant un combat sans complaisance de toutes les formes de dégénérescence qui gangrènent les « comm’or ». Pour guérir un État malade de l’incivisme, de la débrouille, du régionalisme, de l’intimidation et de la terreur quotidienne. Pas de place pour l’inaction. Battez-vous Monsieur le Président pour imposer une philosophie, pour sortir la justice de son laxisme et un redressement dans la justice qui est bafouée par votre autorité politique.
Par Massim Hadji