Cela devient plutôt une habitude laquelle les Comoriens font désormais avec. Le bac devient depuis ces quinze dernières années la cible de ...
Cela devient plutôt une habitude laquelle les Comoriens font désormais avec. Le bac devient depuis ces quinze dernières années la cible de plusieurs malveillances mettant en doute tout un système éducatif aussi fragile que caduque. Nous avons analysé cette situation.
Il est inconcevable qu’à chaque fin d’année scolaire, l’actualité nationale fasse objet de pollution par les affaires de détournements d’épreuves du baccalauréat. Force est de constater que le phénomène se repend pourtant de plus en plus au cours de ces quinze dernières années ; on se souviendrait de l’affaire Mouigni Aziri ancien ministre dont une belle-sœur a été citée en 2002 dans une affaire de fraude d’épreuves du baccalauréat. En 2008, l’épreuve de français a été trichée, retrouvée dans les mains de plusieurs élèves dans l’ensemble du pays, traitée.
Pire, ces élèves avaient avec eux les copies portant la mention « ONEC » (Office National des Examens et Concours). Ce qui a entraîné l’annulation de l’épreuve de français cette année-là. Aucune année ne passerait ainsi sans soupçons ou preuves sur des détournements de sujets de l’examen le plus populaire des pays francophones. En 2014, six candidats au bac et six enseignants surveillant l’examen ont été identifiés comme fraudeurs et écartés de l’examen. Et cette année 2015, le directeur national de l’office des examens, Monsieur Mohamed Bacar a fait l’objet d’une interpellation, impliqué dans une affaire de fraude du bac. M. Mohamed Bacar n’est que le mari de l’actuelle ministre des transports, du tourisme et des télécommunications.
Ainsi fait ce constat si amer, nous nous interrogeons sur les causes et les dangers potentiels de ce fléau persistant. Quelles explications pour cette situation plus que troublante ?
Il faut remarquer que la fraude dont il est ici question dépasse les formes courantes et élémentaires où l’on surprend le ou la candidat(e) en train de copier sur son voisin. Il ne s’agit, non plus d’une triche où le candidat est souvent surpris de communiquer avec un autre candidat ou avec une tierce personne pendant la durée de l’examen, mais d’utilisation des copies autres que celles distribuées officiellement pour servir de brouillons, de support le jour de l’examen comme c’était le cas en 2008 avec les copies portant la mention ONEC.
Quelles en sont alors les causes ? Dans cette ambiance devenue plus qu’habituelle, on peut imaginer que certains enseignants peuvent, le jour de l'examen se substituer à des candidats pour passer l'épreuve à leur place moyennant bien évidemment des sommes d’argent. Derrière une telle hypothèse comme derrière toutes les autres, l’enjeu est d’abord financier ; il est ici question d’argent mobile fondamental de la corruption.
La difficulté de cet exercice (expliquer les raisons de cette catastrophe) est de le faire sans pour autant donner l’impression de justifier ce délit. Or, le corrupteur, attiré par l’argent comme le corrompu poussé par l’envie de réussir (à tout prix) sont tous les deux à la recherche de certains bonheurs respectifs. Nous ne sommes pas sans savoir que l’enseignant, fonctionnaire d’État cumule des mois d’arriérées de salaires impayés. Comment ne pas tenter d’amadouer l’élève, de le corrompre lorsqu’on n’est pas payé à temps pendant plusieurs mois et surtout quand on a des bouches à nourrir et des responsabilités autres à endosser ? Le manquement de l’État à payer ses employés est l’une des principales causes du phénomène.
Il peut s’y greffer par ailleurs d’autres causes non négligeables comme les désignations de membres de jury non expérimentés pour organiser ces examens. Le manque d’autres alternatives sur l’orientation des jeunes Comoriens sont source de pression exercée sur le candidat. Le bac pour ce dernier est la seule ouverture vers toute une réussite ou un échec d’une vie. L’avoir, peu importe le prix, c’est synonyme d’une réussite sociale et professionnelle. Le cas contraire, c’est le symbole de tout un échec dont on ne mesure plus les dégâts.
Le danger, c’est que la fraude du bac ouvre la voie de l’excellence à des fainéants, à des cancres, à des élèves n’ayant pas le niveau. Une telle situation pénalise le pays, le décrédibilise surtout de l’intérieur et ternit son image à l’extérieur. Les élèves les plus brillants risquent de se perdre dans cette masse nationale où une patate, pourrie qu’elle soit repend l’odeur aux autres intactes. C'est là la catastrophe !
Il est alors grand temps que l’État trouve une solution sur les paiements des salaires des agents à son service. Cela doit être une priorité pour les politiques, pour leur partis, les régimes à venir. Nous devons continuer à en parler sans cesses, dans des émissions médiatisées, à la radio, dans des journaux, dans des conférences, que le Comorien se cherche d’autres alternatives d’orientation en matière d’enseignement technique et autres afin de casser l’obsession qu'a le Comorien jusqu'alors pour laquelle tout espoir doit passer par le bac général.
Abdoulatuf Bacar - Enseignant Il est inconcevable qu’à chaque fin d’année scolaire, l’actualité nationale fasse objet de pollution par les affaires de détournements d’épreuves du baccalauréat. Force est de constater que le phénomène se repend pourtant de plus en plus au cours de ces quinze dernières années ; on se souviendrait de l’affaire Mouigni Aziri ancien ministre dont une belle-sœur a été citée en 2002 dans une affaire de fraude d’épreuves du baccalauréat. En 2008, l’épreuve de français a été trichée, retrouvée dans les mains de plusieurs élèves dans l’ensemble du pays, traitée.
Pire, ces élèves avaient avec eux les copies portant la mention « ONEC » (Office National des Examens et Concours). Ce qui a entraîné l’annulation de l’épreuve de français cette année-là. Aucune année ne passerait ainsi sans soupçons ou preuves sur des détournements de sujets de l’examen le plus populaire des pays francophones. En 2014, six candidats au bac et six enseignants surveillant l’examen ont été identifiés comme fraudeurs et écartés de l’examen. Et cette année 2015, le directeur national de l’office des examens, Monsieur Mohamed Bacar a fait l’objet d’une interpellation, impliqué dans une affaire de fraude du bac. M. Mohamed Bacar n’est que le mari de l’actuelle ministre des transports, du tourisme et des télécommunications.
Ainsi fait ce constat si amer, nous nous interrogeons sur les causes et les dangers potentiels de ce fléau persistant. Quelles explications pour cette situation plus que troublante ?
Il faut remarquer que la fraude dont il est ici question dépasse les formes courantes et élémentaires où l’on surprend le ou la candidat(e) en train de copier sur son voisin. Il ne s’agit, non plus d’une triche où le candidat est souvent surpris de communiquer avec un autre candidat ou avec une tierce personne pendant la durée de l’examen, mais d’utilisation des copies autres que celles distribuées officiellement pour servir de brouillons, de support le jour de l’examen comme c’était le cas en 2008 avec les copies portant la mention ONEC.
Quelles en sont alors les causes ? Dans cette ambiance devenue plus qu’habituelle, on peut imaginer que certains enseignants peuvent, le jour de l'examen se substituer à des candidats pour passer l'épreuve à leur place moyennant bien évidemment des sommes d’argent. Derrière une telle hypothèse comme derrière toutes les autres, l’enjeu est d’abord financier ; il est ici question d’argent mobile fondamental de la corruption.
La difficulté de cet exercice (expliquer les raisons de cette catastrophe) est de le faire sans pour autant donner l’impression de justifier ce délit. Or, le corrupteur, attiré par l’argent comme le corrompu poussé par l’envie de réussir (à tout prix) sont tous les deux à la recherche de certains bonheurs respectifs. Nous ne sommes pas sans savoir que l’enseignant, fonctionnaire d’État cumule des mois d’arriérées de salaires impayés. Comment ne pas tenter d’amadouer l’élève, de le corrompre lorsqu’on n’est pas payé à temps pendant plusieurs mois et surtout quand on a des bouches à nourrir et des responsabilités autres à endosser ? Le manquement de l’État à payer ses employés est l’une des principales causes du phénomène.
Il peut s’y greffer par ailleurs d’autres causes non négligeables comme les désignations de membres de jury non expérimentés pour organiser ces examens. Le manque d’autres alternatives sur l’orientation des jeunes Comoriens sont source de pression exercée sur le candidat. Le bac pour ce dernier est la seule ouverture vers toute une réussite ou un échec d’une vie. L’avoir, peu importe le prix, c’est synonyme d’une réussite sociale et professionnelle. Le cas contraire, c’est le symbole de tout un échec dont on ne mesure plus les dégâts.
Le danger, c’est que la fraude du bac ouvre la voie de l’excellence à des fainéants, à des cancres, à des élèves n’ayant pas le niveau. Une telle situation pénalise le pays, le décrédibilise surtout de l’intérieur et ternit son image à l’extérieur. Les élèves les plus brillants risquent de se perdre dans cette masse nationale où une patate, pourrie qu’elle soit repend l’odeur aux autres intactes. C'est là la catastrophe !
Il est alors grand temps que l’État trouve une solution sur les paiements des salaires des agents à son service. Cela doit être une priorité pour les politiques, pour leur partis, les régimes à venir. Nous devons continuer à en parler sans cesses, dans des émissions médiatisées, à la radio, dans des journaux, dans des conférences, que le Comorien se cherche d’autres alternatives d’orientation en matière d’enseignement technique et autres afin de casser l’obsession qu'a le Comorien jusqu'alors pour laquelle tout espoir doit passer par le bac général.