Said Assoumani a perdu son neveu, sa sœur et son beau-frère dans le crash de l’Airbus de la Yemenia, le 30 juin 2009. Cet archiviste marsei...
Said Assoumani a perdu son neveu, sa sœur et son beau-frère dans le crash de l’Airbus de la Yemenia, le 30 juin 2009. Cet archiviste marseillais, devenu le président de l’Association des familles des victimes de la catastrophe aérienne (AFVCA), se bat afin que des proches puissent obtenir réparation pour les préjudices moraux, financiers et patrimoniaux subis.
Une démarche qui a porté ses fruits puisque le 19 février 2015, le tribunal de grande instance d’Aix-en-Provence a condamné la Yemenia Airway et ses assureurs à verser plus de 30 millions d’euros à plus de 500 ayants droit de 70 des 152 victimes du crash.
Cependant, les familles attendent toujours le versement de leurs indemnités. Un coup dur pour Said Assoumani qui est obligé de monter une nouvelle fois au créneau contre la compagnie. « Nous devons continuer le combat malgré les larmes qui coulent depuis six ans », déplore le président de l’association.
Hadidja Ali connaît bien ce ras-le-bol. « Pour éviter les avocats, les audiences et pour que la procédure se termine », cette jeune Marseillaise de 28 ans a décidé de négocier directement avec la compagnie pour obtenir réparation. « Cette procédure a été très difficile physiquement et m’a rongée. Je veux maintenant faire mon deuil et arrêter de m’exprimer sur cette catastrophe », confie la jeune femme.
Une démarche qui a porté ses fruits puisque le 19 février 2015, le tribunal de grande instance d’Aix-en-Provence a condamné la Yemenia Airway et ses assureurs à verser plus de 30 millions d’euros à plus de 500 ayants droit de 70 des 152 victimes du crash.
Cependant, les familles attendent toujours le versement de leurs indemnités. Un coup dur pour Said Assoumani qui est obligé de monter une nouvelle fois au créneau contre la compagnie. « Nous devons continuer le combat malgré les larmes qui coulent depuis six ans », déplore le président de l’association.
Hadidja Ali connaît bien ce ras-le-bol. « Pour éviter les avocats, les audiences et pour que la procédure se termine », cette jeune Marseillaise de 28 ans a décidé de négocier directement avec la compagnie pour obtenir réparation. « Cette procédure a été très difficile physiquement et m’a rongée. Je veux maintenant faire mon deuil et arrêter de m’exprimer sur cette catastrophe », confie la jeune femme.
Une marche en la mémoire des 153 victimes du crash de la Yemenia survenu le 30 juin 2009 au large des côtes comoriennes.
Crédits : REUTERS
|
Son père, âgé de 57 ans, ouvrier dans l’assainissement à Monaco, faisait partie des victimes du crash. Chaque année, comme tous les étés, il avait l’habitude de partir aux Comores pour passer du temps dans sa maison. « Il a passé sa vie à économiser pour construire sa villa », raconte Hadidja Ali dont la famille est issue d’un milieu modeste. Aujourd’hui, la jeune femme reste profondément marquée par ce drame et déplore la manière dont la compagnie traite les familles des victimes.
Pour Djae Alaoui, la Yemenia Airways a « toujours considéré les Comoriens comme des animaux ». « Leurs avions étaient pourris et leur accueil exécrable », s’insurge-t-il. Un an avant la catastrophe, il avait signé la pétition menée par « SOS Voyages aux Comores » pour plaider pour de meilleures conditions de vols. Djae Alaoui n’a donc pas été étonné quand il a appris qu’un avion de la Yemenia Airways s’était abîmé, en juin 2009, au large des Comores, avec à son bord sa sœur âgée de 35 ans.
Du jour au lendemain, ce Marseillais s’est retrouvé en charge de ses quatre neveux et nièces. Comme Hadidja Ali, il n’a pas voulu aller jusqu’au procès et il a négocié avec la compagnie pour obtenir rapidement réparation. « Avec mon petit salaire de cuisinier, je ne pouvais pas subvenir aux besoins des enfants, il a fallu que je trouve une solution », explique Djae Alaoui.
Malgré le versement des indemnités, il ne décolère pas. Aujourd’hui, il souhaite obtenir un procès pénal en France pour faire condamner la Yemenia pour « homicides involontaires ». « Je veux la vérité, c’est la seule manière pour moi d’arriver à faire mon deuil », confie-t-il
Stéphanie Plasse (Contributrice Le Monde Afrique, à Marseille)
COMMENTAIRES