« J’aurais souhaité mourir avant mes filles ! » La voix étranglée par l’émotion, la mère des sœurs Aram et Sophie Guèye cherche encore à c...
« J’aurais souhaité mourir avant mes filles ! » La voix étranglée par l’émotion, la mère des sœurs Aram et Sophie Guèye cherche encore à comprendre ce qui est arrivé. Dans la nuit du 6 au 7 avril, ses filles respectivement âgées de 35 et 32 ans, ainsi qu’une de leurs cousines de 26 ans, Seynabou Ndoye, ont trouvé la mort dans leur appartement du quartier Firdaws à Casablanca, au Maroc. Les trois jeunes femmes ont été tuées par une intoxication au monoxyde de carbone, dû sans doute à une fuite de gaz butane, selon les conclusions de l’autopsie rendues publiques lundi 13 avril. Une enquête ouverte par la police judiciaire marocaine devrait déterminer s’il s’agit d’une mort accidentelle ou d’origine criminelle.
La mort de ces trois Sénégalaises a provoqué la colère et la consternation de leur famille et des autorités sénégalaises. Le secrétaire d’Etat aux Sénégalais de l’extérieur, Souleymane Jules Diop, a rappelé la volonté du gouvernement d’obtenir toute la lumière sur ce drame. Au quartier Barachois, niché au cœur de Dakar, où les trois jeunes femmes ont vécu avant d’aller poursuivre leurs études au Maroc, un comité a été mis sur pied pour coordonner les actions de solidarité à l’endroit de la famille et le rapatriement des dépouilles dans leur pays natal, prévu dans la nuit de mardi à mercredi 15 avril.
La mort de ces trois Sénégalaises a provoqué la colère et la consternation de leur famille et des autorités sénégalaises. Le secrétaire d’Etat aux Sénégalais de l’extérieur, Souleymane Jules Diop, a rappelé la volonté du gouvernement d’obtenir toute la lumière sur ce drame. Au quartier Barachois, niché au cœur de Dakar, où les trois jeunes femmes ont vécu avant d’aller poursuivre leurs études au Maroc, un comité a été mis sur pied pour coordonner les actions de solidarité à l’endroit de la famille et le rapatriement des dépouilles dans leur pays natal, prévu dans la nuit de mardi à mercredi 15 avril.
Ce drame familial a été abondamment relayé dans la presse sénégalaise et sur les réseaux sociaux. Au-delà de l’émotion qu’il a suscitée, les Sénégalais s’inquiètent de la recrudescence de décès de leurs compatriotes au Maroc. En l’espace de deux ans, trois autres personnes ont perdu la vie dans des circonstances « jamais vraiment élucidées ».
Mais ce qu’une partie de la presse sénégalaise pointe du doigt, ce sont les conditions de logement des étudiants subsahariens au Maroc.
« Les appartements sont étroits et coûtent cher. Il est presque impossible pour un étudiant de se payer le chauffage. Ils sont alors obligés de faire avec les moyens du bord en utilisant soit un encensoir soit du gaz butane », se souvient Seynabou, une Sénégalaise qui a étudié dans le royaume chérifien entre 2010 et 2014. Disposant de très peu de moyens financiers, avec seulement une bourse annuelle de l’Etat de 200 000 francs CFA (environ 300 euros), ces étudiants arrivent difficilement à joindre les deux bouts. Ceci, d’autant plus qu’ils sont régulièrement confrontés à des problèmes de racisme, comme le confirme Khady, autre ancienne étudiante à Casablanca, entre 2003 et 2006.
Amadou Ndiaye - Par LeMonde.fr