Mystérieuse série de disparitions d’objets politiques barbus très bien identifiés La coïncidence est heureuse. Très heureuse même. En effe...
Mystérieuse série de disparitions d’objets politiques barbus très bien identifiés
La coïncidence est heureuse. Très heureuse même. En effet, pendant que, mort de chagrin et de tristesse (mais si, mais si…), je m’interrogeais sur l’étrange disparition d’Ahmed Sambi de la scène médiatique et politique, même du blog chargé d’en faire un Dieu sur Terre, je reçois une convocation du Juge saisi par l’ancien satrape. Ahmed Sambi m’accuse de «diffamation» et me reproche d’avoir signalé qu’un blog comorien dont je cite le nom l’accuse d’avoir trempé dans la tentative de coup d’État du 19 avril 2013! Oui, dans la conception du monde de notre «apatrîle» français, citer l’article d’un blog est un dangereux crime contre l’humanité assorti d’un odieux crime de génocide. Mais, le problème n’est pas là; le problème provient du fait qu’Ahmed Sambi a disparu de la scène politico-médiatique, et à cela, il n’a pas habitué les Comoriens. On sait que, faisant dans l’idolâtrie la plus fanatique, son blog de la haine, de l’incivisme et du mensonge fait tout pour parler de ses moindres faits et gestes, qu’il soit aux Comores ou à l’étranger, et même à Tuvalu, Vanuatu et à Fagatogo, dans le territoire de Pago Pago (Samoa états-uniennes). Mais, depuis ses déboires rocambolesques en relation avec la découverte de sa nationalité française, il est tout simplement dans l’effacement politique et médiatique total. C’est d’une tristesse infinie… C’est la première fois depuis 2006 qu’il est dans un tel état d’abstinence médiatique et de jeûne politique.
Certains prétendent qu’il est malade et qu’il se soigne à Dubaï. Mais, les maladies diplomatiques ne sont pas faites pour les chiens. Il fuit une pression très forte sur ses épaules, pour trois raisons: son «apatrîlie» est considérée comme le geste malheureux d’un politicien dans le doute, sa naturalisation par la France est la faute suprême de trop, et sa rupture avec les Comoriens depuis l’annonce de son projet de candidature présidentielle en 2016 est par trop manifeste. N’oublions pas que pour quelqu’un qui se fait boire du nectar en croyant qu’il sera l’irrésistible vainqueur de toutes les élections auxquelles il se présenterait et ne se présenterait pas, il n’a de l’auditoire politique et électoraliste qu’à Moroni, où vit une importante communauté anjouanaise. Dans le pays profond de Grande-Comore et sur toute l’île de Mohéli, il a été humilié par l’électorat, qui ne lui a accordé aucun regard, ni chance. Pourquoi? Parce que ses prétentions politiques excessives déplaisent, et il a commencé à s’y attendre et à s’en rendre compte. Il s’est mis à l’abri à Dubaï et attend que les choses se tassent. Mais, il est suicidaire de compter sur un pourrissement de la situation qui ne viendra pas. La situation politique autour de lui est tellement difficile que l’analyste politique Ibrahim Abdou Saïd prévoit sa démission de la direction de son parti politique, une organisation partisane qui lui appartient en propre et dont le seul dessein est de se mettre entièrement à son service politique exclusif. Quand un acteur politique de ce niveau disparaît subitement de l’espace politico-médiatique, ça jase de partout. Et les Comoriens jasent trop en ce moment. Dans le métro parisien, nombre de Comoriens ne parlent que de ça, et nous compatissons.
En plus d’Ahmed Sambi, un autre objet politique barbu très bien identifié a également coulé corps et biens sur le plan politico-médiatique: le Front national pour la Justice (FNJ). Il est de notoriété publique que le FNJ est estampillé «islamiste». Il est le parti politique comorien auquel on prête le plus d’influence, le plus de pouvoir et le plus d’ambitions partisanes. On le voit derrière chaque nomination d’envergure. On l’accuse d’avoir phagocyté les forces de Police et de Gendarmerie et d’avoir noyauté complètement l’Armée nationale de Développement (AND). On lui reconnaît une sorte de monopole de fait sur les relations entre les Comores et le Soudan. Tel augure de nos médias ira jusqu’à prétendre que Mmadi Ali est dans l’entourage immédiat du Président Ikililou Dhoinine comme il l’a été dans celui d’Ahmed Sambi, dont il avait été le ministre, parce que le FNJ a le pouvoir d’imposer ses dirigeants au chef de l’État comorien. On a vu quelques figures parmi les plus emblématiques du FNJ au Parlement, dont le plus que joyeux et amusant Mahmoud Attoumane, qui voulait, le plus sérieusement, une loi sur la tenue vestimentaire de la femme comorienne. En 2014, le FNJ a connu une année horrible, avec des dissensions internes et des affaires pas très claires en relation avec le Soudan.
Mais, la plus horrible des horreurs pour ce parti politique a été de ne pas présenter des candidats aux élections du 25 janvier et 22 février 2015 et d’être absent dans le nouveau Parlement comorien. Dès lors, le frère Mmadi Ali doit adopter son ton le plus docte et le plus magistral de Professeur émérite face à des étudiants passablement démotivés pour expliquer aux Comoriens la raison objective de la disparition subite et mystérieuse de son parti politique de la scène politico-médiatique, justement à un moment où une loi scélérate et liberticide est en train de se préparer à décapiter les organisations partisanes à faible représentation ou sans présence au sein des assemblées électives. Ce que dira le frère Mmadi Ali à ce sujet est très attendu par les Comoriens.
Par ARM
© lemohelien – Dimanche 1er mars 2015.
La coïncidence est heureuse. Très heureuse même. En effet, pendant que, mort de chagrin et de tristesse (mais si, mais si…), je m’interrogeais sur l’étrange disparition d’Ahmed Sambi de la scène médiatique et politique, même du blog chargé d’en faire un Dieu sur Terre, je reçois une convocation du Juge saisi par l’ancien satrape. Ahmed Sambi m’accuse de «diffamation» et me reproche d’avoir signalé qu’un blog comorien dont je cite le nom l’accuse d’avoir trempé dans la tentative de coup d’État du 19 avril 2013! Oui, dans la conception du monde de notre «apatrîle» français, citer l’article d’un blog est un dangereux crime contre l’humanité assorti d’un odieux crime de génocide. Mais, le problème n’est pas là; le problème provient du fait qu’Ahmed Sambi a disparu de la scène politico-médiatique, et à cela, il n’a pas habitué les Comoriens. On sait que, faisant dans l’idolâtrie la plus fanatique, son blog de la haine, de l’incivisme et du mensonge fait tout pour parler de ses moindres faits et gestes, qu’il soit aux Comores ou à l’étranger, et même à Tuvalu, Vanuatu et à Fagatogo, dans le territoire de Pago Pago (Samoa états-uniennes). Mais, depuis ses déboires rocambolesques en relation avec la découverte de sa nationalité française, il est tout simplement dans l’effacement politique et médiatique total. C’est d’une tristesse infinie… C’est la première fois depuis 2006 qu’il est dans un tel état d’abstinence médiatique et de jeûne politique.
Certains prétendent qu’il est malade et qu’il se soigne à Dubaï. Mais, les maladies diplomatiques ne sont pas faites pour les chiens. Il fuit une pression très forte sur ses épaules, pour trois raisons: son «apatrîlie» est considérée comme le geste malheureux d’un politicien dans le doute, sa naturalisation par la France est la faute suprême de trop, et sa rupture avec les Comoriens depuis l’annonce de son projet de candidature présidentielle en 2016 est par trop manifeste. N’oublions pas que pour quelqu’un qui se fait boire du nectar en croyant qu’il sera l’irrésistible vainqueur de toutes les élections auxquelles il se présenterait et ne se présenterait pas, il n’a de l’auditoire politique et électoraliste qu’à Moroni, où vit une importante communauté anjouanaise. Dans le pays profond de Grande-Comore et sur toute l’île de Mohéli, il a été humilié par l’électorat, qui ne lui a accordé aucun regard, ni chance. Pourquoi? Parce que ses prétentions politiques excessives déplaisent, et il a commencé à s’y attendre et à s’en rendre compte. Il s’est mis à l’abri à Dubaï et attend que les choses se tassent. Mais, il est suicidaire de compter sur un pourrissement de la situation qui ne viendra pas. La situation politique autour de lui est tellement difficile que l’analyste politique Ibrahim Abdou Saïd prévoit sa démission de la direction de son parti politique, une organisation partisane qui lui appartient en propre et dont le seul dessein est de se mettre entièrement à son service politique exclusif. Quand un acteur politique de ce niveau disparaît subitement de l’espace politico-médiatique, ça jase de partout. Et les Comoriens jasent trop en ce moment. Dans le métro parisien, nombre de Comoriens ne parlent que de ça, et nous compatissons.
En plus d’Ahmed Sambi, un autre objet politique barbu très bien identifié a également coulé corps et biens sur le plan politico-médiatique: le Front national pour la Justice (FNJ). Il est de notoriété publique que le FNJ est estampillé «islamiste». Il est le parti politique comorien auquel on prête le plus d’influence, le plus de pouvoir et le plus d’ambitions partisanes. On le voit derrière chaque nomination d’envergure. On l’accuse d’avoir phagocyté les forces de Police et de Gendarmerie et d’avoir noyauté complètement l’Armée nationale de Développement (AND). On lui reconnaît une sorte de monopole de fait sur les relations entre les Comores et le Soudan. Tel augure de nos médias ira jusqu’à prétendre que Mmadi Ali est dans l’entourage immédiat du Président Ikililou Dhoinine comme il l’a été dans celui d’Ahmed Sambi, dont il avait été le ministre, parce que le FNJ a le pouvoir d’imposer ses dirigeants au chef de l’État comorien. On a vu quelques figures parmi les plus emblématiques du FNJ au Parlement, dont le plus que joyeux et amusant Mahmoud Attoumane, qui voulait, le plus sérieusement, une loi sur la tenue vestimentaire de la femme comorienne. En 2014, le FNJ a connu une année horrible, avec des dissensions internes et des affaires pas très claires en relation avec le Soudan.
Mais, la plus horrible des horreurs pour ce parti politique a été de ne pas présenter des candidats aux élections du 25 janvier et 22 février 2015 et d’être absent dans le nouveau Parlement comorien. Dès lors, le frère Mmadi Ali doit adopter son ton le plus docte et le plus magistral de Professeur émérite face à des étudiants passablement démotivés pour expliquer aux Comoriens la raison objective de la disparition subite et mystérieuse de son parti politique de la scène politico-médiatique, justement à un moment où une loi scélérate et liberticide est en train de se préparer à décapiter les organisations partisanes à faible représentation ou sans présence au sein des assemblées électives. Ce que dira le frère Mmadi Ali à ce sujet est très attendu par les Comoriens.
Par ARM
© lemohelien – Dimanche 1er mars 2015.
