Ahmed Wadaane Mahamoud a mangé du lion et mobilise tous azimuts
Fondateur d'un nouveau parti, il ne refrène plus ses ambitions présidentielles.
Le Comorien s’intéressant un tant soit peu à la politique et qui dit ne pas connaître Ahmed Wadaane Mahamoud est un irrécupérable fieffé menteur. Écrivain multicarte et prolifique, journaliste, homme de communication institutionnelle, intrépide diplomate, homme d’État d’un caractère iconoclaste et exprimant haut et fort ses idées d’avant-garde, Ahmed Wadaane Mahamoud n’a jamais peur d’exprimer une opinion politique ou diplomatique anticonformiste mais qu’il juge fondée car utile pour les Comores, un pays qu’il adore, même si ladite opinion doit provoquer des soubresauts et des convulsions au sein d’un establishment politique comorien plongé dans les rêves et dans un sommeil comateux.
Voilà un homme d’État qui, après avoir fait semblant de se tenir à l’écart d’un sérail politique comorien gagné par la somnolence et la bien-pensance, est sorti de sa discrétion politique et de sa réserve avec la douceur d’un volcan strombolien entrant en éruption, et ce, pour créer un parti politique au nom ambitieux: Réformateurs des Îles face aux Impératifs de Développement des Comores (RIFAID Comores, «Soyons profitables aux Comores»).
En réalité, après avoir confié à un cercle d’intimes son dessein politique pour les Comores en 2016, il est parti au charbon au cours de l’été 2014, arrivant en fanfare aux Comores, où il a été reçu comme un Empereur romain après la conquête de Carthage ou de la Gaule. Il fallait être un attardé mental pour ne pas comprendre que l’un des enfants les plus emblématiques et les plus prometteurs de Mbéni faisait passer un message à travers son accueil triomphal à l’Aéroport international de Hahaya.
En réalité, il s’agit de deux messages: d’une part, «Moi, Ahmed Wadaane Mahmoud, grand patriote devant l’Éternel, j’ai des ambitions présidentielles, et je vais tout faire pour être élu Président de l’Union des Comores en 2016 car j’en ai l’étoffe, l’envergure, la carrure et le projet qu’il faut pour sortir le pays du sous-développement», et d’autre part, «comme on peut le constater à la lumière de la mobilisation pour mon accueil à l’Aéroport international de Hahaya, on croit en moi parce que je suis un homme d’État sérieux et crédible, un homme d’État en qui on peut faire confiance parce que je suis digne de cette confiance». Il fallait vraiment avoir un coefficient intellectuel proche de zéro pour ne pas comprendre le message que l’ancien chargé d’affaires à l’Ambassade des Comores à Paris fait passer, quand il dit aux uns et aux autres: «J’ai besoin de toi pour les Comores en 2016. Personne n’a le droit de se dérober à l’appel patriotique que nous lance notre pays, et il est temps de tenter de lui restituer ne serait-ce qu’une partie infime de ce que ce beau pays nous a donné avec une extrême générosité, et sans compter».
Pour tout Comorien et pour tout étranger qui suit l’actualité politique aux Comores, quand on parle de «2016», il s’agit bel et bien de l’élection présidentielle, dont le premier tour devra être organisé par la Grande-Comore pour placer au second tour un Grand-Comorien à la Présidence de la République. Notre homme organise actuellement une série de meetings à travers la France, pour faire connaître son projet sociétal pour les Comores en 2016-2021. Après cette première série de conférences, il en inaugurera une seconde, et il en sera ainsi jusqu’au moment où il devra aller s’installer aux Comores pour respecter les idioties de la loi électorale comorienne, qui exige des candidats à l’élection présidentielle de ne pas bouger du pays au cours des six mois qui précèdent le scrutin, comme si en se rendant à l’étranger, ils risquent d’attraper des maladies «honteuses».
Par ARM© lemohelien– Jeudi 25 décembre 2014.