Les premiers témoignages - poignants - de rescapés du naufrage qui pourrait avoir fait 500 victimes en Méditerranée, le 10 septembre, c...
Les premiers témoignages - poignants - de rescapés du naufrage qui pourrait avoir fait 500 victimes en Méditerranée, le 10 septembre, commencent à être rendus publics. Les causes de la catastrophe ainsi que le bilan du drame restent flous.
Ce sont les premiers témoignages publics de rescapés du naufrage qui pourrait avoir fait quelque 500 victimes, mercredi 10 septembre au large de la Libye, à 300 milles nautiques au sud-est de Malte. Doaa Al Zamel, une Syrienne de 19 ans, et Mohamed Raad, un Palestinien de 23 ans, font partie de la dizaine de personnes retrouvées vivantes après voir embarqué le 6 septembre en Égypte avec l'espoir de gagner l'Italie.
Dans le port crétois de la Canée, où ils ont été amenés par un porte-conteneur qui les a récupérés avec deux autres Palestiniens, un Égyptien et une fillette d'origine syrienne, ils ont l'air en bonne santé physique, ce mercredi, même s'ils portent encore des marques de brûlures solaires. Ils commencent le récit de leur calvaire par les raisons du naufrage qui, selon deux témoignages de Palestiniens rapportés par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), serait dû à une agression des passeurs. Ceux-ci auraient coulé leur bateau en l'emboutissant avec une autre embarcation parce que les migrants refusaient de s'y laisser transférer, la jugeant bien trop petite pour eux tous.
Sur ce sujet, Doaa et Mohamed sont moins affirmatifs. Lui dit "n'avoir pas vu le bateau qui nous a percutés". "J'étais sur le pont inférieur et je ne voyais rien. J'ai entendu crier et hurler. Cela n'a pas duré longtemps, le bateau n'a pas mis une minute à couler". De son côté, Doaa témoigne qu'un "bateau de pêche", dont elle ne dit pas par qui il était occupé, leur a "demandé de nous arrêter" et les occupants ont commencé à "lancer des objets en métal et en bois en nous insultant". Mais comme le capitaine refusait de s'arrêter, "ils nous ont tamponnés jusqu'à ce que le bateau coule, ils nous ont regardés et ils sont partis", dit-elle. D'après leurs traits, elle suppose que les agresseurs étaient "égyptiens ou libyens".
Ce sont les premiers témoignages publics de rescapés du naufrage qui pourrait avoir fait quelque 500 victimes, mercredi 10 septembre au large de la Libye, à 300 milles nautiques au sud-est de Malte. Doaa Al Zamel, une Syrienne de 19 ans, et Mohamed Raad, un Palestinien de 23 ans, font partie de la dizaine de personnes retrouvées vivantes après voir embarqué le 6 septembre en Égypte avec l'espoir de gagner l'Italie.
Dans le port crétois de la Canée, où ils ont été amenés par un porte-conteneur qui les a récupérés avec deux autres Palestiniens, un Égyptien et une fillette d'origine syrienne, ils ont l'air en bonne santé physique, ce mercredi, même s'ils portent encore des marques de brûlures solaires. Ils commencent le récit de leur calvaire par les raisons du naufrage qui, selon deux témoignages de Palestiniens rapportés par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), serait dû à une agression des passeurs. Ceux-ci auraient coulé leur bateau en l'emboutissant avec une autre embarcation parce que les migrants refusaient de s'y laisser transférer, la jugeant bien trop petite pour eux tous.
Sur ce sujet, Doaa et Mohamed sont moins affirmatifs. Lui dit "n'avoir pas vu le bateau qui nous a percutés". "J'étais sur le pont inférieur et je ne voyais rien. J'ai entendu crier et hurler. Cela n'a pas duré longtemps, le bateau n'a pas mis une minute à couler". De son côté, Doaa témoigne qu'un "bateau de pêche", dont elle ne dit pas par qui il était occupé, leur a "demandé de nous arrêter" et les occupants ont commencé à "lancer des objets en métal et en bois en nous insultant". Mais comme le capitaine refusait de s'arrêter, "ils nous ont tamponnés jusqu'à ce que le bateau coule, ils nous ont regardés et ils sont partis", dit-elle. D'après leurs traits, elle suppose que les agresseurs étaient "égyptiens ou libyens".
"Deux nuits et trois jours dans le froid, la soif, la peur"
"La collision s'est produite vers midi, et le bateau en métal, "pas
en très bon état" selon elle, n'a eu aucune chance. Mohamed se rappelle
qu'après le naufrage du bateau, "80 à 90 personnes" se sont retrouvées
au milieu des flots à lutter pour leur survie. "Les femmes et les
enfants avaient soif, les hommes ont uriné dans des bouteilles pour
boire". Puis, "nous sommes restés deux nuits et trois jours dans le
froid, la soif, la peur", et "le troisième jour, les gens ont commencé à
devenir fous", raconte Mohamed, qui a eu la chance d'avoir trouvé un
gilet de sauvetage.Il revoit l'image de "certains qui avaient leurs enfants avec eux, et quand ils mouraient ils les laissaient juste glisser dans l'eau..." Dans sa somnolence, il sest imaginé à un moment dans un hôtel, "et j'ai commencé à enlever mon gilet de sauvetage, mais j'ai soudain réalisé que j'étais en train de couler et je l'ai remis".
Depuis que je suis né, je n'ai jamais vécu une seule journée heureuse. Toujours la tyrannie, la guerre, le chômage et ne pas savoir quand nous serons tués.Doaa, elle, a eu la chance de trouver une chambre à air pour surnager. Mais elle explique que, si elle a trouvé la force de survivre, c'est surtout parce qu'elle voulait "sauver les enfants" : "c'est pourquoi je suis restée en vie", dit-elle. "Un grand-père m'a suppliée de garder sa petite-fille d'un an", puis "une mère m'a demandé de garder sa fille de deux ans pour qu'elle puisse s'occuper de son fils de 6 ans". Un autre garçonnet lui a été confié pendant quelque temps par sa tante, avant d'être repris par celle-ci. "Nous sommes restés en groupe et nous avons prié Dieu pour être sauvés", dit-elle.
Morts sous ses yeux
Mais tous ceux qui avaient demandé son aide sont morts sous ses yeux. Le bébé d'un an, que sa mère désespérée lui avait confié avant de mourir, est décédé dans ses bras juste avant qu'elle ne soit elle-même sauvée. Elle a pourtant pu sauver la fillette de deux ans, Syrienne selon elle, qui semblait hors de danger mercredi soir à l'hôpital d'Héraklion.Dans le naufrage, Doaa, triste mais calme en racontant le drame, a aussi vu mourir son fiancé. "C'est lui qui avait trouvé les passeurs". "Ils devaient nous amener en Italie pour que nous puissions nous y marier. Maintenant, je n'ai plus de raison d'y aller", soupire-t-elle. Les disparus étaient Syriens, Palestiniens, Égyptiens ou Soudanais. Comme beaucoup, Mohamed était parti de Gaza, en quête d'un peu de paix. "Depuis que je suis né, je n'ai jamais vécu une seule journée heureuse. Toujours la tyrannie, la guerre, le chômage et ne pas savoir quand nous serons tués"...
(Avec AFP)