Depuis longtemps les comoriens avaient cru avoir définitivement tourné la page des coups tordus. D'ailleurs les nouveaux jeunes élect...
Depuis longtemps les comoriens avaient cru avoir définitivement tourné la page des coups tordus. D'ailleurs les nouveaux jeunes électeurs n'ont pas connu cette période sombre de l'Histoire des îles de la lune. C'était sans compter avec les leaders de l'opposition nouvelle génération.
Ceux-ci n'ont rien trouvé de mieux de réveiller les vieux démons qui comme le volcan Karthala sommeillent chez les descendants des sultans batailleurs. Ces dirigeants de l'opposition se sont donc emparé du pouvoir à travers un "Conseil de Transition Nationale" sensé incarner un gouvernement d'union nationale, sous le prétexte de lutter contre les fraudes électorales et pour garantir la démocratie. Aussitôt leur machin créé ils se distribuent les postes entre eux. Et tout ceci selon eux se fait au nom du peuple.
Un peuple qu'ils ont refusé d'écouter lors des assises qu'ils ont boycotté. Un peuple qu'ils ont abandonné lors du référendum qu'ils ont également boycotté. Un peuple qu'ils sont prêts à sacrifier lorsqu'ils appellent leurs partisans à saccager les bureaux de votes, à casser des urnes, à dresser des barrages et à attaquer les institutions.
Avec ce machin de la transition qui ne réunit que les déserteurs battus des vraies élections, on comprend mieux cette spirale de la violence qui a toujours accompagné l'opposition. On comprend en effet qu'étant sûrs de perdre, les dirigeants de l'oppositions sont prêts à tout pour faire invalider les élections afin de justifier ce holdup.
Voici donc Mohamed Soilih alias "Rambo-campagnard" qui s'autoproclame président à la tête d'un gouvernement que personne n'a élu et composé de gens qui ont tout fait pour empêcher le déroulement normal des élections. L'enseignement principal de ce coup de force est clair et limpide. Désormais pour prendre le pouvoir nul besoin de passer par des élections, de travailler un projet de société ou de financer une campagne.
Il suffit de prédire que les élections seront truquées ; ensuite d'en perturber par tous les moyens le déroulement ; puis d'en rejeter les résultats et enfin s'autoproclamer sauveur en s'emparant du pouvoir. Et tout ceci au nom du peuple et pour défendre la démocratie. La méthode paraît si simple et si peu chère qu'on se demande comment les battus aux dernières élections sénégalaises et malgaches par exemple n'y ont pas pensé. Il faut néanmoins reconnaître qu'il s'agit d'une stratégie de haut vol.
Sans doute est-ce une des stratégies apprises par le colonel "Rambo-Campagnard" durant ses études en tant qu'officier supérieur. Le souci est que si personne ne renie le courage de notre héros, les connaisseurs de l'Armée Nationale de Développement savent tous qu'il n'est pas réputé pour être un fin stratège. Et le réveil risque d'être amer pour l'ex-soldat car on peut légitimement s'attendre à une riposte à la hauteur, de la part de l'autre colonel et néanmoins président fraîchement élu par les urnes qu'est Azali.
Dieu préserve le peuple comorien car malheureusement nous ne sommes qu'au début d'une tragédie que des aventuriers irresponsables ont décidé d'imposer à une nation déjà bien éprouvée.
Mzé Boina
Un citoyen libre