Quarante huit heures après l'opposition "ferme" au processus de privatisation de l'opérateur public des télécommunication...
Quarante huit heures après l'opposition "ferme" au processus de privatisation de l'opérateur public des télécommunications, Comores Télécom, par l'Association des consommateurs des technologies de l'information et des communications (Actic), la Confédération des travailleurs des Comores (Ctc) est sortie de ses gonds pour condamner une politique, qu'elle qualifie "insidieuse de suppression d'emplois".
"Nous ne sommes pas du tout d'accord avec le processus de privation en cours de la société publique des télécommunications, si au final c'est pour mettre plus de 1.000 responsables de familles au chômage. Nous aussi, voulons le point d'achèvement qui peut mener à un effacement de la dette extérieure du Pays (point d'achèvement de l'initiative pays pauvres très endettées du Fmi, dont visent les Comores pour le mois de décembre prochain, Ndlr).
Mais si le prix à payer ce sont des licenciements, alors nous nous opposons énergiquement ", a déclaré Salim Soulaimana, secrétaire général de la principale force syndicale du pays, lors d'une conférence de presse tenue hier, jeudi au Ritaj Mororni hôtel. Selon la confédération syndicale, les dernières actions menées par le gouvernement seraient en "contradiction" avec sa propre politique sur l'emploi, la Stratégie de croissance et de réduction de la pauvré, et de la Convention pour le travail décent signée en décembre 2010 avec l'organisation international du travail (Oit).
"Nous assistons ces derniers temps à une campagne de licenciements dans différentes sociétés et institutions publiques, qui est contraire à la politique de plein emploi dont le gouvernement dit faire la promotion. Près de mille agents déjà renvoyés à El-Maarouf, cent-vingt à la pharmacie nationale Pnac. On parle de soixante-douze enseignants à Mohéli et d'un plan du ministère de la santé de huit cents suppressions d'emploi", a dénoncé le secrétaire général de la Ctc.
La confédération, qui a demandé à rencontrer le ministre des télécommunications, dit regretter que les institutions de Bretton woods appliquent les mêmes remèdes pour tous les maux, à l'allusion au processus de désengagement de l'Etat comorien dans la gestion de la société des télécommunications, des Hydrocarbures et de l'électricité, conformément à l'accord triennal dit de Facilité élargie de crédit, signé en juin 2009 entre les Comores et le Fonds monétaire international.
"Le Fmi et la Banque mondiale n'ont pas des leçons à nous donner, ou qu'ils nous citent un seul pays de référence où leurs prescriptions ont pu répondre aux attentes des populations", ont déclaré les responsables de la Ctc. Pour ce qui est du cas de Comores Télécom, le groupement pour la défense des travailleurs a demandé, au cours de la conférence de presse, la mise en place d'un dialogue social, "dynamique et sincère", impliquant toutes les parties prenantes, la prise en charge de tous les employés de l'établissement avec les avantages y afférents, l'élaboration d'un cahier de charges validé par toutes les parties prenantes.
Enfin, la Ctc demande des garanties pour qu'on n'ait pas à déplorer, "après coup, les mêmes erreurs du passé" citant, entre autres, Air Comores, Eedc et l'hôtel Galawa. Selon la représentante du syndicat des agents de Comores Télécom à la Ctc, "les équipes du Fmi et la Bm ont comparé la situation de l'operateur comorien avec celui d'autres pays pour venir à la conclusion qu'il ne fallait pas avoir à Comores Télécom qu'une fourchette de trois cent à trois cent cinquante agents" sur un total d'effectifs, rappelons-le, évalué, aujourd'hui, à plus de 1.145.
Kamardine Soulé
Alwatwan