Interrogé sur l’affaire des fadettes de Mayotte et les nombreux dysfonctionnements au tribunal de Mamoudzou dénoncés par deux syndicat...
Interrogé sur l’affaire des fadettes de Mayotte et les nombreux dysfonctionnements au tribunal de Mamoudzou dénoncés par deux syndicats de magistrats, Christiane Taubira annonce l’envoi d’une inspection sur place. « Dès ma prise de fonction, j’ai demandé à la directrice des services judiciaires de se rendre sur place, nous déclare-t-elle. Sur la base de son compte rendu, j’ai effectivement saisi l’inspection générale des services judiciaires pour déclencher une mission sur place. ». A la mi-juin, la directrice des services judiciaires, Véronique Malbec, avait passé une dizaine de jours à Mayotte et la Réunion. Destiné à faire « le bilan de la juridiction », ce voyage faisait suite aux différentes affaires secouant le tribunal de grande instance de Mamoudzou : affaire Karki, affaire des fadettes, graves tensions entre magistrats.
Même si les autorités judiciaires n’ont jamais voulu le reconnaître, ce sont les révélations de plusieurs journaux (dont le Journal de l’île) qui ont déclenché cette procédure. Via une commission rogatoire, le vice-président chargé de l’instruction, Marc Boehrer, avait demandé que soient épluchées les factures téléphoniques de son collègue, le juge d’instruction Hakim Karki, de la greffière de celui-ci et de quatre avocats du barreau local. Tous sont soupçonnés d’avoir fait fuiter des informations dans la presse et plus particulièrement au journal Upanga. Cette information judiciaire pour violation du secret de l’instruction avait été ouverte par le procureur de Mamoudzou, Philippe Faisandier, en parallèle de l’affaire Roukia, une jeune fille de 18 ans morte par overdose et dans laquelle deux gendarmes sont mis en examen. L’affaire des fadettes a provoqué une levée de bouclier de plusieurs magistrats de Mayotte mais aussi des syndicats FO-Justice et SM qui parle d’un "désastre pour la justice".
A la demande du parquet général de la cour d’appel de Saint-Denis, la Cour de cassation a ordonné début juin que le dossier des fadettes soit retiré des mains du juge Boehrer. C’est désormais un magistrat de Saint-Denis qui a hérité de cette sulfureuse affaire
D.M. et J.T.
Source : clicanoo.re