Le nord ouest de Moroni, la capitale comorienne manque cruellement d’eau depuis plusieurs années maintenant. Pendant le mois sacré du ...
Le nord ouest de Moroni, la capitale comorienne manque cruellement d’eau depuis plusieurs années maintenant. Pendant le mois sacré du jeûne, ce manque d’eau est plus péniblement ressenti par les habitants notamment ceux des deux quartiers de la Coulée et de Sahara, qui consacrent la plus importante part de leur budget consacré au mois de ramadhwani pour l’achat du précieux liquide.
Beaucoup de familles n’ont d’ailleurs d’autre choix que d’aller acheter l’eau auprès des livreurs en jerricanes qui sillonnent les zones à longueur des journées. “On s’en procure malgré les prix exorbitants. Il faut admettre que cette eau nous revient trop chère comparée au coût de l’eau de robinet dans le pays.
Un jerricane de vingt litres à 150 francs, c’est trop mais on n’a vraiment pas le choix“, se plaint Hadidja Ali de la Coulée. “Le manque d’eau empoisonne notre vie quotidienne, surtout, pendant le mois sacré du ramadhwani“, ajoute-t-elle. La jeune femme estime ses besoins à, environ, quatre vingt litres quotidiennement, rien que pour la cuisine “et cela en faisant beaucoup de restrictions”.
Sa voisine Harmia Anttiba loue quand à elle les services de ces vendeurs hors commun en expliquant que c’est mieux ainsi que d’aller chercher soi même l’eau en taxi dans les autres quartiers de la ville. “Il est vrai qu’on paie le jerricane de vingt litres parfois à 200 francs, mais il faut aussi tenir compte du temps que l’on perd dans les bornes fontaines des autres quartiers et le poids des jerricanes à déplacer“, dit-elle avant de calculer que son foyer peut dépenser “facilement plus de 30.000 francs en eau pendant le mois du jeûne“.
Désabusée, elle se demander pourquoi on parle de solidarité dans un pays où on ne fait rien pour aider les citoyens “pour qu’ils ne murent pas de soif ne serait-ce que pendant le mois musulman le plus béni“. Il faut noter que les quartiers Coulée et Sahara ne sont plus alimentés par le réseau de la Mamwe depuis environ une dizaine d’années maintenant.
Les responsables de l’entreprise continuent à expliquer ce problème par la décrépitude de la tuyauterie dans cette partie de la capitale mais aussi par l’insuffisance de l’eau contenue dans les bassins. “Les capacités sont largement dépassées ce qui fait que l’eau dans le réseau n’arrive pas à atteindre toutes les zones raccordées“, se contentent d’expliquer les agents de l’entreprise.
Saminya Bounou
alwatwan
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