Allocution de SEM l’Ambassadeur de France en Union des Comores à l’occasion de la Cérémonie de Signature de la Convention de Financement d...
Allocution de SEM l’Ambassadeur de France en Union des Comores à l’occasion de la Cérémonie de Signature de la Convention de Financement du projet pilote de Gestion du service public de l’Eau en Grande Comore avec l’Agence Française de Développement (AFD
Nous nous retrouvons aujourd’hui à Mitsamouli pour signer une convention de don à l’Union des Comores, afin, d’une part, de renforcer la disponibilité en eau sur l’ensemble de l’île de Grande Comores, et d’autre part, de renforcer la desserte en eau potable des populations de Chamlé-Mitsamiouli et Hambou-sud.
Cette subvention s’inscrit dans le cadre des engagements pris par la France lors de la Conférence des bailleurs de Fonds à Maurice en décembre 2005, décliné dans le document cadre de partenariat signé entre l’Union des Comores et la France en novembre 2006.
Le secteur de l’eau potable a en effet été retenu parmi les secteurs prioritaires de l’aide française, compte-tenu du fait que beaucoup de problèmes de santé aux Comores sont liés à l’eau et que la coopération française dispose d’une bonne expertise dans ce domaine aux Comores où elle intervient maintenant depuis plusieurs années.
Aujourd’hui la France, par l’intermédiaire de l’Agence Française de développement confirme, par ce nouvel appui financier significatif, son engagement à améliorer l’approvisionnement en eau de qualité des zones rurales. Ce don de 5,5 millions d’Euros, soit plus de 2,7 milliards de francs comoriens, vient s’ajouter au financement déjà accordé par l’AFD dans ce secteur aux Comores ces dernières années :
Le « projet d’appui à la gestion de l’eau communautaire » PAGEC, subvention de 1. 500. 000 Euros achevé en 2009.
Le « projet de renforcement du service de l’eau » RESEAU, subvention de 750 000 Euros, achevé en 2011.
Le « projet d’approvisionnement d’eau potable de la péninsule de Sima » AEP Sima, subvention de 4 200 000 Euros signée et mise en œuvre depuis 2010 ;
Le « projet d’approvisionnement en eau potable du plateau de Djando » AEP Djando, subvention de 4 200 000 Euros, signée en 2011 et actuellement en cours de démarrage.
Ainsi, les engagements de l’AFD dans ce secteur s’élèvent aujourd’hui à plus de 14,6 millions d’Euros, soit près de 7, 2 milliards de francs comoriens. Ils devraient atteindre, d’ici fin 2012, plus de 20 millions d’Euros, soit plus de 10 milliards de francs comoriens avec la signature d’une convention de don pour l’adduction en eau potable de la région de Domoni, à Anjouan ‘’ en cofinancement avec l’Union Européenne’’.
Mesdames et Messieurs,
Les 2/3 de la population de la Grande Comores vivent en zone rurale. La situation de l’approvisionnement en eau potable dans les 166 villages, qui, se situent hors du périmètre de la Ma Mwé, et particulièrement critique puisque 64% des habitants ont accès uniquement à de l’eau de pluie recueillie dans des citernes. Seulement 12% de ces habitants ont accès à un réseau d’eau fonctionnant régulièrement. Les autres s’approvisionnent, soit au niveau des rivières non parraines, soit par transport d’eau, essentiellement par camion citerne.
Trois raisons principales expliquent cette situation :
1/ Aucun projet d’envergure visant à améliorer la desserte en eau n’a été réalisée depuis les années 80,
2/ La nappe de base, principale ressource en eau de l’île, est à ce jour très peu exploitée,
3/ La gestion du service public de l’eau n’est pas efficace.
Le projet GECEAU, qui concerne l’ensemble de la Grande Comores, comprend quatre composantes :
. La réalisation d’une quinzaine de forages profonds. Ces investissements devraient permettre d’approvisionner en eau potable, à moyen terme, 110 000 habitants, une fois les réseaux d’adduction et de distribution réalisés sur financement parallèles.
. L’extension des deux adductions d’eau potable inter villageoises : les régions de Mitsamiouli et de Hambou sont actuellement les seules à disposer d’une ressource en eau souterraine satisfaisante en quantité. C’est pourquoi elles ont été retenues pour la mise en place de systèmes de gestion de service public de l’eau ‘’ pilotes ‘’. Ceci nécessite la remise à, niveau des infrastructures de pompages, le renforcement des réseaux de distribution existants, et le développement de branchements privés. Les investissements permettront d’améliorer l’accès à l’eau potable de 30 000 personnes.
La réalisation de systèmes de recueil des eaux des pluies : cette composante concerne les villages situés à des altitudes supérieures à 250 mètres dans les zones de Mitsamiouli et de Hambou. Elle comprendra la réalisation des citernes collectives dans les écoles et les dispensaires, ainsi que la réalisation de citernes privées normalisées. Ces investissements devraient permettre d’approvisionner en eau potable, à moyen terme, 90 000 habitants, sous réserve d’investissements privés complémentaires.
Enfin, le renforcement des capacités de la Direction Nationale de l’énergie, des mines et des ressources en eau, DGEME qui assurera le pilotage du projet ainsi que des actions de promotion de l’hygiène, de l’assainissement, et de l’environnement dans les régions de Mitsamiouli et de Hambou.
Mesdames et Messieurs,
En conclusion, cette opération confirme, s’il en était besoin, toute l’importance que la coopération française accorde au secteur de l’eau potable aux Comores. Au récent forum mondial de l’eau de Marseille, le mot d’ordre était : « le temps des solutions ».
Avec ce nouveau projet de l’AFD, nous sommes dans cet esprit concret et porteur d’espoir d’une amélioration rapide de l’accès à l’eau potable, un des droits de l’Homme reconnus par les Nations Unies.
Je vous remercie de votre aimable attention.
Beit salam
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