Mayotte - Entretien avec Saïd Ahamadi Raos, vice-président du conseil général (suite)

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"Je suis départementaliste à fond et le président du CG l'est aussi..." Suite de la première partie de l'article publié la...

Entretien avec Saïd Ahamadi Raos, vice-président du conseil général (suite)

"Je suis départementaliste à fond et le président du CG l'est aussi..."

Suite de la première partie de l'article publié la semaine dernière ...


MH : Un leader syndical estime que nous sommes dans un "état colonial", partagez-vous son avis ?
Raos : Mayotte est un département français, ce n'est pas un département indépendant et dissocié de la France. Certaines personnes pensent que Mayotte est un état indépendant, le président de la République est Daniel Zaïdani et Raos est le ministre de la coopération, des affaires étrangères et l'autre ministre des finances… Non, ça ne se passe pas comme çà ! Il faut que les mahorais comprennent que nous sommes rattachés à la France et celui qui dirige Mayotte aujourd'hui s'appelle Nicolas Sarkozy. Il est le président de la République. Et moi je n'aime pas son action, mais c'est mon président et je le respecte.

Ceux qui disent que nous sommes colonisés n'ont pas lu mes livres "Mayotte et la France" et je leur demande de lire "Mayotte j'écris ton nom", où je critique une certaine méthode de travail, mais ça nous concerne aussi parce que les Mahorais ne peuvent pas attendre que dieu arrive. J'avais expliqué cela aux jeunes de Koungou. Si vous croyez que vous allez rester là au bord de la route à compter tous les camions et les conteneurs qui passent, au lieu d'aller vous former pour avoir un métier, je vois mal quand dieu viendrait ici vous donner beaucoup d'argent. Pour l'instant je dois éduquer ma fille, je dois trouver de la nourriture à mon épouse, à mes amis, faire le voulé, aller au Mahaba, au Koropa le vendredi et planer quoi !

Je suis responsable. Il faut que chaque Mahorais comprenne cela : se lever le matin, faire ses 8 heures par jour et dire ce qu'il a produit. Mais s'il est venu se balader au CG ou s'asseoir devant la mairie, croiser les bras jusqu'à midi et demander l'augmentation du salaire… Cela ne marchait pas avec moi quand j'étais maire à Koungou. Au nom de ma mère, je donnais beaucoup de retenue de salaire, les directeurs étaient les premiers sanctionnés et les gens étaient all right. Il n'y avait pas des enfants qui s'amusaient dehors à 23h avec des chiens pour emmerder le monde, je faisais la police moi-même. Maintenant c'est le foutoir, chacun fait ce qu'il veut.


"Il faut que chaque Mahorais comprenne cela : se lever le matin, faire ses 8 heures par jour et dire ce qu'il a produit. Mais s'il est venu se balader au CG ou s'asseoir devant la mairie, croiser les bras jusqu'à midi et demander l'augmentation du salaire…"


MH : Les Mahorais ont voulu être département. Aujourd'hui, on a l'impression que certains croient s'être trompés...
Raos : Ce n'est pas tout le monde ! Moi je suis départementaliste à fond et le président du CG l'est aussi... J'en suis certain. Je ne suis pas contre le statut départemental, au contraire. C'est ce statut qui va nous permettre de nous en sortir, nous les Mahorais. C'est celui-là qui nous permet d'être forts dans le canal de Mozambique. Il ne faut pas confondre deux choses : le statut de département qui est le cadre juridique dans lequel nous devons travailler et le Pacte pour la départementalisation. C'est là où il y a la difficulté, c'est-à-dire l'action du gouvernement. Les Mahorais refusent son action. Le gouvernement n'est pas populaire à Mayotte. D'ailleurs il ne l'est même pas en France métropolitaine. Et même s'il y a un autre gouvernement, ça ne changera pas à Mayotte.

Il faut que les Mahorais se prennent en charge. Les membres du gouvernement ne viendront pas tous à Mayotte gaver les Mahorais comme si nous étions des canards. Il faut que le citoyen de Mayotte puisse proposer quelque chose. Il y a un mal-vivre pour tout le monde, à l'exception de ceux qui ont des primes qui permettent d'atténuer cette cherté de la vie.

Le problème qui nous intéresse, et je l'ai dit en 2005 lors de la création de mon parti, est de construire l'après-département. Mais qu'est-ce qu'on met à l'intérieur. Parce que les gens vont déchanter. (…)


MH : Vous êtes quand même pour dire qu'il y a aujourd'hui une certaine incompréhension de la population ?
Raos : C'est normal parce que les Mahorais n'ont jamais été préparés à cette départementalisation. La République porte une lourde responsabilité. C'est le ministère de l'Education nationale qui n'a pas éduqué les Mahorais qui sont français depuis 1843. (…)

Aujourd'hui, les Mahorais ont compris ce qu'est la laïcité et veulent tous envoyer leurs enfants à l'école, même à un an. Mais seulement il n'y a pas les structures que madame Eva Joly vient de découvrir, à Kawéni il n'y en a pas, il n'y a pas les centres de loisir, etc. Mais ça ce n'est pas la faute au maire de Mamoudzou. Il n'a pas assez d'argent.

La commune de Mamoudzou ne reçoit rien du tout. Tous les bateaux qui sont là, qui polluent son rivage, si l'argent entrait dans le compte du trésor municipal pour le compte de la mairie de Mamoudzou, elle serait riche. Ceci est valable pour Koungou. Avec toutes les entreprises qui nous polluent là-bas, la commune serait riche. Tous ces mécanismes de blocage sont institués par l'Etat. Et quand je parle de l'Etat, c'est la machine administrative en général et non de manière spécifique. C'est l'intérêt général.

Un exemple du blocage de l'Etat : ce dernier n'accepte pas que la viande bovine qu'on mange à Madagascar arrive ici. Ce n'est pas le président de la République qui bloque, mais c'est l'Etat, la machine. Il faut qu'il y ait des mécanismes. Il faut la sécurité, vérifier si cette viande malgache est saine par rapport au niveau de développement de Mayotte. Parce qu'ici nous sommes sur un territoire européen, sur les papiers. Mais en réalité nous sommes dans le quart-monde, en voie de développement.

Mayotte n'est pas la Réunion qui est proche des Européens. Nous, nous sommes très en retard. On est encore sous la Réunion dans l'étage. Mais c'est à nous d'expliquer à l'Etat qu'il nous faut une dérogation. (…)

Comme je l'ai dit, les intellectuels ne font que penser et la pensée n'a pas de limite. La pensée peut parler de néo-colonialisme. Quand j'étais maire de Koungou, je ne parlais pas de néo-colonialisme. Je parle d'injustice administrative et je travaille pour corriger et nous l'avons fait pour un certain nombre de choses. Mais quand je suis Raos dans mes réflexions, je parle de néo-colonialisme.


"Mayotte n'arrive pas à créer de l'emploi. Nous créons des demandeurs d'emploi"


MH : Vos propos ne reflètent-ils pas un certain double langage qu'on entend ici et là et qui justement explique en partie l'incompréhension générale de la population ?
Raos : Non, ce n'est pas un double langage. C'est un niveau de compréhension. Beaucoup de Mahorais ne comprennent pas comment fonctionne l'administration ! Combien de gens viennent ici, dans mon bureau, demander de l'emploi. Il y a à peu près 2.000 personnes. Et puis on nous demande de diminuer de 700 agents. Il y a un problème. Pourquoi les 2.000 ne sont pas absorbés par les privés ? Mayotte n'arrive pas à créer de l'emploi. Nous créons des demandeurs d'emploi. En face, personne ne veut embaucher ces gens-là. Mais ils viendront voir les personnes qu'ils ont élues.

La difficulté est là et Mayotte c'est encore plus grave parce que l'île est trop petite. Mais au niveau national, les chômeurs sont dispatchés un peu partout. Tu peux quitter Lille et aller à Toulouse tenter ta chance. Le territoire est tellement vaste, en cours de route, en discutant, tu peux trouver quelque chose à faire. C'est pourquoi je vous dis que je suis départementaliste et un départementaliste protège son pays et mon pays c'est la France.

Je suis allé plusieurs fois aux Comores, mais à aucun moment j'ai pris position contre la France. Je leur ai toujours dit : "respectez-nous ! Vous avez choisi votre indépendance, nos parents ont choisi leur département. On est famille d'accord, mais ce n'est pas parce qu'on est famille que tu viendras coucher avec ma femme parce que tu la trouve jolie. Tu as choisi ta femme et si elle est laide tu la supporte ou divorce avec elle, mais tu ne vas pas chercher à piquer la mienne…".


MH : Vous dites que les privés ne jouent pas le jeu de l'emploi, mais ne pensez-vous pas que les élus et leurs administrations doivent contribuer à cette création d'activité ?
Raos : Vous êtes arrivés au bon endroit. Après les 100 jours, nous arrivons aux propositions. L'économie mahoraise comme je la pensais quand je n'étais pas encore au Conseil général, ne peut pas être viable sans prendre en compte la région. Pour nous, la région c'est une immense chance de développement. Nous avons une monnaie forte qui écrase toutes celles de la zone. Plutôt que le Mahorais aille acheter de la pacotille en textile en Chine ou à Dubaï, si ce Mahorais prend son argent, loue un terrain à Madagascar et plante des choux, des tomates ou élève ses poulets – ce qu'il ne peut pas faire à Mayotte parce qu'il n'y a plus les terres et parce qu'à Madagascar on ne lui vendra pas la terre mais on la lui louera -, mais avec 100 euros, il aura loué la portion de terre pendant un an. Imaginons cette capacité créatrice d'emplois. On nous a inculqué qu'on ne doit pas quitter notre village. Et c'est ce travail que nous devons faire, ce travail psychologique, de psychanalyse, d'éducation et de traitement des Mahorais. (…)


MH : Restons sur le sujet que vous venez d'évoquer : la coopération entre Mayotte et Madagascar dont vous avez la charge au conseil général, qu'en est-il vraiment ?
Raos : La coopération était mal faite un certain moment. Pour qu'elle marche, il faut que les états français et malgaches soient d'accord que nous voulons faire cette coopération. C'est le niveau supérieur. Deuxième niveau, il faut que le conseil général de Mayotte et le représentant de l'Etat à Mayotte soient d'accord sur quelle coopération mettre en place, qu'ils définissent la coopération qu'ils souhaitent. Troisième niveau, il faut que le CG de Mayotte et la région Boeny se mettent d'accord sur la coopération à développer.

Tout cela constitue le cadre de travail, mais là vous n'avez rien fait et c'est ce qui s'est passé de 2006 à 2011. Quand j'ai eu le portefeuille de la coopération, on ne me l'a pas donné parce qu'il était le plus simple. Au contraire il est le plus difficile. C'est une manière de dire "bon débarras". Vous voyez dans quel état d'esprit nous sommes dans cette majorité.


"Il ne faut pas qu'il y ait un amalgame entre la vie chère et la départementalisation de Mayotte"


MH : On a l'impression que vous n'avez pas souhaité avoir la charge de cette coopération…
Raos : Non, je ne l'ai pas souhaitée ! Moi j'avais souhaité la présidence. Mais je l'ai acceptée parce que dans une équipe si on vous propose d'aller en défense ou latéral gauche, c'est parce que les autres ne peuvent pas le faire. Vous allez prendre le poste si vraiment tu veux que l'équipe gagne. Les coups j'en prends tous les jours et même avant d'arriver au conseil général. Moi ce qui m'intéresse, c'est l'intérêt général. Chacun sera jugé au final de toute façon.

Dans le domaine de compétence qui m'intéresse, nous avons aplani les rapports entre la vice-présidence du CG et la préfecture. Nous avons proposé une charte de coopération et nous avons demandé qu'elle soit signée par le préfet et le président du CG. C'est cette charte qui va à tout le monde, tous ceux qui vont faire la coopération. Ensuite, nous avons préparé de manière mixte, d'un commun accord, une convention de développement entre la direction de la coopération régionale de Mayotte et la direction régionale de Majunga. Nous nous sommes entendus sur les normes. La majorité du conseil général s'engagée sur le contenu de la coopération.

Nous avons remis la convention au préfet pour contrôle de légalité et comme le travail était fait en accord avec la préfecture, il n'y a pas eu de problème, la convention était validée. Elle a été paraphée le 10 octobre dernier à Madagascar. Sa signature a été faite en présence de l'ambassade de France à Madagascar, ce qui n'était pas le cas auparavant, ni en 2006 sous M. Oili, ni en 2008 sous M. Douchina. Sous l'ère Raos, on voit d'autres méthodes de travail, tous les acteurs sont associés.

Aujourd'hui, nous avons une convention claire. Nous allons maintenant la distribuer à l'ensemble de la population. Les acteurs économiques doivent s'approprier cette convention qui constitue un document de droit qui est opposable aux tiers. Il faut maintenant travailler sur la base de ce document et savoir quand quel domaine ils vont développer pour leurs entreprises. Il y a plusieurs chantiers. J'invite tous les Mahorais, qui sont au chômage et qui ont des projets, à se rapprocher de la direction de la coopération régionale pour se procurer déjà le document que nous allons essayer de mettre en ligne l'année prochaine, à travers un site que nous n'avons malheureusement pas et que nous allons créer. De 1977 à 2011, la coopération n'a pas un site.


MH : Mais le conseil général a un site ?
Raos : Mais ce site n'est pas alimenté ! Il faut voir avec les agents qui sont dans ce secteur. Quand tu cliques sur le site du conseil général, il n'y a rien. Il y a des améliorations à faire. C'est la raison pour laquelle je dis qu'il faut que chacun fasse bien son boulot.


MH : Quelle sera la suite de cette coopération régionale concrètement ?
Raos : Nous allons dépêcher un fonctionnaire du conseil général – parce qu'on ne peut recruter de l'extérieur – pour intégrer la direction de la coopération. Je veux quelqu'un de motivé et s'il n'a pas la qualification, on le formera. J'espère que d'ici le 1er janvier il pourra occuper sa fonction à Tana, pour qu'il y ait l'interface - à l'exemple de l'antenne réunionnaise implantée là-bas – pour s'occuper des dossiers de la coopération. Nous les Mahorais on ne doit plus être en retard. Les Réunionnais sont installés là-bas depuis une vingtaine d'années et dans d'autres pays du monde. Nous nous sommes juste à côté et nous sommes en retard.

Aujourd'hui j'ai déjà une proposition intéressante d'un fonctionnaire prêt et il ne reste qu'à remplir les formalités administratives. Ensuite il faudra trouver le délégué qui sera affecté à la région de Diego. (…) En 2012, nous allons être vraiment opérationnels. Nous venons de gagner la première manche. Nous connaissons les domaines à développer et les endroits dans lesquels nous pouvons agir.

Maintenant, le CG va accompagner les porteurs de projets à travers la coopération régionale. Ceux qui veulent aller dans l'importation de cabris, ceux qui veulent aller dans l'importation de zébus, donc la viande fraiche, doivent savoir qu'il y aura un calendrier, un échéancier, ça ne se fera pas en 2012, ni en 2013. C'est un dossier difficile. Si on met l'argent, qu'il y ait vraiment une notification budgétaire à la hauteur, les choses peuvent aller très vite. Sinon elles iront petit à petit, mais à l'arrivée le problème sera résolu parce qu'on aura vraiment créé les bases.

Mais on ne va pas jeter de l'argent par la fenêtre comme on a financé des trucs auparavant sans suite. Ça ne se fera pas comme ça parce que ce seront les porteurs de projets privés qui seront aidés, à 50%, 60% ou 20%... selon le projet, sa qualité… Je m'engagerai dans ce sens là.

Aujourd'hui, ça peut se faire dans le domaine de la formation. Des jeunes mahorais peuvent créer leur centre de formation là-bas et former des Mahorais là-bas. Ainsi, on ne sera plus pris au piège des centres de formation qui sont à Mayotte. Si les Mahorais qui sont diplômés ont vraiment envie d'entreprendre, ils vont délocaliser comme tout le monde. Ils paieront moins de charges et formeront des gens compétents qui pourront venir travailler ici. Cela fait plus de 25 ans qu'on nous parle de formation à Mayotte, mais on ne voit jamais les gens formés aux lycées de Kahani, de Dzoumogné, de Kawéni… sur le marché du travail à Mayotte. Une fois qu'ils sont formés, ils s'enfuient en Europe. Il n'y a jamais eu d'intérêt réel pour les jeunes.


"Le commissaire européen nous a signifié que la rupéïsation de Mayotte n'est plus qu'une affaire administrative. Il n'y a plus de blocage"


MH : Vous venez d'évoquer l'Europe. Etant le chargé de la coopération européenne, quel bilan tirez-vous de vos derniers déplacements ?
Raos : Dans le cadre de ma mission européenne, il fallait parvenir à deux choses. Premièrement, faire en sorte que Mayotte fasse partie de l'assemblée générale des régions périphériques maritimes d'Europe. J'ai plaidé la cause de Mayotte, demandant enfin aux collègues présidents de faire du lobbying auprès des autorités françaises pour que le gouvernement dépose la candidature de Mayotte à la rupéïsation en 2014, parce que les délais étaient pratiquement dépassés.

Dans la foulée, le mouvement contre la vie chère a pris des proportions inacceptables. J'ai été obligé d'intervenir auprès du député européen que nous avons élu ici, Elie Hoarau. Je suis parti avec une délégation de 27 personnes dans le cadre personnel du Parti social mahorais, j'ai demandé à notre élu de la zone d'intervenir depuis le Parlement européen pour que la situation de Mayotte soit prise en compte rapidement. Nous avons demandé à ce que le président de la République dépose la candidature de Mayotte à l'assemblée générale des régions périphériques maritimes d'Europe, pour qu'il n'y ait pas de confusion.

Déjà des voix s'élevaient dans les médias nationaux, comme quoi les Mahorais rejettent la départementalisation, alors que ce n'est pas vrai. Les Mahorais rejettent toujours la vie chère. Il ne faut pas qu'il y ait un amalgame entre la vie chère et la départementalisation de Mayotte. Ce sont deux mouvements différents. Dans la foulée, je suis allé voir la représentation française à Bruxelles. J'ai rencontré M. Ladois qui s'occupe des Rup français.

J'ai demandé qu'il y ait une assistance du département de Mayotte dans ce processus rapidement. Il m'a suggéré la possibilité d'intégrer la conférence des présidents des régions ultrapériphériques en tant que membre observateur. Nous avions déjà l'idée avec le soutien du député des affaires européennes, mais il fallait un soutien national. Nous demandions que Mayotte, qui sera Rup en 2014, puisse faire partie de cette commission pour qu'elle ne soit pas trop étrangère dans cette affaire-là. J'ai aussitôt informé le président Zaïdani et j'ai pu obtenir le déplacement en Martinique pour le représenter.

Depuis la Martinique, nous apprenions que Mayotte, bien qu'elle ne soit pas encore Rup, participe dans cette conférence. Et l'année prochaine, Mayotte sera présente aux Açores. Entre le 27 septembre et le 1er novembre, le travail a été concluant. Les déplacements que j'ai faits hors de Mayotte, sous l'autorité du président du CG, ont porté leurs fruits. Le président de la République a déposé officiellement notre candidature, donc notre rupéïsation est acquise.

Le commissaire européen nous a signifié qu'effectivement la rupéïsation de Mayotte n'est plus qu'une affaire administrative. Il n'y a plus de blocage. Mayotte va être mise dans les simulations financières, parce que nous sommes dans l'ère de la réflexion des budgets des Rup 2014-2020. Et c'est à ce titre que j'ai assisté récemment à l'île de la Réunion au séminaire Convergence où on réfléchissait sur la politique à mettre en place les prochaines années. En moins d'un an, le problème est réglé. Cette victoire a été celle de la méthode, du courage et de l'agrégation.

Nous avons un autre objectif qui concerne les délégations extérieures, connues sous les noms de Maisons de Mayotte, à la Réunion ou en Métropole. Je suis parti dans un vaste chantier de restructuration qui est à ma charge. Un nouveau délégué a été désigné pour la Réunion. Le travail qu'il fait commence à porter ses fruits. Le travail continuera à Paris. Dans un avenir proche, nous allons installer la délégation mahoraise à Bruxelles, parce qu'on dit que "gouverner c'est prévoir".

Propos recueillis par Rafik
http://www.mayottehebdo.com

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