Le secrétaire général du Muftorat et deuxième personnalité religieuse de l’Etat, Saïd Abdallah Rifki, est tombé dans un piège, savamment ...
Le secrétaire général du Muftorat et deuxième personnalité religieuse de l’Etat, Saïd Abdallah Rifki, est tombé dans un piège, savamment orchestré par le ministère de l’intérieur. Il a été pris en flagrant délit, dans les alentours de l’alliance française à Moroni, dans une tentative de corruption du directeur de cabinet de l’intérieur, Abbas El-had, qui avait averti la police à l’avance du lieu et de la nature de l’opération.
On se souvient que c’est Rifki qui a été à la tête des délégations des religieux qui sont allées persuader le président de la République de la justesse des mesures de fermeture des débits d’alcool dans la capitale. Si le piège tendu par le ministère de l’Intérieur devait attester cette tentative, il se confirmera alors que, parallèlement, il négociait la réouverture des certains débits d’alcool, en tentant de soudoyer les responsables du ministère de l’intérieur.
Rendez-vous pris à l’alliance française, Rifki sera accompagné d’un employé du groupe Agk, qui sera muni d’une enveloppe dont la somme n’a pas encore été révélée. Rifki négocie la somme de deux millions et assiste à la remise de l’enveloppe pour obtenir du ministère une autorisation à un groupe commercial installé à Moroni (Agk) de rouvrir ses propres débits de vente d’alcool.
Une fois l’échange fait, l’argent contre l’autorisation, il tente de persuader le directeur de cabinet du ministère de maintenir la décision de fermeture des autres débits concurrents de Agk.
Une fois l’enveloppe remise, la police, en voiture banalisée, arrête le secrétaire général avec son complice et le conduit au poste de police. Rifki a été placé en garde à vue au poste de police de Moroni et sera traduit en justice aujourd’hui, lundi. Hier encore en début d’après-midi, une forte délégation de personnes proches de Rifki tentait d’étouffer l’affaire auprès de certaines hautes personnalités de l’Etat.
A l’heure où nous mettions sous presse, aucune réaction sur la question n’était encore venue du Muftorat. Pour leur part, les chefs religieux semblaient divisés sur l’attitude à adopter, certains redoutant un discrédit de leur autorité religieuse.
Cet acte, montre à quel degré la corruption a atteint la moelle épinière de la société comorienne et démontre la justesse de la mise en place de la commission anticorruption, l’urgence, pour la Justice de se saisir le dossier et, pour le gouvernement, la nécessité de prendre, au plus vite, de fermes mesures de redressement.
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