C'est au lundi 2 janvier de l'année prochaine que sera rendue publique la sentence de l'audience tenue, hier au tribunal de Moro...
C'est au lundi 2 janvier de l'année prochaine que sera rendue publique la sentence de l'audience tenue, hier au tribunal de Moroni, contre Said Abdalah Rifki et Amir Kadjadja, tous les deux poursuivis pour corruption et maintenus en détention provisoire. Dans son réquisitoire, le ministère public a demandé une peine d'emprisonnement de cinq ans dont trois ans fermes à l'encontre du chef religieux Saïd Abdallah Rifki.
Le procureur de la République a requis dix ans de prison dont sept ans fermes contre Amir Kadjadja. En dehors de cette peine d'emprisonnement, le ministère public a aussi demandé une peine pécuniaire de quatre millions de nos francs, soit un million de francs à l'encontre du secrétaire général du Muftorat et trois millions pour Kadjadja, l'autre prévenu. Cette amende est conforme aux dispositions du code pénal qui dispose que "sera puni d'un emprisonnement de deux à dix ans et d'une amende double de la valeur des promesses agrées ou des choses reçues ou demandées…"
Dans l'attente de la décision du juge, qui sera connue le lundi 2 janvier, l'un des avocats du secrétaire général du Muftorat, Me Saïd Larifou, estime que la procédure engagée contre son client "est un très mauvais service que les auteurs de cette poursuite rendent à la lutte contre la corruption". Selon lui, "en apparence, ils semblent mener une lutte contre la corruption, or il ne s'agit pas de cela du tout… Il y a des dossiers bien ficelés de détournement de fonds alors que les auteurs de ces actes se trouvent en liberté. Nous savons qu'il y a eu des tentatives de corruption dans l'affaire de concessionnaire, personnes n'ignorent l'opacité existant dans la passation du marché concernant le port, et les responsables de ces actes ne sont pas inquiétés".
Avocat de la partie civile, Me Bahassane Ahmed plaide qu'il n'y ait pas de justice à deux vitesses. "Tout le monde est égal devant la loi et que la justice est faite pour tous. Je trouve que c'est une très bonne chose d'engager des poursuites à l'encontre d'une personne d'une grand notoriété; le petit citoyen se rendra compte que tout le monde est justiciable. A mon avis, la poursuite engagée contre Rifki est un très bon service qu'on a rendu à la mission de lutte contre la corruption engagée par le chef de l'Etat et son gouvernement".
Me Mahamoud Ahamada, un autre avocat assurant la défense de Rifki, insiste sur l'ouverture d'une information judiciaire dans cette affaire. A son avis, "le directeur de cabinet du ministère de l'Intérieur ne facilite pas la manifestation de la vérité. Il faut que tout le monde sache ce qui s'est passé et, surtout, de savoir si c'est le directeur de cabinet qui a demandé la remise des fonds ou non"? Cette procédure engagée pour corruption vient après que les prévenus ont été pris en flagrant délit en train de négocier la réouverture des débits de boissons alcoolisées auprès du directeur de cabinet du ministère de l'Intérieur moyennant une somme de deux millions de nos francs.
Mariata Moussa : alwatwan
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