Des établissements primaires à l’université, la grève des enseignants, déclenchée jeudi dernier, commence à prendre des proportions de plus...
Des établissements primaires à l’université, la grève des enseignants, déclenchée jeudi dernier, commence à prendre des proportions de plus en plus alarmantes. Très lointain, le chemin vers un compromis laisse peu à peu la place aux entêtements d’un côté comme de l’autre.
L’intersyndical vient de confirmer sa volonté de poursuivre la grève quelque soit le nombre de mois payés “tant que ce sera avec l’indice de septembre“.
“Cette grève illimitée, précise Farid Msahazi, secrétaire général de la Snpc, n’est pas pour les arriérés de salaires mais pour protester contre la tentative du gouvernement de piétiner la nouvelle grille indiciaire qui bénéficie de toutes les légalités“. Le bouillant syndicaliste “regrette“ que leur souhait de se joindre au ministère de la Fonction publique pour un “assainissement du secteur de l’Education“ se soit soldé par une fin de non-recevoir de la part des autorités.
“Toujours est-il que c’est au gouvernement de chasser les travailleurs fantômes et de résoudre les erreurs d’évaluation“, a encore déclaré Farid Msahazi. Dans cette atmosphère de méfiance, le syndicat commence à émettre des doutes sur le pic de 444 millions de francs comoriens de la masse salariale qui serait aujourd’hui de l’ordre de 1,9 milliards de francs comoriens. “Nous pouvons accepter que c’est notre statut particulier qui a fait croitre la masse salariale, encore faut-il qu’on nous fournisse les preuves, sinon quel intérêt a le gouvernement de préserver ces tricheurs“, dit Msahazi qui se dit persuadé que “le gouvernement veut monter la population contre nous“.
Pour rappel au cours de cette année scolaire, les enseignants (comme tous les autres fonctionnaires) n’ont été payés qu’un mois sur sept. “Nous nous sommes serrés la ceinture depuis le début de l’année, considère ce syndicaliste, en acceptant de travailler avec seulement la paie d’octobre“. Cette grève qui débute juste avant les examens de fin d’année, vient encore mettre le désordre dans l’enseignement en repoussant probablement, d’une part, les échéances fixées pour les examens et, d’autre part, en coupant le rythme de révision des élèves et des étudiants.
Ainsi dans les écoles publiques les bulletins du deuxième trimestre ne sont toujours pas encore remplis. Ce qui risque de compromettre les calendriers des examens nationaux prévus pour le mois de juin prochain. Quant aux étudiants de l’Université, notamment ceux de l’école de santé, qui s’échauffaient pour en découdre dans les derniers examens partiels, devront prendre leur mal en patience, la grève pourrait bousculer le programme.
Toyb Ahmed