Mohéli au bord de la guerre civile, suite au putsch de Mohamed Ali Saïd à Fomboni

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El-Amine Ali Mbaraka, redevenu le «Président de la Rue-publique», appelle à la révolte Mohéli vit des heures très sombres. Mohéli est e...

El-Amine Ali Mbaraka, redevenu le «Président de la Rue-publique», appelle à la révolte

Mohéli vit des heures très sombres. Mohéli est en deuil. Mohéli est violée, martyrisée et spoliée par le Gouverneur Mohamed Ali Saïd. Les Mohéliens viennent d’assister à l’une des mascarades les plus ridicules, honteuses et humiliantes pour leur île et pour leur capitale, Fomboni. C’est une malédiction de plus concoctée par Mohamed Ali Saïd, dont les actes entraînent des accusations de «complicité» sur le Président Ikililou Dhoinine. En résumé, le vendredi 27 mars 2015, à 14 heures 40, les Conseillers municipaux de Fomboni ont reçu la convocation du Conseil communal pour le samedi 28 mars 2015 à 10 heures. À l’ordre du jour, figurait l’élection du Maire et de ses adjoints. Les convocations ont été adressées aux Conseillers élus mais aussi aux chefs de quartiers. Fomboni en compte 18, contre 7 à Moroni et 7 autres à Mutsamudu. Or, cette incongruité ne choque personne. Qu’est-ce qui s’est passé dans la matinée du 28 mars 2015?

Il était 8 heures 30 quand les 14 Conseillers de l’opposition, unis dans la coalition composée d’El-Amine Ali Mbaraka, dit «Aboul-Khaïr» ou «Embargo», des partisans de Mohamed Saïd Fazul, de la CRC et du Juwa, représentant les 2/3 des Conseillers et ayant à sa tête le charismatique El-Amine Ali Mbaraka Aboul-Khaïr, ont investi la Place de l’Indépendance, à Fomboni, où devait se dérouler l’élection du nouveau Maire et de ses adjoints. C’est alors que les gens, éberlués et croyant faire un cauchemar, ont vu les chefs de quartiers entrer dans la salle multifonctionnelle de la Place de l’Indépendance. Les Conseillers de l’opposition refusèrent d’y entrer tant ces derniers y étaient, puisqu’ils n’ont point de légitimité populaire. Quelques minutes après, quand les chefs de quartiers ont commencé à citer le nom des Conseillers, les élus de l’opposition allaient y faire leur entrée mais les forces de l’ordre sur place (militaires, policiers et gendarmes) leur refusèrent l’entrée. Chose hautement significative et hallucinante, le Commandant de l’AND sur place a signifié clairement à El-Amine Ali Mbaraka avoir reçu l’ordre de l’empêcher d’y faire son entrée.

Or, comment peut-on refuser à un Conseiller municipal l’entrée à la salle où se réunit le Conseil municipal? Bien évidemment, la population n’a pas accepté cet accroc à la démocratie et n’a pas tardé à répondre aux provocations, humiliations et vexations du Gouverneur Mohamed Ali Saïd. Il y eut des accrochages et échauffourées. Quelques minutes après, Fomboni avait arrêté son souffle durant 2 heures avant de reprendre une vie «normale», mais avec des banderoles proclamant l’acheminement de l’île vers une révolte populaire, un «Embargo», le 4èmede l’île depuis 1991. Les boutiques furent fermées. La femme du Gouverneur avait pris la fuite sans pouvoir tout fermer. Les forces de l’ordre, en quelques minutes, étaient arrivées à monter la garde devant les magasins et maisons de Mohamed Ali Saïd. C’est Mohéli…

Il y eut donc 18 chefs de quartiers et 7 conseillers élus, donc 25 Conseillers à la sauce tomate pour «élire» le Maire de Fomboni. On compta 3 bulletins nuls. Et c’est ainsi que, toute honte bue, Mouhaïmine Abdallah a été élu «Maire» de la honte de la capitale de Mohéli. Le Tout-Mohéli sait que Mouhaïmine Abdallah est une marionnette du dictateur de Bonovo. En tout état de cause, Fomboni est devenue une ville fantôme depuis samedi 28 mars 2015. Les habitants de Fomboni ont affiché un visage de granit pour exprimer leur colère. El-Amine Ali Mbaraka est hors de lui et déclare: «Une loi bidon et anticonstitutionnelle impose presque une parité entre les chefs de villages et de quartiers et les élus. Il y a 18 chefs de quartiers et 21 Conseillers élus; ce qui est une aberration. À Moroni, les chefs de quartiers n’ont pas voté; à Mutsamudu, 7 seulement étaient seulement convoqués, et pourquoi une pléthore à Fomboni? 

Toute cette mascarade a été concoctée pour que l’UPDC, le parti du Président Ikililou Dhoinine, et le Gouverneur aient la capitale pour montrer qu’ils sont aimés par les Mohéliens. Ici, les élections ont été truquées, et celle du Maire de Fomboni est une honte absolue. Mohamed Ali Saïd voulait à la tête de Fomboni sa girouette pour continuer à voler l’argent du pauvre Mohélien, les places domaniales et privées et assouvir ses pulsions qu’on connaît, sans que personne ne l’inquiète. Il s’est complètement trompé, car cela ne continuera plus et il doit être prêt à rendre des comptes car les heures, jours, semaines, et mois à venir seront les plus durs de son règne et de sa vie. L’union de l’opposition à Mohéli se réunira en conclave pour prendre les mesures qui s’imposent. Il ne faut pas écarter un quatrième Embargo, si c’est lui qui poussera hors de Bonovo ce dictateur d’un autre âge qui empoisonne Mohéli et ses habitants, on y arrivera. La patrie ou la mort! Nous vaincrons!».

El-Amine Ali Mbaraka aurait perdu son statut de «Président de la Rue-publique» s’il n’avait pas saisi cette occasion pour improviser un discours suivi par des centaines de Mohéliens, qui applaudissaient à tout rompre. C’est un discours d’appel à la révolte, et Dieu seul sait ce qui va se passer à Mohéli, où on continue à se moquer des gens. Voici la traduction française du discours d’El-Amine Ali Mbaraka, Place de l’Indépendance à Fomboni: «Honorables Mohéliens, honorables gens de Fomboni. Vous qui avez voté pour nous. Vous qui, dans la ville de Fomboni, sur 3/3, les 2/3 nous avez accordé votre confiance, une confiance pour laquelle nous vous remercions, allant dans le sens de vos doléances, des doléances exprimées pour dire que vous êtes fatigués par les dirigeants actuels, particulièrement ceux qui sont à la tête de l’île de Mohéli, qui volent votre argent sans vergogne, qui volent vos terres sans vergogne et spolient d’autres choses que je ne peux pas citer. Aujourd’hui, avec votre respect, est le jour où on est appelé à élire le Conseil communal des personnes élues. 

Or, au contraire, on a ramené des gens, qui ne savent même pas écrire leur nom [youyous, quolibets et acclamations des femmes]. Ces gens-là sont arrivés pour installer le Maire alors que c’est vous qui l’avez élu. Par conséquent, il ne s’agit pas d’élections légales. Cela étant, nous vous demandons respectueusement, de nous faire confiance comme vous nous faites confiance depuis 30 ans, comme vous nous faites confiance depuis des mois et des mois, pour que vous admettiez que je suis votre Commandant en chef [youyous et acclamations de la foule]. Je vous dis avec respect: depuis aujourd’hui, là où nous sommes, au moment où nous sommes, les heures, les jours, les semaines, les mois qui vont se passer à Mohéli, et surtout dans la ville de Fomboni, seront plus difficiles que tous ceux qui sont déjà passés. Et si nous en survivions, nous en survivrons à d’autres. Nous prenons l’engagement devant vous que le Gouverneur qui est à la tête de Mohéli depuis 7 ans et plus, nous nous engageons devant vous et c’est moi qui signe [acclamations de la foule] pour lui dire qu’il n’aura pas sommeil ni le matin, ni à midi et à plus forte raison la nuit. [Acclamations de la foule]. Nous lui disons aussi: qu’il accepte ou qu’il refuse, il ne sera pas le prochain Gouverneur de Mohéli, même si nous devons emprunter des voies difficiles, nous les emprunterons et Dieu nous pardonnera. 

Dès maintenant, je vous prie, vous qui m’écoutez, nous partons d’ici et nous montons chez lui pour lui dire que nous avons lu la lettre qu’il nous a envoyée au sujet des chefs du village au Conseil communal. Il ne sera en paix que le jour où nous ferons les choses de manière officielle. Et nous, là où nous allons, dans les jours à venir, c’est moi ou un membre de ma liste qui représente les 2/3 des élus représentant l’opposition. Cette ville et ce pays, nous pouvons les administrer de la façon qui nous convient. [Agitation de la foule et appel à la lapidation du Gouverneur]. Nous pouvons diriger Fomboni et Mohéli, sans voler aux Mohéliens leur argent, ni leur voler leurs terres, ni faire de l’insolence. Maintenant, nous nous dirigeons chez lui, et nous partirons de chez lui continuer ce qui doit suivre. Cela étant, je vous prie de laisser tomber la peur parce que si nous n’avions pas laissé tomber la peur, ce n’est pas un Mohélien qui dirigerait aujourd’hui. Si nous étions des peureux, nous n’aurions pas les avantages que nous avons aujourd’hui. Nous allons lui transmettre notre message et la suite viendra».

Par ARM
© lemohelien – Dimanche 29 mars 2015.
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