Bagarres de « bandes » impliquant des jeunes d’origine mahoraise : Paris importe à La Réunion la violence qu'il a créée à Mayotte. Ce fut en effet Par
Paris importe à La Réunion la violence qu'il a créée à Mayotte
La politique menée à Mayotte par Paris au cours de ces 50 dernières années explique pourquoi l’insécurité et la violence ont été importées dans cette société traditionnellement pacifique de l’aire culturelle swahilie.
Désormais, Paris exporte vers La Réunion la violence qu’il a créée à Mayotte.
C’est en effet uniquement Paris qui décide qui peut entrer ou pas à La Réunion et à Mayotte. Et notre île est utilisée pour compenser la pénurie de structures de prise en charge d’adolescents violents à Mayotte, par cause de manque d’investissements de Paris. Ces adolescents restent à La Réunion au lieu de retourner à Mayotte. C’est une peine de relégation.
Mercredi dernier, un affrontement entre « bandes » a fait la « une » de l’actualité et suscité d’importantes réactions. En effet, un blessé très grave est à dénombrer. Parmi les protagonistes, la présence de jeunes d’origine mahoraise est fortement suspectée eu égard aux armes utilisées, les mêmes qui circulent en nombre à Mayotte. Dans son reportage du lendemain, Réunion Première a fort justement expliqué la principale raison de ce type de fait divers. Paris exfiltre de Mayotte vers La Réunion un contingent de jeunes qui ont des comportements violents. Mais une fois la durée du placement écoulée, ces jeunes restent dans notre île au lieu de repartir à Mayotte et seraient « livrés à eux-mêmes ».
Les violences quotidiennes à Mayotte constituent une singularité dans l’aire culturelle swahilie ou malgache, où le sens de l’hospitalité et le refus de la violence pour traiter les différends font partie intégrante de la tradition. La politique menée à Mayotte par Paris au cours de ces 50 dernières années explique pourquoi l’insécurité et la violence ont été importées dans cette société pacifique.
Comment Paris importa la violence dans une société pacifique
Ce fut en effet Paris qui laissa faire en 1974 et 1975 les exactions d’une bande de fanatiques visant les Mahorais qui étaient suspectés d’avoir voté pour l’indépendance des Comores. Des maisons étaient brûlées avec la mansuétude des paras, de la Légion étrangère et des gendarmes, comme l’avait rappelé l’Ambassadeur des Comores à l’ONU lors de l’adhésion de son pays aux Nations Unies. Des milliers de Mahorais durent fuir Mayotte en quelques mois, soit au moins 10 % de la population. La graine de la violence était semée.
La promesse de Paris de donner aux Mahorais les mêmes droits sociaux que les habitants de la France, et dans le même temps la succession de coups d’État à Moroni par d’anciens membres de l’armée française pour déstabiliser le jeune État comorien, créèrent les conditions d’une forte immigration à Mayotte. C’est devenu une source de tension et de division de la société mahoraise.
En 1995, Paris obligea les habitants des îles voisines à obtenir un visa pour vivre à Mayotte. Toute personne n’ayant pas une nationalité européenne vivant à Mayotte sans titre de séjour est alors considérée comme légalement indésirable. Elle doit donc accepter n’importe quel travail à n’importe quel salaire sans avoir la possibilité de revendiquer. Les inégalités déjà criantes n’allaient donc pas reculer.
La violence de ces inégalités est source de frustration et de violence, car une grande partie de la population ne pourra jamais avoir accès à la société de consommation à l’occidentale, promesse implicite de Paris lors de sa décision de faire de Mayotte un département français. Une des conséquences de la fermeture des frontières par Paris aux voisins de Mayotte est la présence dans l’île de jeunes, sans parents pour leur donner une solide éducation, et devant se débrouiller. Le manque d’écoles ne permet pas de faire respecter l’école gratuite et obligatoire de 6 à 16 ans. La Chambre régionale des Comptes a d’ailleurs indiqué que cette pénurie prive des enfants de l’école, sur la base de critères discriminatoires. Se créent...Lire la suite sur temoignages.re
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