Paris prépare la fin du droit du sol pour l'île comorienne de Mayotte. New-York (Nations unies). - Par 102 voix contre une et 28 abstentions, l'Assemb
L'île comorienne de Mayotte sous administration française était toujours paralysée lundi par des habitants en colère contre l'insécurité et l'immigration incontrôlée, malgré l'annonce la veille par le gouvernement français du projet d'y supprimer le droit du sol pour faire baisser la pression migratoire.
Le président français Emmanuel Macron recevait lundi après-midi les ministres concernés pour discuter de la réforme constitutionnelle qui doit supprimer ce droit dans l'île, où il est accusé de favoriser l'installation de migrants illégaux. Cette mesure-choc a été dévoilée dimanche par le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin et sa collègue déléguée à l'outre-mer Marie Guévenoux lors d'une visite éclair à Mayotte.
"Il faut que nous allions très vite", a fait savoir dès dimanche le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti. Car sur le terrain, Mayotte restait lundi largement bloquée. Les barges qui relient Grande-Terre et Petite-Terre étaient toujours à l’arrêt et les barrages en place depuis le 22 janvier aux quatre coins du territoire.
"Il est hors de question de lever les barrages pour le moment", a déclaré dans la matinée à l'AFP Safina Soula, la présidente d'un des collectifs de citoyens. "Nous nous sommes mis d'accord avec le ministre, nous attendons des écrits", a-t-elle précisé. "Nous lui laissons jusqu'à mercredi pour recevoir ce courrier (...) nous verrons si le contenu est conforme à nos attentes".
Dimanche, Gérald Darmanin a précisé qu'un courrier d'engagement devait être envoyé dès le début de cette semaine au collectif des "forces vives", qui pilote le mouvement, et aux élus locaux. "J'ai cru comprendre qu'après avoir reçu ce courrier, les barrages seraient levés", a-t-il anticipé.
La fin du droit du sol à Mayotte permettra, selon M. Darmanin, de supprimer les titres de séjour territorialisés, un dispositif empêchant les détenteurs d'un titre de séjour mahorais de venir en France et dont les collectifs d'habitants en colère demandent la suppression.
Le nombre de titres de séjours émis à Mayotte diminuera de 90% avec ces nouvelles mesures. La suppression de ce dispositif sera actée dans un projet de loi Mayotte bientôt déposé à l'Assemblée nationale.
L'Assemblée générale de l'ONU condamne la politique française
New-York (Nations unies). - Par 102 voix contre une et 28 abstentions, l'Assemblée générale a adopté, jeudi 21 octobre 1976, une résolution introduite par le Cameroun concernant Mayotte (1). Le texte " considère que les référendums imposés aux habitants de l'île comorienne de Mayotte constituent une atteinte à la souveraineté de l'État comorien et à son intégrité territoriale, que l'occupation par la France de l'île de Mayotte constitue une violation des principes des résolutions pertinentes de l'organisation des Nations unies.
Il condamne les référendums du 8 février et du 11 avril 1976, organisés dans l'île de Mayotte par le gouvernement français et les considère comme nuls et non avenus. Il condamne énergiquement la présence de la France à Mayotte, qui constitue une violation de l'unité nationale, de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de la République indépendante des Comores. Il demande au gouvernement français de se retirer immédiatement de l'île comorienne et d'entamer immédiatement des négociations avec le gouvernement comorien pour la mise en application des dispositions de la présente résolution ". (Publié le 23 octobre 1976)
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