La France a amputé un quart de leur territoire aux comoriens par la ruse, le mensonge, la force et l’argent, donc la corruption. LE référendum, initia
Un autre point de vue (oublié ?)
Je réagis à la chronique ou à l’intervention de M. D’Almeida sur France info du 10 février 2024 à propos de l’île comorienne de Maoré ( Mayotte pour l’État français).
L’historien reconnu a résumé une partie de ce qui s’est passé aux Comores en 1974 avec une objectivité qui me semble contestable. Je ne pense pas que mon point de vue soit supérieur à celui des autres, je revendique juste qu’il puisse être entendu.
Il y a cinquante ans, commence M. D’Almeida, j’en ai soixante quatre bientôt. J’étais aux Comores, sur l’île de Dzouani (ou Anjouan). LE référendum, comme le dit M.D’Almeida concernait Les Comores, à savoir Ngazidja (Grande Comore), Mwali (Mohéli), Maoré (Mayotte) et Ndzouani (Anjouan). En cette période d’émancipation et de libération des peiples humiliés par les Etats colonisateurs, j’exclus ici les peuples constituant ces Etats. Je me suis rendu compte, arrivé en France en 1982, que peu de français savaient ce qui s’était passé pendant les cent cinquante ans de colonisation des Comores par l’État français. Après LE référendum de 1974 aux Comores, l’État français a humilié une première fois les comoriens, avec probablement l’aide des dirigeants autochtones par le pays colonisateur, à savoir seuls détenteurs de papiers français sur l’archipel des Comores, contrairement à la majorité des habitants du territoire.
L’État français a amputé un quart ou un cinquième de leur territoire aux comoriens par la ruse, le mensonge, la force et l’argent, donc la corruption. LE référendum, initialement prévu sur les quatre îles comoriennes a donné un résultat sans appel pour l’indépendance de l’archipel des Comores. Ci-dessous, les résultats trouvés sur Wikipédia :
En observant les résultats donnés par l’État français, on peut remarquer le nombre de votants sur l’île de Maoré (autour de 14000) sur un nombre total d’électeurs d’à peu près cent soixante cinq mille, et comprendre peut-être l'(humiliation des comoriens lorsque l’État français a décidé d’occuper illégalement l’île comorienne de Maoré, malgré la résolution de l’ONU qui condamne la présence française sur cette île.
Personnellement, même si l’argument peut être écarté, des hommes et des femmes de ma famille devenaient des étrangers pour moi, et moi pour eux. L’État français, encore une fois, a décidé de diviser pour mieux régner.
Ensuite, dans le camp des mahorais (pas mayottais, allez savoir pourquoi), ajoutait l’historien reconnu...
Les hommes et les femmes qui vivaient à Ndzouani, Ngazidja, ou Mwali et qui avaient des frères, des sœurs ou des parents qui se trouvaient à Maoré font-ils alors partie de ces mahorais ? On peut reconnaître ici une volonté de l’État français de créer une scission imaginaire à l’intérieur d’un même peuple, en profitant encore une fois de sa force militaire et économique. L’État français sépare en toute illégalité des familles liées par le sang, la culture ou la religion. Personnellement, j’ai dû attendre plus de vingt cinq ans avant de revoir les personnes de ma famille qui se trouvaient sur l’île de Maoré, car j’étais pauvre et n’avais pas les moyens de traverser les soixante dix kilomètres qui me séparaient de mes proches. Surtout qu’avec le visa Balladur, je devais avoir l’autorisation de l’État français pour revoir des hommes et es femmes faisant partie de ma famille.
Ensuite, avec le sourire, M. D’Almeida rajoute que l’île comorienne de Maoré balançait entre deux colonisations, la française qui était effective et la comorienne que j’ai du mal à comprendre. Les habitants des quatre îles possèdent la même culture, la même langue et la même religion, ils sont chez eux sur chacune des îles de l’archipel de la lune. Parler de colonisation à l’intérieur d’un même peuple relève de l’ineptie ou d’une volonté de tromper.
Et puis, les chatouilleuses qui s’attaquent aux comoriens, quelle farce ?...
Il faut savoir que la quasi-totalité de celles présentées comme des combattantes de la liberté pour une Mayotte française, viennent de Ngazidja, ou Ndzouani. Ce qui s’explique en partie par le choix de l’État français de ne pas développer l’île de Maoré (un seul hôtel comme l’a rappelé M. D’Almeida, pas de collège, pas de lycée….). Par conséquent, peu de comoriens résidaient sur l’île, tant donné que le peu d’établissements scolaires aux Comores se trouvaient à Ngazidja ou Ndzouani.
Et, cette volonté de devenir français... ( Ne l’étaient-ils auparavant?). Non, non et non. Encore une fois, c’est l’État français qui possédait tous les pouvoirs, qui occupe illégalement une partie d’un pays pauvre et l’on annonce depuis cinquate ans qu’un peuple « mahorais » s’est toujours battu pour rester français. Je rappelle qu’au temps de la colonisation, les peuples autochtones n’étaient pas considérés comme des français par l’État des déclarations des droits de l’homme.
Et enfin, un sultan qui aurait vendu l’île de Maoré au roi louis Philippe.
Plusieurs remarques sur le sultan qui aurait bradé l’île de Maoré au roi Philippe, son vrai nom est tsy Levalou, appelé Andrantsoly est un malgache chassé de la grande île. Il arrive aux Comores, sur l’île de Maoré et parvient au pouvoir par la ruse et la force. Il pourrait donc être considéré comme un colon ou un immigré qui a quitté son pays d’origine pour s’installer dans un autre. Les comoriens qui se trouvent sur l’île de Maoré ne sont donc pas des immigrés, ils habitent sur leur terre d’origine.
Enfin, le prix ‘demandé’ et accordé par le roi Philippe est tellement dérisoire pour une île que nous devrions avoir la décence de ne pas évoquer ce funeste marchandage qui déshonore l’État français alors que tous les français sont en train de pleurer M. Balladur.
Mes peurs…..
L’humiliation a continué tout au long de ces cinquante dernières années pour les comoriens des quatre îles. Et la liste est très longue : le renoncement de la gauche française au pouvoir, à ses principes comme le refus de la colonisation, les différents référendums illégaux organisés par l’etat français sur l’île de Maoré, l’instauration du visa Balladur, cause de milliers de morts entre Ndzouani et Maoré, la départementalisation de l’île comorienne de Maoré, l’utilisation du droit de véto de l’État français à l’ONU sur le sujet de Maoré, le non-respect de la charte des jeux de l’océan indien par l’Etat français, la répression qui sévit sur l’île, l’abandon honteuse de l’État français d’ un grand nombre de jeunes qui ont suivi une scolarité maternelle, primaire et secondaire, et laissés pour compte après l’obtention de leur bac, les kwassas qui pêchent peu et emmènent du...
Etc...
En ces temps troubles et de guerres multiples, j’ai peur qu’un ou plusieurs pays dont les intérêts diffèrent de ceux de l’État français n’aient l’idée d’armer l’État comorien. Et un nouveau front d’hostilité éclateraient dans l’océan indien avec toutes les horreurs qui en découleraient.
L’humiliation d’un peuple a malheureusement toujours conduit à la guerre.
Mohamed Soidriddine
Valognes france
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